Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 3 décembre 2024 - 16:33 - Mise à jour le 3 décembre 2024 - 16:42 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Un tiers des Français craint de ne pas ou peu pouvoir offrir de cadeaux à Noël

Le cinquième baromètre annuel réalisé par Ifop pour Dons solidaires met en lumière une baisse des craintes liées à la pauvreté mais aussi une fracture sociale davantage marquée. Les familles monoparentales connaissent en particulier plus de difficultés économiques et d’isolement social.

58 % des parents en situation de précarité déclarent réduire leur budget pour les cadeaux à Noël. Crédit : Carenews
58 % des parents en situation de précarité déclarent réduire leur budget pour les cadeaux à Noël. Crédit : Carenews

 

Un tiers des Français « craint de ne pas ou peu pouvoir offrir de cadeaux de Noël », rapporte le cinquième baromètre annuel réalisé par l’Ifop pour l’association Dons solidaires. L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 4003 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus, à l’aide de questionnaires auto-administrés en ligne, du 14 au 20 novembre 2024. 

Si cette crainte marque un recul de sept points par rapport à 2023, elle « reste une réalité bien ancrée pour une partie des foyers », note l’association, qui récupère des invendus non alimentaires à destination d’association de lutte contre la précarité.  

49 % des répondants estiment également que le budget consacré aux cadeaux de Noël sera revu à la baisse cette année, et 54 % estiment de ne pas pouvoir offrir à leurs enfants les cadeaux souhaités. 

Du côté des parents en situation de précarité, 58 % déclarent réduire leur budget pour les cadeaux à Noël, ce qui représente onze points de plus que la moyenne nationale. 

 

baromètre dons solidaires ifop
Crédits : Carenews

 

  

Une baisse des craintes liées à la pauvreté 

  

Les chiffres relevés par l’Ifop pour Dons solidaires montrent par ailleurs un recul des craintes liées à la pauvreté, par rapport à l’année précédente où les inquiétudes avaient grimpé en flèche. 

49 % des Français craignent de ne pas finir le mois, rapporte ainsi le baromètre, enregistrant une baisse de huit points par rapport à 2023. « Pour la première fois depuis le retour de l’inflation, la proportion de ceux qui craignent de ne pas finir le mois passe sous la barre symbolique des 50 % », note les auteurs du baromètre.  

Le sentiment lié à un risque de basculement dans la pauvreté a diminué de son côté de quatre points par rapport à l’année précédente pour atteindre 41 % des répondants en cumulé (13 % se disent souvent qu’un basculement dans la pauvreté est possible et 28 % se le disent de temps en temps). 

21 % des répondants se disent également qu’ils pourraient avoir à recourir à des associations d’aide alimentaire, soit une baisse de six points par rapport à 2023

Pour Noël, la part des parents prévoyant une baisse du budget atteint 46 % en 2024, ce qui représente une diminution de huit points par rapport à 2023 et un retour au niveau pré-inflation de 2021. 

29 % des parents n’envisagent pas de faire de concessions sur d’autres dépenses, soit plus de huit points par rapport à 2023. « Plus encourageant encore, la proportion de ceux qui déclarent pouvoir acheter ce qu’ils veulent progresse légèrement », relève le baromètre. En 2024, ils étaient 46 %, soit une augmentation de cinq points par rapport à 2023.  

  

La moitié des familles monoparentales ressentent de l’inquiétude à l’approche de Noël 

  

« Malgré ces signaux positifs, l’analyse détaillée révèle des fractures sociales profondes », relèvent cependant les auteurs du rapport.  

Les familles monoparentales sont notamment les premières à être en difficulté durant les fêtes de fin d’année, cumulant « précarité économique chronique et isolement social ».  

51 % d’entre elles déclarent faire face à des difficultés financières régulières, relève le baromètre, soit près du double de la moyenne nationale qui s’établit à 27 %.  

La moitié des familles monoparentales ressentent également de l’inquiétude à l’approche des fêtes de Noël, contre 29 % de l’ensemble des Français. Presque autant, soit 47 % des familles monoparentales, éprouvent de la tristesse durant cette période, contre 28 % de l’ensemble des Français.  

Les mères célibataires, formant la majorité des familles monoparentales, sont également deux fois plus nombreuses à prévoir de passer Noël seules. Cette situation concerne 32 % d’entre elles, contre 16 % de la population générale. 

 


À lire également : 6 initiatives solidaires pour fêter Noël autrement


 

Des cadeaux utiles 

  

« Malgré un ralentissement de l’inflation, les résultats révèlent une réalité contrastée. Alors que le climat semble moins anxiogène pour une partie de la population, les familles monoparentales, les foyers modestes et précaires restent particulièrement vulnérables, avec une fin d’année marquée par des concessions et un sentiment d’exclusion sociale », analyse Dons solidaires. 

Parmi les répondants du baromètre, 71 % privilégient des cadeaux qui font avant tout plaisir, tandis que 29 % achètent des cadeaux utiles qu’ils auraient dû acheter par ailleurs, comme des vêtements ou du matériel scolaire. 

Parmi les parents indiquant qu’ils allaient faire des cadeaux plus petits que prévu, acheter d’occasion, renoncer à acheter des cadeaux ou ne pas acheter ce qu’ils veulent, soit 27 % de l’échantillon total, plus de la moitié d’entre eux ont déjà ressenti de la honte ou de la culpabilité. 

18 % ressentent de temps en temps de la honte ou de la culpabilité lié au fait de ne pas gâter leurs enfants autant qu’ils le souhaitent, 21 % en ressentent parfois et 12 % souvent.  

« Ces chiffres montrent à quel point les fêtes de Noël, malgré leur symbolique de partage et de joie, deviennent un défi pour les familles les plus modestes », appuie Dominique Besançon, déléguée générale de Dons solidaires. « Le recours à des cadeaux utiles et aux circuits d’achat alternatifs souligne une grande résilience face à une précarité persistante », ajoute-t-il. 

L’association prévoit la distribution de 1,5 million de cadeaux à plus de 400 associations partout en France. Elle lance également une campagne de dons à destination du grand public, dans l’objectif de distribuer 50 000 cadeaux supplémentaires à ceux qui en ont le plus besoin en France. 

 

Élisabeth Crépin-Leblond

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer