L'Udes interpelle le Premier ministre, une Commissaire européenne à l'ESS, Virgocoop… Les brèves ESS de la semaine
L’Udes appelle le nouveau Premier ministre à s’engager en faveur de l’ESS, une Commissaire européenne en charge de l’économie sociale et solidaire, la coopérative textile Virgocoop ouvre une levée de fonds citoyenne, France Travail et Make.org lancent une grande cause inclusion et diversité… Découvrez les brèves ESS de la semaine
![L'actualité de l'ESS de la semaine. Crédits : Carenews.](/sites/default/files/styles/large_actualites/public/2024-12/BREVES_ESS_0.png?itok=K3O7mizh)
- L’Udes appelle le nouveau Premier ministre à un engagement fort en faveur de l’ESS
À la suite de la nomination de François Bayrou comme Premier ministre par Emmanuel Macron, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) « exprime son souhait d’un engagement fort en faveur des acteurs de l’économie sociale et solidaire ».
« Dans un contexte marqué par des défis majeurs - transition écologique et sociale, attractivité des métiers, soutien aux plus fragiles - l’Udes appelle à faire des employeurs de l’ESS un levier stratégique des politiques publiques », indique l’union des groupements et syndicats d’employeurs.
Alors que le projet de loi de finances présenté par le précédent gouvernement de Michel Barnier prévoyait une réduction du budget alloué au développement de l’ESS de près de 5 millions d’euros et des menaces sur 186 000 emplois dans l'ESS, l’Udes réaffirme sa position contre les coupes budgétaires. « Réduire les moyens alloués aux employeurs de l’ESS affaiblirait des secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation, le logement, l’insertion sociale ou encore la transition écologique », argumente l’union des employeurs.
L’Udes invite également le nouveau gouvernement à nommer un ministre de plein exercice en charge de l’ESS et rattaché au ministère de l’Économie et des Finances, à apporter son soutien à l’attractivité des métiers de l’ESS « avec des dispositifs de revalorisation salariale et une reconnaissance des spécificités des secteurs », à mettre en place une simplification administrative pour les employeurs notamment via un audit des procédures administratives et un allègement des contraintes pour les très petites entreprises (TPE) de l'ESS, ainsi qu’un appui renforcé à l’innovation sociale avec des dispositifs spécifique de financement et un accompagnement adapté.
Enfin, l’union des groupements et syndicats d’employeur appelle le gouvernement à élaborer une « grande loi Travail » pour « moderniser les relations sociales, améliorer les conditions de travail et garantir une participation active des partenaires sociaux à l’élaboration des grandes réformes ».
- L’économie sociale et solidaire confiée à une Commissaire européenne
Le nouveau collège des Commissaires a été approuvé par le Parlement européen mercredi 27 novembre 2024. Parmi les membres de la Commission, la sociale-démocrate roumaine Roxana Minzatu a été chargée de « mener à bien le programme social ambitieux » de l’Union européenne, par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Nommée au poste de vice-présidente exécutive en charge des personnes, des compétences et de l’état de préparation, Roxane Minzatu avait déclaré dans son discours introductif devant deux commissions du Parlement européen qu’elle se concentrerait sur la préparation, les emplois de qualité et l’équité sociale.
Sa feuille de route inclut l’orientation des travaux pour atteindre les grands objectifs sociaux de l’Union européenne à horizon 2030. La nouvelle commissaire devra notamment mettre en place un nouveau plan d’action pour la mise en œuvre de la législation européenne sur les droits sociaux, qui devra être présenté en 2025 ainsi qu’un nouveau pacte pour le dialogue social européen avec les syndicats et les employeurs de l’Union européenne.
Parmi ses attribution, Roxane Minzatu est également en charge du travail pour la première stratégie anti-pauvreté de l’Union européenne, ainsi que de contribuer au plan européen sur le logement abordable, de se concentrer sur l’impact du numérique dans le monde du travail et de favoriser le développement de l’économie sociale, notamment en mettant en œuvre le Plan d’action européen en faveur de l’économie sociale.
À lire également : Union européenne : 21 pays adoptent une feuille de route pour l’économie sociale
- La coopérative textile Virgocoop ouvre une levée de fonds citoyenne
La société coopérative d’intérêt collective VirgoCoop, dont l’objet est de relancer des filières textiles locales de chanvre et de laine, ouvre son capital jusqu’au 31 décembre « pour permettre à toutes et tous d’investir et de prendre part dans cette aventure ».
« Alors que la fast fashion inonde les médias, les colis et les déchèteries, la société coopérative d’intérêt collectif VirgoCoop propose de relancer des filières textiles écologiques, éthiques et citoyennes, avec en priorité les filières chanvre et laine, du champ jusqu’au tissu », explique VirgoCoop dans un communiqué de presse. « Notre volonté est de contribuer à créer un circuit court textile, avec une filière industrielle maîtrisée, garante de qualité, de produit sain, et pourvoyeuse d’emploi et de savoir-faire », précise le directeur général de la coopérative Johann Vacandare.
Fondée il y a six ans, la coopérative a engagé la structuration d’une filière laine en Lozère afin de valoriser la laine des brebis Lacaune, a créée un atelier de tissage spécialisé dans les fibres naturelles à côté de Castres en 2021 et a construit une usine de défibrage dans le Tarn-et-Garonne en 2023.
Aujourd’hui VirgoCoop cherche à récolter 250 000 euros en titres participatifs, afin d’améliorer le rendement de son usine de transformation du chanvre par l’achat de nouvelles machines, d’installer des panneaux photovoltaïques sur son toit, et d’investir en recherche et développement pour élargir ses débouchés.
Le montant minimal d’investissement, bénéficiant d’une réduction fiscale de 25 %, est de 1 000 euros. Les titres participatifs, d’une valeur de 100 euros, bénéficient d’un rendement maximal de 4 % par an pendant 7 ans. Pour l’instant, la Scic a collecté plus de 160 000 euros.
- France Travail et Make.org lance une « grande cause diversité et inclusion »
Pour favoriser l’inclusion et la diversité dans le monde du travail, Make.org et France Travail ont lancé le 9 décembre « la grande cause diversité et inclusion », avec plus de 40 acteurs de la société civile.
L’opération débute par une consultation citoyenne nationale, ouverte du 9 décembre au 28 février, autour de la question : comment favoriser la diversité et l’inclusion dans le monde du travail ?
Les idées prioritaires issues de la consultation devront ensuite être transformées en un plan national de six à huit actions concrètes annoncées en décembre 2025. Elles seront ensuite incubées, développées, financées et expérimentées sur le terrain par Make.org foundation et déployées à l’échelle nationale.
« Dans un contexte en évolution, la diversité et l’inclusion sont essentielles pour renforcer la cohésion sociale, garantir l’égalité des chances et améliorer la performance des organisations. Si elles sont devenues un impératif pour les grandes entreprises, elles représentent également un enjeu crucial pour les TPE et PME, qui doivent être accompagnées pour intégrer ces principes, moteurs d’innovation, de compétitivité et de résilience », mettent en avant Make.org et France Travail.
La campagne est menée en collaboration avec des partenaires réseaux dont l’Association française des managers de la diversité (AFMD) et le Mouvement Impact France, ainsi qu’avec le média Le Temps, et des entreprises comme l’Oréal, Orange, Malakoff Humanis et Mediatransports.
Élisabeth Crépin-Leblond