Top 10 des chansons engagées de la variété française

Charles Aznavour : les refugiés

• Les Emigrants

Le titre Les Emigrants est une chanson de 1975, signée Charles Aznavour. « Comment crois-tu qu'ils sont venus? Ils sont venus, les poches vides et les mains nues. Pour travailler à tour de bras…» Des paroles qui résonnent encore aujourd'hui avec l’actualité brûlante de la question des migrations et des réfugiés en Europe. Cette chanson restera un hommage à toutes les personnes obligées de fuir leur pays en guerre. Une musique engagée intemporelle en somme. 

Daniel Balavoine : le racisme

• L’Aziza

Daniel Balavoine reste un des chanteurs les plus engagés de son époque. Copain de Coluche, le chanteur, multi-récompensé, était aussi connu pour ses apparitions hautes en couleurs à la télévision. Il n’a eu de cesse de dénoncer le racisme qui secouait la société française dans les années 80. C’est le thème d’une de ses plus belles chansons L’Aziza. Hymne à l’amour destiné à sa femme d’origine juive marocaine, ce titre symbolise aussi ses convictions antiracistes. À travers les paroles de cette chanson, Balavoine adressait un message à celles et ceux qui se laissaient séduire (déjà) par les idées d’un Front national sur la question de l’immigration.

Michel Berger : l'homosexualité

• Un garçon pas comme les autres 

Ziggy, c’est un garçon pas comme les autres… est un des titres phares de l’opéra-rock à succès Starmania, en 1978. Une chanson écrite par Luc Plamondon et Michel Berger. C’est une des premières chansons qui donne une image positive et loin des stéréotypes habituels d’un homme homosexuel. L’histoire raconte l’amour passionné d’une femme pour un homme gay, Ziggy. Mais qui aime les garçons. Une musique engagée des années 80'. 

Barbara : l'inceste

• L’Aigle noir

L’un des plus grands succès de Barbara, L’Aigle noir, est aussi une chanson des plus intimistes de l'artiste. Elle y évoque l'inceste subi à l'âge de 10 ans et demi. C’est après sa mort, en 1997, à la publication des mémoires de la chanteuse, que le grand public connaît les dessous de ce titre. La chanson décrit les rêves d’une jeune femme et c'est dans une double lecture, de l’aigle noir à son père surgissant du passé, que le secret prend tout son sens. « De son bec, il a touché ma joue. Dans ma main, il a glissé son cou. C’est alors que je l’ai reconnu, Surgissant du passé, Il m’était revenu... » 

Francis Cabrel : La cause animale

• La Corrida 

Francis Cabrel s'engage ouvertement contre la pratique de la corrida dans les années 90.  Il prend la métaphore du taureau dans la peau duquel il se glisse pour chanter sa souffrance lors d'un combat. Le chanteur français aborde ainsi un sujet de société très actuel, en débat devant l'Assemblée nationale depuis novembre dernier, objet de vifs débats. 

Jean Ferrat : la biodiversité

• Restera-t-il un chant d’oiseau ? 

Jean Ferrat, visionnaire ? En 1962, les préoccupations pour la biodiversité ne faisaient pas la une des journaux comme aujourd'hui. Or, cette chanson pose une des questions actuelles des plus cruciales sur la disparition des oiseaux : « Que restera-t-il sur la terre, Dans cinquante ans, On empoisonne les rivières, Les océans, On mange des hydrocarbures, Que sais-je encore, Le Rhône charrie du mercure, Des poissons morts, Pour les enfants des temps nouveaux, Restera-t-il un chant d'oiseau ? ». Nous y sommes. 

Léo Ferré : droits de l'homme

• La Mort des loups

Autre grand artiste du répertoire français, Léo Ferré. Il a écrit plusieurs grandes chansons qui sont encore aujourd’hui citées comme des exemples. Dans La mort des loups, il est question de l'engagement contre la peine de mort. Extrait de 1976, ce titre fait partie de l'album Je te donne. Ferré signe un véritable réquisitoire contre la peine de mort, sujet de société très contreversé à l’époque, qui sera d’ailleurs abolie quelques années plus tard en 1981, lors de l’élection François Mitterrand. 

France Gall : engagement

• Résiste

Le titre Résiste, paroles et musique de Michel Berger, est sorti en 1981. Cette chanson est toujours intemporelle et universelle, dont les paroles appellent les femmes, hommes, jeunes à s'engager et à résister contre la « tyrannie » et « l'infamie ». Elle crie haut et fort « Danse pour le début du monde, Danse pour tous ceux qui ont peur, Danse pour les milliers de cœurs, Qui ont droit au bonheur, Résiste. » La musique engagée par excellence.   

Serge Gainsbourg : liberté

• Aux armes et cætera

Serge Gainsbourg est considéré comme l’un des plus grands auteurs de chansons à texte, malgré son côté sombre, plus provocateur et arrogant. Certaines parties de vie sont d'ailleurs très controversées. Il compose en 1979, sur un air reggae, le titre Aux armes et cætera, à partir des paroles de l’hymne national français La Marseillaise. S'ensuivent des années de polémiques entre les vives réactions de militaires et anciens combattants. Une séance de dédicace est même annulée à Marseille en septembre 1979. En janvier 1980, une alerte à la bombe précède un de ses concerts à Strasbourg qui n’aura pas lieu. Comme un pied de nez, le 14 décembre 1981, Gainsbourg achète l'un des deux manuscrits originaux de La Marseillaise de Rouget de Lisle à la salle des ventes de Versailles, pour la somme de 135 000 francs soit environ 20 580 euros. Une façon pour lui de boucler la boucle. Le public quant à lui en décide autrement. L’album éponyme est un véritable succès et devient le premier disque d’or de la carrière de Serge Gainsbourg. 

Renaud : humanitaire

• SOS Ethiopie

Figure médiatique d’une jeunesse « énervée » des années 80, Renaud adopte vite un look plutôt rock’n roll. Perfecto en cuir noir, bandana rouge et cigarette au bec, c’est un des plus populaires chanteurs de son époque. Le public, plutôt des classes sociales défavorisées, l’adore, et il leur répond dans ses chansons qui abordent autant les tracas d’une certaine précarité du quotidien que les grands sujets humanitaires. En 1985, Renaud rejoint le collectif Chanteurs sans frontières, pour collecter des fonds pour les enfants d'Ethiopie. Il signe les paroles de la chanson SOS Ethiopie.

La rédaction