Athina Marmorat (Rêv'Elles) : « Il y a du progrès, mais il y a encore beaucoup à faire »
Pour ce cinquième épisode de la saison 5 de Changer la norme, Flavie Deprez reçoit Athina Marmorat, fondatrice de Rêv’Elles, association topiste du Top 50 à impact dans la catégorie « Égalité des chances en matière d’éducation ». Depuis 2013, Rêv'Elles accompagne les jeunes femmes de milieux modestes dans leurs choix d’orientation professionnelle via des programmes innovants et personnalisés.
En 2012, Athina Marmorat, consultante et formatrice en innovations pédagogique et sociale, constate lors de ses interventions dans les lycées que les jeunes filles de milieux modestes manquent d’estime de soi, s’auto-censurent, et n’ont pas d’aide adaptées à leur orientation.
Partant de ce constat, elle décide de créer Rêv’Elles l’année d’après, « un parcours entre filles pour déconstruire ces stéréotypes de genre, accompagner les jeunes filles à prendre confiance en elles, leur faire rencontrer des rôles modèles, et faire des choix en connaissance de cause. »
L’impact de Rêv’Elles
Rêv’Elles agit sur les jeunes femmes de 14 à 20 ans. Trois niveaux d’impacts d’empowerment sont constatés sur les jeunes participantes aux programmes : leur regard sur elles-même a changé, leur vision du monde et des autres s’ouvrent, et elles se projettent dans l’avenir. Le but de Rêv’Elles selon Athina Marmorat :
« Faire que chaque jeune fille, quels que soient son milieu social, son environnement, puisse rêver librement et devenir la femme qu’elle a envie d’être. »
En pratique, ces impacts s’observent sur le long terme par des actions simples, comme oser envoyer un mail pour demander un stage, ou faire des choix d’orientations qu’elles n’auraient pas osé faire avant.
Un réseau pour aider et encourager les jeunes filles
En amont, Athina Marmorat explique que 50 % des jeunes filles qui participent aux programmes sont adressées par des partenaires prescripteurs (les lycées, les collèges, les centres d’actions sociales). Aussi, 40 % des jeunes filles accompagnées viennent sous les conseils des anciennes, les Alumnae, une communauté soudée fondée sur l’entraide et l’accompagnement. Ensemble, dans le cadre des programmes lancées par Rêv’Elles, elles rencontrent des rôles modèles qui témoignent auprès des jeunes femmes et les accompagnent tout au long de leur parcours. Athina Marmorat parle d’un réseau :
« Rêv'elles c’est aussi une ouverture sur un réseau pour ces jeunes filles qui est incroyable. »
Rêv’Elles multiplie son impact
Elles étaient 17 jeunes filles dans la première promotion en 2013 pour le programme Rêv'Elles ton potentiel. Elles sont aujourd’hui presque 700 à avoir été orientées, soutenues et coachées. L’équipe est passée de deux membres en 2013 à 15 aujourd’hui. Six programmes ont vu le jour depuis la création de l’association.
Rêv’Elles change la norme, et sa fondatrice Athina Marmorat est persuadée que malgré une parité non atteinte dans le secteur de l’ESS, les femmes deviennent de plus en plus visibles et plus entendues sur le secteur, ce qui indique que « fondamentalement, il y a du progrès. »
- Théo Scubla, (Each One et Wero) : « Pour moi, être entrepreneur sans mettre l’engagement social au cœur du projet ça n’avait pas de sens ! »
- Saïd Hammouche (Mozaïk RH) : « Le secteur de l’ESS est très en retard en matière de diversité »
- Aymeric Marmorat (ancien DG d’Enactus France) : « L’entrepreneuriat social est un trait d’union entre le business et le social »
- Donia Souad Amamra (Meet My Mama) : « Inspirer et former les femmes »
* Changer La Norme est soutenu par la Fondation Entreprendre.