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Par Carenews INFO - Publié le 6 mars 2023 - 12:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 15:21 - Ecrit par : Célia Szymczak
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One Forest Summit : quels engagements pour les forêts ?

Emmanuel Macron a participé les 1er et 2 mars au One Forest Summit au Gabon. Le plan issu de ce sommet vise à protéger les forêts tout en exploitant leur potentiel économique. Que va-t-il changer ?

Crédits : iStock.
Crédits : iStock.

 

Les forêts représentent 50 à 75 % de la biodiversité terrestre et constituent le deuxième puits de carbone de la planète. « Un bien commun précieux », comme l’a souligné Emmanuel Macron à l’occasion de la présentation du One Forest Summit. Ce sommet se déroulait à Libreville, capitale du Gabon, le 1er et 2 mars. 

Il s’inscrit dans le mouvement des One Planet Summit, initié en 2017 par Emmanuel Macron, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et le président du groupe Banque mondiale Jim Yong Kim. Son ambition ? Réunir des États, entreprises, scientifiques et membres de la société civile, dans un « cadre nouveau, pragmatique et efficace » pour fournir des « solutions utiles et de terrain » sur les sujets écologiques, selon le site officiel. Les précédentes éditions portaient sur le climat, la transition énergétique ou les océans

Le plan de Libreville, publié à l’issue du sommet, prévoit des mesures de protection de la forêt, mais renforce aussi sa marchandisation.

 

Protéger les forêts mondiales

Le plan de Libreville « fait progresser » les partenariats de conservation positive (PCP) en précisant leurs modalités. Lancé par la France à l’occasion de la COP 27 de Charm el-Cheikh, ce mécanisme vise à protéger les puits de carbone et la biodiversité. La France, Conservation International et la Fondation Walton investissent ensemble 100 millions d’euros pour l’initier. 

Les pays qui disposent des « réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité » doivent s’engager à les protéger auprès du secrétariat de la Haute ambition pour la Nature et des Peuples (HAC). 

La communauté internationale, les entreprises et les scientifiques mettront ensuite à disposition de ces États des moyens financiers, des solutions économiques ainsi que des outils technologiques et scientifiques. Parmi ces derniers : une cartographie des réserves « vitales » de carbone et de biodiversité, ainsi que la mesure du niveau de séquestration carbone des forêts tropicales. Des scientifiques produiront ces données dans le cadre du projet One Forest Vision, décidé à l’occasion du sommet.

 

Des « certificats biodiversité »

La création de « certificats biodiversité » est probablement la mesure phare du plan. Ce mécanisme rémunérerait les pays forestiers en voie de développement pour les « services rendus par la nature gardée intacte ». D’autres États ou des acteurs privés leur achèteraient des certificats garantissant la protection de la forêt. Alors que les crédits carbone sont critiqués, ces certificats seraient accordés « sur la base d’un suivi rigoureux de la mise en œuvre de ces engagements et de leurs résultats ». 

 

Plusieurs acteurs déplorent cette logique de marchandisation. Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, l’économiste Alain Karsenty, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) désapprouve une « rhétorique (...) totalement inappropriée, car elle éloigne de la question essentielle des moyens par lesquels on peut faire avancer la lutte contre la déforestation ». 

 

La forêt au service du développement

Dans l’ensemble, le plan de Libreville ambitionne de concilier développement économique et protection de l’environnement. Ainsi, il annonce l’engagement d’une cinquantaine d’entreprises pour la « conservation des forêts et [le] développement économique en faveur des populations locales ». Elles lancent l'initiative 10by30, visant à créer 10 millions d’emplois dans les activités liées à la gestion durable des forêts d’ici 2030. Par quels moyens ? En favorisant « l’agro-foresterie couplée à des activités agro-industrielles », en adoptant « les principes de l’économie circulaire » dans les chaînes d’approvisionnement ou en développant des « plantations dédiées à l’utilisation du bois de chauffage pour freiner la déforestation ».

Douze pays dont la France rejoignent également une plateforme « intergouvernementale sur l'utilisation durable du bois et des matériaux biosourcés de construction, afin de contribuer à remplacer le béton et le ciment ». 

Sur son compte Twitter, l'ONG engagée pour la préservation des forêts Planète Urgence « se réjouit de voir que la forêt a été abordée dans toute sa complexité », y compris comme « une opportunité de création d'emploi pour les communautés », mais appelle « les dirigeants à ne pas essayer de financiariser la forêt à outrance ». 

 

 

Célia Szymczak 

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