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Par Carenews INFO - Publié le 15 avril 2024 - 16:42 - Mise à jour le 16 avril 2024 - 09:48 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Réinstaller des cabines téléphoniques en France : le pari original de Telecoop et Commown

Pour promouvoir un numérique sobre et utile à tous, deux coopératives souhaitent réinstaller des cabines téléphoniques sur le territoire français. La première verra le jour en juin à Strasbourg.

En France, il restait quatre cabines téléphoniques en 2023. Crédit : iStock.
En France, il restait quatre cabines téléphoniques en 2023. Crédit : iStock.

 

Voici un objet peu familier pour les plus jeunes d’entre nous : la cabine téléphonique. Et pour cause, en 2023 il en restait seulement quatre sur le territoire français, alors qu’un pic avait été atteint en 1999 avec 241 000 cabines. 

Deux coopératives ont annoncé début avril se lancer un défi pour le moins original : celui de réimplanter ces cabines, pourtant devenues désuètes avec l’explosion des téléphones portables. La première, Commown, a pour activité de proposer du matériel électronique durable et responsable en location. La deuxième, TeleCoop, est un opérateur téléphonique qui accompagne ses clients vers la sobriété numérique. Toutes deux sont membres des Licoornes, cette alliance de coopératives qui souhaitent transformer radicalement l’économie en construisant un modèle économique entièrement coopératif. 

 

Un déploiement possible en 2025

 

« Nous sommes interrogés par le développement en tous sens de l’intelligence artificielle, mais aussi par le temps passé par les utilisateurs sur les réseaux sociaux. Ce contexte nous a donné envie d’agir », explique Marion Graeffly, cofondatrice et directrice générale de TeleCoop. « Nous avons réfléchi à une façon de considérer le numérique comme quelque chose qui nous émancipe, nous donne accès, et ne nous enferme pas en nous rendant addicts ». 

Nous avons réfléchi à un numérique qui émancipe." Marion Graeffly

Une première cabine téléphonique va être installée à Strasbourg dans le cadre de la semaine européenne du numérique responsable qui a lieu du 17 au 22 juin. D’autres devraient être déployées en 2025. Le projet est pour l’instant en phase d’étude.

 

Une réponse à la fracture numérique

 

Ces cabines devraient permettre de téléphoner, d’envoyer des SMS ou encore de recharger son portable, et cela gratuitement. Elles auront également une vocation pédagogique : « Pourront être affichés des éléments de contexte pour reprendre la main sur sa vie numérique tels que des tutoriels pour conserver son téléphone le plus longtemps possible. Nous souhaitons que ces cabines permettent aux citoyens d’accéder aux services de durabilité numérique », décrit Marion Graeffly. Une façon de promouvoir un numérique plus sobre et moins présent dans nos vies.

 

Ces cabines permettront un accès à tous quels que soient leurs moyens." Marion Graeffly

Ces cabines pourraient être conçues grâce à la récupération de matériel numérique issu de l’activité commerciale de Commown, notamment des cartes mères de smartphones.

L’objectif de cette réimplantation est également d’apporter une solution à la fracture numérique qui existe encore en France : « Même si le numérique se développe, tout le monde n’y a pas accès de la même manière. Ces cabines permettront un accès à tous quels que soient leurs moyens », explique Marion Graeffly.

 

Les modes de financement du projet

 

Les deux coopératives envisagent également d’installer des cabines téléphoniques devant les établissements scolaires, collèges et lycées. Une solution qui permettrait aux parents qui le souhaitent de repousser le moment d’équiper leur enfant d’un smartphone.

Ces installations pourront être permises grâce à la participation et au financement des collectivités. Les deux sociétés coopératives d’intérêt collectif n’entendent pas tirer des bénéfices de cette activité et la voient davantage comme de l’intérêt général. Elles ont répondu à un appel à projet de l’Ademe et espèrent obtenir des subventions pour permettre l’avancée du projet.

 

Théo Nepipvoda

 

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