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Par Carenews INFO - Publié le 9 mars 2023 - 17:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 15:17 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Women Entrepreneurship Summit : comment féminiser les secteurs de la tech et de l’industrie ?

Le Women Entrepreneurship Summit (WES) réunissait le 8 mars des intervenant.e.s des secteurs public et privé autour d’une question majeure : quelles solutions existe-t-il pour lutter contre les stéréotypes et inégalités de genre dans l’entrepreneuriat ? 

Les femmes sont encore minoritaires à la tête des entreprises. Crédits : iStock.
Les femmes sont encore minoritaires à la tête des entreprises. Crédits : iStock.

 

12 % des dirigeant.e.s de PME et d’ETI de plus de dix salarié.e.s sont des femmes. 22 % d'entre elles évoluent dans l’industrie, selon une étude publiée en décembre 2022 par Bpifrance. Face à ce constat, l’association NEMOW Lab et la plateforme Business O Féminin organisaient le Women Entrepreneurship Summit (WES), ce mercredi 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. L’objectif ? Échanger sur les constats et identifier des solutions pour lutter contre les stéréotypes de genre dans l’entrepreneuriat et l’industrie. 

 

Elise Tissier, directrice du Lab de Bpifrance à l’origine de l’étude sur les dirigeantes de PME et d’ETI, rappelle les faits. « Les femmes cheffes d’entreprises se concentrent sur le bas de la pyramide », regrette-elle au cours de son intervention. Elles dirigent des entreprises plus petites : moins de 50 salarié.e.s pour 77 % des femmes interrogées. Elles s’accordent une rémunération inférieure à celle de leurs homologues masculins. Elles partagent davantage le capital de leur entreprise que les dirigeants. En bref, « du chemin a été fait, mais le chemin est encore long ». 

 

Alors, comment agir pour pousser les femmes à entreprendre, en particulier dans les secteurs de la tech ou de l’industrie ? Quelles mesures adopter pour transformer les entreprises ? Les intervenant.e.s du sommet échangent au sujet de deux enjeux majeurs : agir auprès des plus jeunes et transformer les entreprises existantes

 

Agir sur la jeunesse 

La première table ronde concerne les « défis académiques », de taille. Philippe Dewost, directeur général de l’école d’ingénieurs EPITA l’affirme : « Ce n’est pas en terminale que vous allez convaincre une jeune fille » de s’orienter vers les métiers scientifiques et techniques. Il faut agir tôt, dès la primaire, constate aussi l’ingénieure Yoanna Nowicki–Bringuier. C’est à l’école que le problème se joue. 

 

Que faire à cette échelle ? Aux yeux de la rectrice de l’Académie de Versailles Charline Avenel, « le levier principal, ce sont les ressources humaines ». La majorité des professeur.e.s des écoles ont une formation littéraire. Claude Roiron, haute fonctionnaire à l’égalité filles-garçons au ministère de l’Éducation nationale, ajoute qu’ils et elles véhiculent parfois des biais de genre « à leur corps défendant ». Leur formation initiale et continue joue donc un rôle clé pour faire évoluer les représentations des jeunes filles, aux yeux des deux intervenantes. L’institution scolaire s’ouvre aussi aux acteur.rice.s privés et associatifs, qui peuvent créer des vocations en présentant aux élèves les métiers scientifiques et techniques. 

 

« L’institution scolaire se met en mouvement sur ces questions », estime Claude Roiron. « Ce sera long de rattraper son retard », ajoute-t-elle.  Fort heureusement, l’école n’est pas le seul levier pour lutter contre les stéréotypes de genre et le sexisme. 

 

Quelles mesures déployer à l’échelle des entreprises ? 

« On ne peut pas seulement demander aux femmes de se coacher, de se mentorer, d’intégrer des codes qui ont été conçus par les hommes pour les hommes », estime la députée Marie-Pierre Rixain. Lutter contre les biais sexistes, intériorisés par les femmes ou exprimés dans la société ne suffit pas. Il faut déployer des « politiques volontaristes » pour faire évoluer un « système qui ne se remettait rarement ou même jamais en question ». La loi Rixain, votée en 2021, impose par exemple à la banque publique d’investissement Bpifrance d’atteindre un équilibre sexué parmi ses bénéficiaires ou crée des quotas parmi les cadres dirigeants des grands groupes. 

 

Plusieurs intervenants louent aussi les effets de la loi Copé-Zimmermann adoptée en 2011. Elle impose une représentation des femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises de plus de 500 salarié.e.s à 40 %. Mais la parité, ce n’est pas seulement « un sujet de grand groupe » estime Clara Chappaz, directrice de la mission French Tech. Le mouvement a lancé un Pacte Parité signé par plus de 80 startups. Parmi les engagements volontaires des signataires : le board de l’entreprise doit comprendre 20 % de femmes d’ici 2025 et 40 % d’ici 2028. 

 

Accroître la transparence fait progresser la parité, selon la présidente de l’organisme de formation Stem Academy, Angélique Gérard. Par exemple, dans les grandes entreprises, les primes plurianuelles créent parfois des « différences majeures de rémunération entre une femme et un homme qui occupent un même poste ». Rendre le sujet moins opaque réduirait ces écarts et faciliterait l’investissement dans des entreprises de femmes, juge cette business angel

 

Transparence, mesures contraignantes, incitations : les solutions existent et vont être appliquées. « Les dirigeants n’ont plus le choix », déclare Angélique Gérard. « Ces dirigeants qui ont un leadership patriarcal ou paternaliste, c’est ringard. Le sujet des femmes est incontournable. »

 

Célia Szymczak 

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