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Par Carenews INFO - Publié le 5 juillet 2024 - 14:16 - Mise à jour le 10 juillet 2024 - 13:22 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Vinz Kanté, ancien animateur de Funradio devenu influenceur écolo

Ce trentenaire belge, ancienne vedette de la radio, a fondé le média Limit. Il utilise les codes des réseaux sociaux pour sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux écologiques. Nous l’avons rencontré lors des Deauville Green awards, festival du film responsable.

Vinz Kanté aux Deauville Green awards. Crédit : © Naïade Plante
Vinz Kanté aux Deauville Green awards. Crédit : © Naïade Plante

 

Accroché au volant d’un jet ski devant la statue de la liberté à New York. Sur une scène en train d’haranguer la foule lors d’un festival électro. Les anciennes publications Instagram de Vinz Kanté forment un tout cohérent : elles racontent la vie à 1 000 à l’heure d’un animateur radio star des années 2010, connu notamment pour ses canulars téléphoniques un peu potaches sur les ondes de Funradio et NRJ. En Belgique et quelques mois en France, il a endormi avec ses libres antennes une génération d’adolescents scotchés à leur postes radio (ou leur smartphones), écoutant les délires d’une bande de potes survoltée. 

Mais à partir de 2021, sur ses réseaux sociaux, le ton change, et cela de manière assez abrupte. Le 3 novembre, Vinz Kanté partage une première vidéo pédagogique qui résume les enjeux de la Cop 26. Exit le divertissement sans lendemain, désormais sa page se remplie de contenus engagés et l’écologie devient son sujet de prédilection. Fini la légèreté d’une carrière de neuf années qui l’a notamment conduit à voyager très régulièrement sans forcément se soucier de son empreinte carbone. 


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Un réveil militant 

 

Mais à quoi doit-on ce revirement à 360 degrés effectué par ce trentenaire ? « À un moment, j’avais capté que mon travail d’animateur ne m’apportait pas de sens. J'étais dans une machine infernale. Cela me délivrait des petits shoots de plaisir, mais sans pour autant me rendre heureux », se souvient Vinz Kanté.  

J'étais dans une machine infernale. »

À cette époque, les médias présentent le covid et ses confinements successifs comme l’occasion rêvée de réinventer sa vie. Un lointain souvenir pour tous ces gens qui ont depuis repris le chemin des bureaux... Pas pour Vinz Kanté qui a vécu cette pandémie mondiale comme une sorte de réveil militant. 

 

« Coca-colaiser l’écologie » 

 

Début juin, nous le rencontrons aux Deauville Green awards, festival du film responsable, un type d’événement qui lui est désormais familier et qu’il arpente en saluant amicalement les nombreux participants. Il vient y présenter un documentaire, Même pas peur, l'éco-anxiété comme moteur, réalisé avec Jean-Simon Gérard et Michael Antoine et narré par sa femme, la chanteuse Kipili. Le film revient sur sa prise de conscience écolo. Entouré à l’écran par sa moitié et ses deux enfants, il part à la découverte de solutions pour vivre différemment. Lors du festival, le documentaire a remporté le prix spécial TV5 Monde pour le meilleur documentaire francophone. Une chose est sûre : son bagout, très contemporain, hérité de ses années de MC, n’a pas disparu. Il est désormais mis au service d’un discours écologique sans compromis, qui n’omet pas de taper sur le capitalisme et qui invoque volontiers le géographe Jared Diamonds et le philosophe Satish Kumar. 

 


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En 2021, il a fondé Limit, un média grand public autour des limites planétaires qui propose des vidéos YouTube. À l’instar d’autres youtubeurs comme l’humoriste Swann Périssé, il reprend les codes des réseaux sociaux pour essayer de convaincre le plus grand nombre, et tente ainsi de sortir des cercles militants déjà convaincus. Sur YouTube, ses vidéos comptent plusieurs dizaines de milliers de vues. Une interview de l’expert en énergie Jean-Marc Jancovici, postée au tout début de sa chaine, a dépassé le million de vues. 

« J’utilise le divertissement pour sensibiliser car il s’agit du système dans lequel on est. C’est celui qui a domestiqué notre façon de réfléchir, le fonctionnement de notre cerveau », justifie Vinz Kanté. Il estime qu’il faut emballer le discours écologique avec les codes de l’époque, « coca-colaiser » l’écologie, s’amuse-t-il à dire. « Simplifions à outrance le discours tout en sachant que derrière nous, nous avons la science et la vérité académique ». 

 

Un documentaire bientôt à la télévision 

 

Les titres de la chaine YouTube sont donc volontairement accrocheurs : « Le cycle de l’eau est faux », « Comment les réseaux manipulent vos opinions ». Le visuel est très pop, se rapproche de ce que font les chaines tendances telles que Le Crayon, média qui a récemment interviewé Emmanuel Macron et critiqué pour son ton polémique. Pourtant, ici, les personnes interviewées, scientifiques ou spécialistes, sont des pointures dans leurs domaines respectifs. Où d’autre peut-on écouter la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte parler pendant presque une heure ? Une stratégie de vulgarisation qu’il veut efficace, « quitte à arriver dans un système dans lequel on aura démantelé cette logique du divertissement ». Un moyen et non une fin. 

Nouvelle mission pour Vinz Kanté : avec son documentaire solaire présenté aux Deauville Green awards, il entend infiltrer les chaînes de télévision, qui agissent encore en tant que faiseuses d’opinion et où pourtant la thématique de l’écologie reste toujours marginale. En Belgique, la RTBF l'a déjà diffusé une fois. Il est aujourd’hui en discussion avec les grands groupes audiovisuels français. 

 

Théo Nepipvoda

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