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Par Carenews INFO - Publié le 7 septembre 2022 - 09:00 - Mise à jour le 7 septembre 2022 - 16:44
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Précarité numérique des personnes réfugiées : un frein important dans leur vie sociale

Emmaüs Connect publie une étude sur la réalité de la précarité numérique des personnes migrantes qui a un effet délétère sur leur stabilité sociale et leur insertion. Détails.

Emmaus Connect dévoile une étude sur la précarité numérique des personnes réfugiées. Crédit : iStock
Emmaus Connect dévoile une étude sur la précarité numérique des personnes réfugiées. Crédit : iStock

 

 

Les personnes migrantes sont également victimes d’exclusion numérique, comme d’autres publics fragilisés par l'illectronisme. Démarches administratives, liens avec la préfecture, communication avec les proches… La plupart de la vie sociale et administrative est dématérialisée. De nombreux freins ont été identifiés lors d’une enquête de grande ampleur, menée par la DIAIR (Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés), et sur 25 entretiens réalisés par Emmaüs Connect auprès de demandeurs d’asile, de personnes bénéficiaires de la protection internationale (réfugiés ou protection subsidiaire), de travailleurs sociaux, de structures en charge des publics migrants et de structures en charge des compétences linguistiques. 

 

Des personnes réfugiées mal équipées

Parmi les principaux résultats, quelques chiffres sur l'équipement numérique personnel des personnes migrantes. Alors que près de 83 % des réfugiés déclarent vouloir se former à l’informatique pour accéder à des formations professionnelles et faciliter la réalisation des démarches administratives, ils sont moins de 50 % à posséder un ordinateur. En effet, la quasi-totalité d'entre eux possèdent un smartphone. Or, de nombreuses démarches ne peuvent pas être faites sur un téléphone mobile.  

Emmaüs Connect accompagne de très nombreuses personnes isolées et parmi elles, de plus en plus de personnes migrantes en grande détresse depuis 2013. Pour la plupart d’entre elles, la dématérialisation des guichets est une impasse. En effet, sans outil numérique et sans connexion, il est devenu impossible de régulariser leur situation et de trouver un minimum de stabilité », déclarent Charlotte Bougenaux et Marie Cohen-Skalli, co-directrices d’Emmaüs Connect

 

De nombreux freins identifiés

 

Coût de l’équipement, barrière de la langue, difficulté voire impossibilité à se repérer sur une interface virtuelle ou pour utiliser un clavier, situation psychologique affaiblie (manque de confiance, peur des dangers d’internet, troubles psychologiques liés à un parcours migratoire chaotique)... De nombreux freins à l’inclusion numérique des réfugiés ont été identifiés par l’étude.

Deux principales conséquences sociales découlent de cette précarité numérique : une incapacité à devenir autonome et une difficulté à pouvoir prendre des décisions éclairées. Autre enseignement pointé par Emmaüs Connect, la barrière de la langue freine véritablement leur insertion. Selon les personnes interrogées, leur éloignement avec la langue française les mettrait en difficulté pour se repérer sur une interface virtuelle et suivre les consignes dans un atelier d’initiation. « La langue est liée au numérique, c’est essentiel, on ne peut pas les séparer. Un apprentissage du numérique doit être accompagné par un apprentissage du français », témoigne A., réfugié soudanais (source : Enquête Flash DIAIR). 

 

Des solutions existent 

L’association Emmaüs Connect préconise une séries d’actions concrètes pour répondre aux besoins des personnes arrivantes, notamment « sur la méthode à adopter afin de ne pas exclure les publics allophones, non lecteurs et/ ou non scripteurs, déjà très fragilisés par leur parcours migratoire, tout en les faisant monter en compétences sur le numérique. »

  • Un nouveau parcours d’accompagnement sur mobile et tablette, plus facile d’accès, qui s’adapte aux besoins de ces publics ;
  • Des modules de formation à destination de ces populations, disponibles gratuitement sur la plateforme Les Bons Clics développée par WeTechCare, pour apprendre à naviguer sur internet, utiliser les applications mobiles et gérer une boîte mail et des fichiers ;
  • Deux modules de formation, sur le diagnostic de la précarité numérique et sur les bonnes pratiques d’accompagnement des publics, à destination des aidants et travailleurs sociaux qui accompagnent les réfugiés au quotidien.

 

Dans le cadre d’une mission avec la DIAIR, Emmaüs Connect a expérimenté ces solutions « qui ont permis d’équiper et de connecter 460 personnes résidant en centre provisoires d’hébergement (CPH) et former une trentaine de travailleurs sociaux à prendre en main ces parcours. »

 

La rédaction 

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