Alice Barbe (SINGA) : « Changer le regard autour de la migration et faire reculer la haine »
Pour ce neuvième épisode de la saison 5 du podcast Changer La Norme, Flavie Deprez reçoit Alice Barbe, cofondatrice et CEO de SINGA. Depuis 2012, le mouvement citoyen a pour mission de créer un lien entre les migrants et la société d'accueil via la mise en place d'accompagnement.
S'il y a une chose qu’Alice Barbe a apprise durant son parcours, c’est la nécessité de prendre en compte l’urgence climatique et les citoyens dans les prises de décisions. Durant ses études puis son expérience aux Nations Unies en tant que membre du programme pour l’environnement et la biodiversité, elle a constaté que les prises de décisions politiques se déroulaient en vase clos.
Partant de ce constat, elle crée en 2012 SINGA avec Nathanaël Molle et Guillaume Capelle. Elle souhaite impulser un “vrai mouvement international”, démocratique, imposant la question de la migration dans le débat public. L’objectif est simple : aider des migrants ou des réfugiés souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat.
“ On a une dizaine d’incubateurs en Europe où les porteurs de projet, à la fois des personnes migrantes et réfugiés, viennent nous voir avec une idée. On les accompagne jusqu’à ce que ce projet prenne la forme d’une entreprise ou une association ”, explique Alice Barbe.
SINGA de 2012 à aujourd’hui : une évolution internationale
SINGA connaît très rapidement le succès grâce aux concours remportés tels le SFR jeune talent dans l’entrepreneuriat social. L’association obtient également le soutien du mouvement international Ashoka. En effet, l’un des cofondateurs, Nathanaël Molle, a été désigné Fellow en 2014 permettant à SINGA de bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien financier.
En 2015, avec l'effervescence autour de la crise des réfugiés, le mouvement gagne en notoriété grâce à la création d’une plateforme qui permet aux réfugiés d’être accueillis chez des particuliers. Cette plateforme permet le changement d’échelle du mouvement, notamment par à la médiatisation massive du projet.
L’association passe d'un à dix, puis à 150 salariés. SINGA va également s’implanter à l’étranger. Son activité s’est étendue progressivement dans sept pays européens ainsi qu’au Canada.
La nécessité d’accompagner des personnes réfugiées
Cependant, l’activité première de SINGA reste la mise en relation, l’événementiel, l’accompagnement d’entrepreneurs migrants et réfugiés.
Depuis 2012, SINGA fait face à un obstacle de taille : l’imperméabilité des codes de l’univers de la start-up pour les migrants et les réfugiés entrepreneurs. L’association oeuvre donc à les décrypter et à les rendre compréhensibles pour faciliter leur intégration. Elle a permis la naissance de 300 entreprises.
Économie Sociale et Solidaire ne devrait pas être une niche
Alice Barbe, forte de 10 ans d’expériences dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, a vu celui-ci se développer. Il s’est ouvert à de nouveaux horizons avec l’arrivée de nouveaux acteurs tels que des entreprises du CAC40 ou encore du MEDEF.
"Ça ne devrait pas être une niche, il y a beaucoup de ponts à créer sur beaucoup de sujets”.
-
Félix de Monts (Vendredi) : “On veut faire grandir le marché de l’engagement en France, il y a un potentiel immense”
-
Matthieu Dardaillon (Ticket for Change) : « Le rythme du passage à l’action n’est pas à la vitesse dont on en a besoin »
-
Emmanuel Bentejac (Wenabi) : « Il n’y avait pas de relations assez fortes entre le monde associatif et le monde de l’entreprise »
-
Arnaud de la Taille (AssoConnect) : « Tout business devrait être for good »
* Changer La Norme est soutenu par la Fondation Entreprendre.