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Par Carenews INFO - Publié le 4 février 2025 - 16:36 - Mise à jour le 4 février 2025 - 16:56 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Qualité de vie au travail : 22 % des salariés estiment que leur activité professionnelle a un impact négatif sur leur santé mentale

Dans une étude publiée mardi 4 janvier, l’entreprise Great Place to work se penche sur le bien-être au travail des salariés français. Si le travail représente pour une majorité de salarié une opportunité de progresser, des mal-être sont encore ressentis en particulier chez les femmes et chez les seniors.

L’enquête « Great Insights 2025 - Dans la tête des salariés français » a été réalisée en décembre 2024 par l’institut Toluna pour l’entreprise Great Place to work. Crédit : Carenews
L’enquête « Great Insights 2025 - Dans la tête des salariés français » a été réalisée en décembre 2024 par l’institut Toluna pour l’entreprise Great Place to work. Crédit : Carenews

 

74 % des salariés voient dans leur travail une opportunité de progresser, relève l’enquête « Great Insights 2025 - Dans la tête des salariés français », réalisée en décembre 2024 par l’institut Toluna pour l’entreprise Great Place to work, spécialisée dans la mesure de la qualité de vie au travail.  

Réalisée auprès d’un échantillon de 4 000 actifs français, l’enquête révèle également qu’un salarié sur trois estime que son entreprise met en place des actions de prévention en matière de santé mentale.  

Du mal-être persiste cependant chez les salariés, avec des disparités en fonction des générations, du sexe ou du statut professionnel. Sur l’ensemble des répondants, 22 % estiment ainsi que leur activité professionnelle a un impact négatif sur leur santé mentale. Cette proportion augmente à 35 % dans le médico-social et à 28 % dans le secteur de l’enseignement.  

 

infographie santé mentale des salariés
Crédit : Carenews

 

Parmi les trois risques liés au travail les plus importants identifiés par les salariés français, deux d’entre eux sont en lien avec la santé mentale. En premier lieu se trouve le burn-out (identifié par 30 % des répondants), puis la difficulté à recruter (identifié par 22 % des répondants), et la perte de sens ou l’ennui (identifié par 21 % des répondants). 

« Il y a une tendance à confondre l’utilité et le sens au travail. Il y a toute une série de métiers qui sont très utiles mais qui aujourd’hui sont en souffrance au niveau du sens, en raison des conditions réelles d’exercice », analyse Yohann Marcet, créateur du centre de recherche et cabinet de conseil dédié au sens au travail Meaning at Work. 

 

Le 15 mars, une projection débat avec Dominique Méda sur le sens et l’avenir du travail  

Le 15 mars prochain, Carenews organise, avec la Cité de l’économie (Citeco), une projection-débat autour du film After Work. Dans ce documentaire, le réalisateur Erik Gandini aborde notre relation avec le monde du travail sous différents angles, en donnant la parole à des personnes de différents pays, professions et classes sociales.  

Que ferons-nous quand les emplois disparaîtront dans les années à venir, remplacés par la technologie ? Sommes-nous capables de vivre sans travailler ? Quel est notre rapport au temps dédié au travail ? Autant de questions auxquelles le film tente de répondre, de manière dynamique et stimulante. 

La projection sera suivie d’un débat avec Dominique Méda, sociologue et philosophe, professeure à l’Université Paris Dauphine, animé par Camille Dorival, directrice de la rédaction de Carenews.  

Le samedi 15 mars de15h à 17h à Citeco, à Paris (17e), entrée gratuite sur inscription (places limitées) ici : https://www.citeco.fr/agenda/projection-after-work 

 

Les femmes plus affectées que les hommes 

  

Certaines catégories de populations sont également plus touchées par la dégradation de leur santé mentale sur leur lieu de travail. Par exemple, 29 % des salariés aidants (qui, dans leur vie personnelle, aident un proche malade ou en situation de dépendance ou de handicap) jugent leur santé mentale comme « très mauvaise » ou « en risque ». 

