Cueillette Urbaine : les cinq dimensions de son impact écologique
L’agriculture urbaine contribue à la sécurité alimentaire, mais aussi à créer du lien social et rendre des services écosystémiques à la ville. Paul Rousselin, cofondateur de Cueillette Urbaine, revient sur l’impact écologique, multidimensionnel, de son activité.
Lorsque Paul Rousselin cofonde Cueillette Urbaine en 2016, il souhaite « rendre les villes plus vertes et plus agréables à vivre ». Sa solution ? Leur végétalisation. Pour amortir le coût important du végétal, il développe une offre de fermes puis de potagers en milieu urbain.
Des impacts multidimensionnels
Paul Rousselin précise que l’agriculture urbaine fournit aux consommateurs une alimentation « décarbonée, en direct, de qualité ». Sur les surfaces exploitées en 2022, Cueillette Urbaine a produit 27 750 kg de fruits, légumes, herbes aromatiques et fleurs comestibles. Mais l’impact de l’entreprise dépasse la production alimentaire, qui n’est déjà « pas négligeable ». Elle facilite également le lien social autour des fermes et potagers, en particulier au cours d’ateliers de jardinage, de cuisine ou de formation à l’agriculture urbaine. Elle contribue aussi à rendre les villes plus écologiques.
Productions alimentaires, activités sociales et services écosystémiques : les trois domaines représentent chacun environ un tiers de l’activité de l’entreprise. Les villes abaissent les coûts du foncier ou subventionnent Cueillette Urbaine en échange des services écologiques rendus.
Cinq types d’impacts écologiques
Quels sont ces services écosystémiques ? D’abord, l’entreprise recycle les déchets de la ville en les récupérant pour produire du substrat qui nourrit les cultures. Elle améliore aussi « la qualité de l’air en limitant le transport » des denrées. Celles-ci sont produites directement là où elles sont cuisinées ou distribuées par vélo cargo. En comparant leur bilan carbone avec celui des aliments produits en agriculture conventionnelle, l’entreprise peut établir que son activité a évité l’émission de 65 490 kg de CO2 en 2022.
Elle « combat le réchauffement climatique en résorbant la perte de chaleur des bâtiments », en luttant contre les îlots de chaleur urbains. Les villes sont particulièrement concernées par l’augmentation des températures. En 2022, le gain de fraîcheur dû à l’activité de Cueillette Urbaine s'élevait à 0,75 degré. La rétention d’eau en toiture permet également de mieux gérer les cycles de l’eau réduisant le risque d’inondation ou de pénurie. Enfin, les espaces d’agri- culture urbaine restaurent la biodiversité en ville.
La solution, déjà présente dans « une trentaine de villes » sur l’ensemble du territoire ainsi qu’au Portugal et au Luxembourg, pourrait facilement se répliquer et démultiplier son impact.
La rédaction