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Par Carenews INFO - Publié le 1 juin 2021 - 09:00 - Mise à jour le 3 juin 2021 - 09:16 - Ecrit par : Christina Diego
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Égalité : les femmes dirigeantes d’entreprises plus nombreuses

Une récente étude de l'organisation de jeunes dirigeants YPO, du Financial Times et d’ONU Femmes révèle que, bien qu’elles soient minoritaires, la part de femmes à la tête d’une entreprise progresse…

Le nombre de femmes dirigeantes augmentent mais restent minoritaires. Crédit : iStock
Le nombre de femmes dirigeantes augmentent mais restent minoritaires. Crédit : iStock

 

Un plafond de verre tenace. Sur plus de 2 000 réponses, en provenance de 106 pays, obtenues des quelque 30 000 dirigeants membres de YPO en mars 2021, dont 23 % de femmes, la majorité d’entre elles (57 %) déclare que « leur organisation est plus diverse au niveau des genres qu’il y a cinq ans ». Ce sont les résultats d’une étude publiée ce jeudi 27 mai par l’organisation de jeunes dirigeants YPO, le «Financial Times» et ONU Femmes. 

 

Des femmes dirigeantes plus nombreuses

 

Encore minoritaires, les femmes sont cependant de plus en plus nombreuses à occuper un poste de dirigeante d’entreprise. Et leur parcours pour y parvenir est plus long que pour les hommes. Des progrès qui tarderaient à se faire sentir au plus haut niveau des entreprises. 

Selon les répondants à cette enquête, qui ont atteint le niveau de directeur général à l’âge de 45 ans pour devenir membres de YPO, il a fallu en moyenne deux ans de plus aux femmes qu’aux hommes pour y parvenir. « Les hommes qui ont répondu à l’enquête sont devenus directeurs généraux à l’âge moyen de 33,6 ans. En comparaison, les femmes interrogées ont assumé le rôle à un âge moyen de 35,4 ans », peut-on lire dans l’étude de YPO.

Autre enseignement, environ la moitié des hommes interrogés (51 %) savaient en début de carrière qu'ils voulaient devenir directeurs généraux, alors que seulement un tiers des femmes interrogées le savaient. Et 29 % des hommes interrogés ont déclaré être devenus PDG dans le cadre du plan de relève de leur entreprise familiale. En comparaison, seulement 23 % des femmes l’ont fait.

« Je vois une prise de conscience forte de tout le monde qu'il faut faire bouger les choses », a déclaré à l'AFP Xavier Mufraggi, PDG de YPO. Selon lui, cette progression s’explique par « une prise de conscience du style de management qu'apportent nos membres féminins avec une approche plus holistique du leadership, qui est plus en phase avec les nouvelles générations ».

 

Des préjugés à surmonter

 

Ce plafond de verre s’explique notamment par le fait que près d'une femme PDG sur deux dit avoir dû surmonter des préjugés. Les obstacles sur le chemin des femmes directrices générales se matérialisent par la longueur de leur parcours pour accéder aux postes de dirigeantes. Des obstacles renforcés par le genre. Les attentes et stéréotypes de la société constituent un frein en eux-mêmes pour les femmes, davantage concernées par l’autocensure et le syndrome de l'imposteur, détaille l’étude. Les autres freins, relatés par l’ensemble des répondants, pour devenir PDG étaient, à 41 % « l’absence de réseau professionnel antérieur », 40 %, « la peur de l’échec » et le difficile « équilibre entre leur vie privée et leur travail ». 

Et plus particulièrement pour la moitié des femmes interrogées (47 %), « les attentes culturelles liées au genre » ont entravé leur parcours, contre moins de 2 % des hommes.

Pour 18 % des femmes interrogées, le « fardeau du travail non rémunéré, comme la garde des enfants et le ménage, des responsabilités liées aux rôles traditionnels de genre » empêche d’atteindre la parité à la tête des entreprises. 11 % d’entre elles pointent aussi le poids d’un « biais inconscient ».

Xavier Mufraggi du cabinet YPO souligne également que la généralisation de la pratique du mentorat, en Europe, déjà répandue de longue date aux États-Unis, facilite l’accession des femmes aux plus hautes responsabilités. Enfin, selon lui, des modes de travail plus flexibles, avec l’adoption massive du télétravail, jouent en faveur de plus d’égalité entre les sexes à la sortie de la crise sanitaire.

 

Plus de diversité avec des femmes dirigeantes

 

Les femmes cheffes d’entreprises se révèlent être un moteur incontournable pour plus de diversité des genres dans les conseils d’administration, la haute direction et dans les organisations en général. Le pourcentage d’administratrices est « le double (32 %) dans les entreprises dirigées par des femmes par rapport à celles dirigées par des hommes (16 %) », dévoile également l’étude.

Autre résultat équivalent mis en évidence celui des cadres supérieurs féminins qui représentent 43 % des employés dans les entreprises dirigées par les femmes contre 26 % avec des hommes PDG. L’organisation d’une entreprise s’approche d’ailleurs de la parité dès qu’une femme est à sa tête : 48 % des effectifs sont féminins contre 37 % dans l’autre cas. 

L’étude en conclut que les femmes dirigeantes sont « des championnes de la diversité de genre et servent de modèles au sein de leurs organisations ». Des recherches antérieures menées par le sociologue Damon Centola de l’Université de Pennsylvanie avaient également établi ce lien. « Son travail a révélé que de petits groupes peuvent déclencher le changement dans les normes établies par la culture du travail une fois qu’ils représentent environ 25 % de la population. »

 

 

Plus de flexibilité et d’égalité salariale

 

Afin de faire progresser le nombre de femmes dirigeantes d’entreprises, l’enquête préconise de mettre en place des formations contre les préjugés, de recruter davantage de femmes, d’offrir des options de travail plus flexibles et de promouvoir l’égalité salariale.  

En France, une proposition de loi adoptée à la mi-mai en première lecture à l’Assemblée nationale va dans ce sens. Les entreprises de plus de 1 000 salariés devront avoir au moins 30 % de femmes parmi leurs dirigeants en 2027, et 40 % en 2030.

Pour les 10 ans de la loi Copé-Zimmermann, il a été rappelé la nécessité d’imposer un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes et moyennes entreprises, et un rapport du Haut Conseil à l’égalité, publié fin janvier, avait appelé son extension aux comités exécutifs et de direction.

 

Des femmes bien représentées dans l'ESS

Parce que l’ESS concerne des secteurs dits « féminins », les femmes y sont particulièrement présentes. 68 % des salarié·e·s de l’ESS sont des femmes, et une femme française sur 7 travaille dans l’ESS, soit 2 fois plus que les hommes. Les femmes sont particulièrement bien représentées dans les fondations, les associations et les mutuelles, soit respectivement 75 %, 71 % et 73 % des effectifs. Dans les coopératives, la parité est quasiment atteinte, avec 47 % de femmes dans les effectifs.

 

 

Christina Diego 

 

 

 

 

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