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Par Carenews INFO - Publié le 31 août 2023 - 09:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:02 - Ecrit par : Célia Szymczak
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UEED 2023 : le « moment » pour Impact France de transformer l’économie ?

Améliorer l’impact social et environnemental de l’économie française, c’est ce que veulent les co-présidents du Mouvement Impact France. Une ambition exprimée aux Universités d’Été de l’Économie de Demain, le 30 août.

Pascal Demurger et Julia Faure lors de l'ouverture du Mouvement Impact France. Crédits : Carenews.
Pascal Demurger et Julia Faure lors de l'ouverture du Mouvement Impact France. Crédits : Carenews.

 

Salle comble pour le propos introductif de Julia Faure et Pascal Demurger, les co-présidents du Mouvement Impact France (MIF), aux Universités d’Été de l’Économie de Demain (UEED) à la Cité internationale universitaire de Paris ce mercredi 30 août. 

Est-ce un signe d’un mouvement de transformation dans l’économie ? Pour ce qui est des inscriptions à l’événement, « On a battu tous les records, au-delà des espérances » assure Pascal Demurger. « Je sens qu’un vent nouveau est en train de se lever », ajoute-t-il, « c’est le moment d’Impact France ».  « Depuis fin mai, ce qu’il se passe est impressionnant », observe-t-il, décrivant un intérêt fort des représentants politiques et des grandes entreprises pour le MIF. 

 

La Cité internationale universitaire
La Cité internationale universitaire. Crédits : Carenews. 

 

Un mouvement ouvert à tous 

Celui-ci se fixe un premier objectif : convaincre le « plus grand nombre que l’on peut, sans rien abandonner sur la compétitivité, avoir des exigences élevées sur l’écologie et sur le social », selon Pascal Demurger.

Avec Julia Faure, ils affichent leur détermination : tant que les entreprises font preuve de sérieux et de sincérité dans leur engagement, elles sont bienvenues au sein du MIF, quels que soient leur taille et leur secteur. Pour évaluer leur impact, le Mouvement propose un indicateur dédié, l’Impact Score. Un moyen de s’assurer de la réalité de leur engagement. 

Peu importe si Christophe Itier, ancien Haut-Commissaire à l’ESS, et Jonathan Jérémiasz, entrepreneur social, contestent cette prise de position avec la création du Mouvess. Ce mouvement, créé deux jours avant les UEED, réunit des entrepreneurs sociaux qui s'opposent aux évolutions du MIF promues par sa nouvelle gouvernance.  « Ça ne concerne pas directement Impact France », répond Pascal Demurger, « il y a des mouvements qui se créent, d’autres qui disparaissent ». Il rappelle aussi que si le MIF « travaille main dans la main » avec ESS France, la Chambre Française de l'Économie Sociale et Solidaire, il n’a pas pour projet de représenter exclusivement les entreprises de l’économie sociale et solidaire. « Nous avons vocation à représenter toutes les entreprises qui ont une démarche sincère d’engagement », conclut-il. 

 

Peser sur les politiques publiques 

Deuxième objectif revendiqué par les co-présidents du MIF : peser sur les politiques publiques. Il s’agit de « changer les règles du jeu », pour permettre que « entreprises qui ont pour objectif la réduction de l’impact écologique et un meilleur impact social » ne soient plus minoritaires, explique Julia Faure en introduction, devant une salle conquise. 

Cette question faisait l’objet d’une discussion du début d’après-midi entre Bruno Le Maire et Pascal Demurger. Ce dernier, souvent applaudi, a exposé au ministre de l’Économie plusieurs revendications du MIF, comme celle de conditionner les aides publiques de l’État à un comportement plus vertueux des entreprises, ou de moduler la fiscalité qui pèse sur elles en fonction de leurs pratiques. 

Le ministre affirme vouloir faire de la France « la première économie décarbonée en Europe à horizon 2040 » et partage la conviction de Pascal Demurger « qu’il faut de la justice ». Il répond aux propositions du MIF.  « Il faut réserver la commande publique aux entreprises les plus vertueuses » sur le plan social et environnemental, par exemple. La loi industrie verte conditionne pour la première fois l’obtention d’aides publiques à la réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre. Mais il existe « un certain nombre de résistances » à des mesures plus ambitieuses, en particulier au niveau de l’Union européenne, estime Bruno Le Maire. Autre point, selon lui : une fiscalité « verte » n’est pas possible sans mettre fin aux dépenses fiscales dites « brunes ».

 

Bruno Le Maire
Bruno Le Maire, avec Pascal Demurger et Alexandra Bensaid, qui animait le débat. Crédits : Carenews. 

 

Transformer les entreprises 

Un argument balayé par Pascal Demurger. « Là, aujourd’hui, on a plutôt l’impression qu’un certain nombre de règles défavorisent les entreprises » vertueuses, regrette-t-il. Il faut des réformes « beaucoup plus rapides et beaucoup plus profondes », affirme-t-il encore, largement applaudi par l’assistance. Par exemple, « le fait de conditionner le versement d’une aide au fait que l’entreprise ait répondu à l'obligation (...) légale de faire son bilan sur ses émissions de gaz à effet de serre, ok, super. Ce n’est pas comme ça qu’on va transformer profondément les pratiques des entreprises françaises », répond-il à Bruno Le Maire. Cette transformation constitue le troisième objectif revendiqué par le MIF. 

« Il faut aller évidemment beaucoup plus loin », poursuit le co-président du MIF, proposant par exemple un taux d’impôt sur les sociétés modulé en fonction de la part des bénéfices revenant aux actionnaires. « Je suis prêt à ce qu’il y ait des solutions plus radicales », déclare Bruno Le Maire. Mais sur cette dernière proposition de Pascal Demurger, il estime que la fiscalité qui pèse sur les entreprises se répercute finalement sur les citoyens. Il ne faut pas que ces mesures ne conduisent pas « à un conflit social ». 

 

Célia Szymczak 

 

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