Du côté des salariés femmes, ces dernières semblent plus affectées par les problèmes de santé mentale liée au travail que les hommes. Un quart d’entre elles considèrent que leur activité professionnelle est nuisible à leur santé mentale, rapporte l’enquête. Un chiffre supérieur de six points au taux relevé chez les hommes.  

Deux tiers des femmes voient également le travail comme une source de stress, soit sept points de plus que les hommes. En outre, seules 68 % d’entre elles considèrent leur rémunération équitable, contre 80 % des hommes. Enfin, six femmes sur dix craignent d’être licenciées.  

Concernant l’équité salariale, seulement 42 % de l’ensemble des salariés et 38 % des femmes estiment être rémunérés à leur juste valeur, rapporte l’enquête réalisée par l’institut Toluna. 

 


À lire également : L’ESS confrontée aux problèmes de santé mentale au travail


 

Les seniors moins à l’aise que les autres tranches d’âge 

  

Les seniors, c’est-à-dire les salariés de 55 ans et plus, sont également concernés par des problématiques spécifiques. Alors que 60 % des 25-34 ans estiment que leur travail contribue à leur bien-être et qu’un actif sur deux déclare que le travail a un impact positif sur sa santé mentale, seulement 38 % des seniors sont d’accord avec cette dernière affirmation. 

Seuls 55 % des seniors estiment par ailleurs que leur âge est traité équitablement dans leur entreprise et seulement 43 % se disent satisfait de l’accompagnement managérial reçu pour progresser. En 2024, seul un tiers des 45-54 ans et un quart des plus de 55 ans avaient bénéficié d’un entretien ou d’un retour managérial visant à les aider à progresser, met en avant l’enquête publiée par Great Place to work. 

  

La semaine de quatre jours largement plébiscitée 

  

Le document souligne également des aspirations à plus de souplesse dans l’entreprise de la part des salariés. 46 % considèrent ainsi l’autonomie dans la réalisation des tâches comme un aspect prioritaire. 34 % placent également l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle et 33 % la convivialité, parmi leurs priorités. 

« Depuis les années 1990, il y a une perte d’autonomie qui créée mécaniquement une perte de sens au travail », analyse Yohann Marcet. Cette perte de sens peut entraîner un « brown out », qui résulte d’un désalignement entre l’implication du salarié et ce qui se passe réellement au sein de l’entreprise. 

 « Il y a un phénomène d’individuation qui augmente le besoin du salarié d’être pris en compte dans sa spécificité », complète Great place to work en mettant l’accent sur « le challenge de concilier autonomie et convivialité ». 

En outre, la semaine de quatre jours est largement plébiscitée par les répondants de l’enquête, puisque 73 % des salariés interrogés indiquent qu’ils souhaiteraient en bénéficier.  

Du côté du télétravail, les avis sont plus mitigés. 53 % des salariés interrogés regrettent une limitation de son usage, contre 47 % d’entre eux qui approuvent un retour partiel au bureau. Son usage semble s’être étendu puisqu’ils sont désormais 57 % à affirmer pouvoir télétravailler lorsqu’ils le jugent nécessaires, soit une progression de 13 points par rapport à 2023.  

 


À lire également : Entreprises : quelles bonnes pratiques pour protéger la santé mentale des salariés ?


  

L’IA, une source d’incertitudes 

  

Enfin, l’arrivé de l’intelligence artificielle (IA) bouscule les salariés. 43 % d’entre eux anticipent que l’IA jouera un rôle central dans leurs futures missions. 42 % espèrent qu’elle optimisera la gestion de services d’information et 41 % qu’elle augmentera la productivité, tout en allégeant les tâches répétitives.  

D’un autre côté, seulement un salarié sur cinq et 29 % des moins de 35 ans se déclarent à l’aise avec l’IA. Les directions se montrent plus confiantes avec 42 % d’entre elles qui se déclarent à l’aise. 

Pour mener les transformations nécessaires dans l’entreprise, les salariés placent leur confiance en priorité dans les managers de proximité. Ils sont seulement 20 % à désigner les RH pour ce rôle et 12 % à désigner les partenaires sociaux comme des acteurs de confiance.

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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