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Par Carenews PRO - Publié le 21 mars 2025 - 12:34 - Mise à jour le 21 mars 2025 - 12:34 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Carrefour, justice climatique, Institut d’économie durable… Les brèves RSE de la semaine

Foodwatch France et Bloom attaquent Carrefour en justice pour manquement à son devoir de vigilance, la multinationale allemande RWE face à un agriculteur péruvien dans un procès liée à la justice climatique, l’actionnaire majoritaire de Lefebvre Dalloz lance l’Institut d’économie durable, les entreprises davantage mobilisées contre le gaspillage… Découvrez l’actualité de la RSE de cette semaine.

Chaque semaine, la rédaction de Carenews sélectionne plusieurs actualités au sujet de l'engagement des entreprises. Crédits : Carenews.
Chaque semaine, la rédaction de Carenews sélectionne plusieurs actualités au sujet de l'engagement des entreprises. Crédits : Carenews.

 

 

  • Foodwatch France et Bloom attaquent Carrefour en justice pour manquement à son devoir de vigilance

 

Les associations Bloom et Foodwatch France ont annoncé lundi 17 mars avoir intenté une action en justice à l’encontre du groupe Carrefour pour manquement à son devoir de vigilance dans sa filière thonière.

Les associations reprochent en effet au distributeur français de se fournir en thon auprès de filières susceptibles d’enfreindre les droits humains et d’employer des méthodes de pêches destructrices des écosystèmes. Depuis le mois d’octobre, les deux ONG alertent également sur la concentration de mercure dans les conserves de thon, ayant un impact potentiellement néfaste sur la santé humaine.

« Malgré son obligation juridique de vigilance, pour le thon, Carrefour n’interdit pas les méthodes de pêche destructrices dans ses approvisionnements, n’a pas adopté de limite maximale de mercure protectrice de la santé des consommateurs, et l’enseigne est par ailleurs incapable de démontrer que les conserves qu’elle vend sont exemptes d’abus de droits humains. Ces manquements sont graves. Carrefour doit agir et nous faisons appel à la justice pour l’y obliger », communique sur son compte instagram la fondatrice de l’association Bloom Claire Nouvian.

En France, le thon tropical est une des espèces de poissons les plus consommés. Il vient principalement de l’océan Indien, qui se voit prélever chaque année 1,1 million de tonnes de thon pêché, selon l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture. En assignant Carrefour, septième distributeur mondial de produits alimentaires et avec lequel les associations échangent depuis deux ans, Bloom et Foodwatch comptent ainsi sur une décision qui pourrait faire évoluer l’industrie de la pêche au thon.

De son côté, Carrefour a adressé à l’AFP dans lequel « il conteste fermement ces accusations et réaffirme ses engagements en faveur d'une pêche durable », assurant notamment avoir « stoppé tout approvisionnement en thon albacore (NDLR : sans précision pour le thon listao) pêché dans l'océan Indien ».

 

  • Un agriculteur péruvien assigne une multinationale devant la justice allemande pour demander la réparation des dommages causés par le changement climatique

 

Le 17 et le 19 mars, se sont tenues les premières audiences d’un procès qui oppose l’agriculteur péruvien Saul Luciano Lliuya au géant de l’énergie allemand RWE. La multinationale est assignée devant le tribunal de Hamm, dans le nord-ouest de l’Allemagne, par l’agriculteur qui lui demande de réparer les effets du changement climatique d’origine humaine dans les Andes.

Selon l’ONG Germanwatch, qui soutient l’agriculteur dans sa démarche débutée il y a dix ans, sa maison est menacée par la fonte des glaciers des Andes entraînant la hausse du lac Palcacocha, situé au-dessus de sa ville.

Bien que RWE n’ait aucune centrale au Pérou, l’agriculteur et l’association demandent au conglomérat énergétique de participer symboliquement aux travaux pour réduire le niveau d’eau du lac. Ce dernier fait en effet partie des trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre en Europe et est responsable de 0,38 % des émissions mondiales, selon un rapport de la base de données Carbon majors.

Avant de rendre sa décision, le tribunal doit d’abord évaluer le risque de crue pour la maison de l’agriculteur péruvien et, si celui-ci est considéré comme sérieux, examiner dans quelle mesure le changement climatique et les émissions de RWE contribuent à une potentielle inondation. Dans un contexte où les procès à l’encontre de gouvernements et de société polluantes se sont multipliées depuis l’Accord de Paris de 2015, les conclusions des juges dans cette affaire pourraient avoir un impact important sur l’évolution de la justice climatique.

 


À lire également : L’ANTISÈCHE - Au fait, c’est quoi l’Accord de Paris ?


 

  • L’actionnaire majoritaire de Lefebvre Dalloz lance l’Institut d’économie durable

 

Frojal, l’actionnaire majoritaire du groupe Lefevbre Dalloz, a annoncé début mars la création de l’Institut d’économie durable, un établissement d’enseignement supérieur situé à la Défense et chargé de « former une nouvelle génération d’experts, capables d’intégrer concrètement les critères ESG au cœur des métiers de la gestion dans les directions financières, générales, RSE ou juridiques ».

L’institut ouvrira ses portes en septembre 2025 et proposera des cursus en alternance, d’un ou deux ans, en présentiel et dédiés aux étudiants titulaires d’un bac + 3 ou d’un bac + 4 ainsi qu’aux professionnels en reconversion. « Ces formations proposeront un programme théorique et pratique en vue d’acquérir à la fois une expertise métier solide en gestion et une connaissance approfondie des enjeux RSE (stratégies de transformation durable, indicateurs extra-financiers, gestion des risques climatiques, innovation responsable, économie circulaire…) », expliquent ses fondateurs.

Un « comité stratégique », composé de Pascal Durand, ancien parlementaire européen et rapporteur de la CSRD, de Ketty de Falco, directrice générale de Lefebvre Dalloz, et de Camille Sztejhorn, membre du C3D et directrice ESG de Lefebvre Dalloz, aura également en charge d’accompagner l’institut et de garantir « son alignement avec les enjeux du marché et les besoins des professionnels », précise le communiqué.

 

  • Les entreprises davantage mobilisées dans la lutte contre le gaspillage, selon un baromètre mené par la start-up Comerso

 

Dans un baromètre mené auprès de 258 entreprises du secteur alimentaire et non-alimentaire, la start-up Comerso, spécialisée dans la gestion d’invendus alimentaires et non-alimentaires, rapporte que 58 % des entreprises déclarent s’être davantage mobilisés dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et non-alimentaire, par rapport à l’an dernier. 83 % déclarent également avoir encore aujourd’hui une marge de progression importante.

« Rappelons qu’en France, 4,3 millions de tonnes de denrées alimentaires ont été jetées en 2021 (Source Eurostat) », ajoute Comerso.

Selon le baromètre, 90 % des entreprises affirment jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le dérèglement climatique et la dégradation des écosystèmes. 42 % envisagent également de revoir leurs engagements sur les grands enjeux environnementaux, au regard du contexte actuel de tensions économiques et géopolitiques.

Du côté de la réglementation, la grande majorité des entreprises jugent la loi efficace pour faire reculer le gaspillage alimentaire et sont favorables à continuer de faire évoluer le cadre réglementaire, avec un enjeu d’améliorer la connaissance des lois en vigueur sous peine de les rendre inefficaces.

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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