Emmaüs, La Cimade, Territoires zéro chômeur… Les brèves ESS de la semaine
Le mouvement Emmaüs réagit aux accusations visant l’abbé Pierre, Territoires zéro chômeur s’oppose à la proposition de réduire les ambitions du dispositif, La Nef devient autonome, Marine le Pen est condamnée pour diffamation envers La Cimade… Les brèves ESS de la semaine.
-
Le mouvement Emmaüs réagit aux accusations visant l’abbé Pierre
Le mouvement Emmaüs, composé d’Emmaüs international, d’Emmaüs France et de la Fondation Abbé Pierre, prennent des mesures à la suite des témoignages faisant état de violences sexuelles commises par l’abbé Pierre entre 1970 et 2005. 17 nouveaux témoignages ont été rendus publics le 4 septembre, en plus des sept témoignages révélés en juillet.
« La violence et l’extrême gravité de certains de ces nouveaux témoignages ont suscité un nouveau choc au sein de nos organisations », déclare le mouvement dans un communiqué, affirmant un « soutien total aux victimes », « [saluant] leur courage et les [remerciant] de leur confiance ».
Le mouvement Emmaüs propose aux victimes un entretien avec une psychologue qui peut les orienter « vers un accompagnement de plus long terme ». Il indique également que ses responsables peuvent recevoir et entendre les victimes qui le souhaitent.
Il a aussi annoncé le 6 septembre avoir lancé les procédures visant à changer de dénomination de la Fondation abbé Pierre, mais aussi proposer en Assemblée générale extraordinaire le retrait de la mention « fondateur abbé Pierre » du logo d’Emmaüs France. La fermeture définitive du lieu de mémoire qui lui est dédié à Esteville est prononcée. Enfin, une commission d’experts sera chargée de « comprendre et d’expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l’abbé Pierre d’agir comme il l’a fait pendant plus de 50 ans ».
-
Territoires zéro chômeur de longue durée s’oppose à un rapport d’inspection proposant de limiter la croissance du dispositif
Fin 2023, Elisabeth Borne avait commandé une revue de dépenses publiques relative aux dispositifs de soutien à l’emploi et d’accompagnement des demandeurs d'emploi à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale des finances (IGF). Dans un rapport publié le 4 septembre, les inspecteurs proposent des scénarios d’économies budgétaires et des recommandations associées.
L’une d’entre elles est de « maîtriser la croissance du volume » de l’insertion par l’activité économique et Territoires zéro chômeur de longue durée, une expérimentation associant entreprises de l’économie sociale et solidaire et territoires afin d’employer des personnes éloignées de l’emploi. « La soutenabilité du rythme de progression n’est pas objectivée concernant l’IAE, tandis que le dispositif TZCLD est en cours d’évaluation et doit démontrer sa viabilité », justifient les auteurs.
« Nous appelons les décideurs publics à laisser l’expérimentation se déployer telle que la loi le prévoit jusqu’en 2026 sans remettre en question les règles du jeu en cours de route », répond TZCLD dans un communiqué publié le 10 septembre, estimant que les propositions « [invitent] à porter un véritable coup d’arrêt aux dispositifs d’insertion ».
-
La banque coopérative La Nef devient autonome
Le 10 septembre, la banque coopérative et « éthique » La Nef a annoncé devenir indépendante du Crédit coopératif. Cette autre banque de l’économie sociale et solidaire garantissait sa liquidité et sa solvabilité depuis 1988, date de création de La Nef.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Banque centrale européenne (BCE) ont autorisé la résiliation de la convention d’association entre les deux établissements. La demande d’autonomie de la Nef a été acceptée « grâce notamment à une campagne de levée de fonds citoyenne record » de 25 millions d’euros, peut-on lire dans le communiqué de presse associé à l’annonce. La banque est désormais rentable, avec un « modèle économique renforcé » .
La Nef finance exclusivement des projets « écologiques, sociaux et culturels ». Elle compte désormais 87 000 clients et 48 000 sociétaires.
-
Le Rugby club Suresnes Hauts-de-Seine annonce son partenariat avec l’association Singa
Les joueurs et joueuses du Rugby club Suresnes Hauts-de-Seine (RCS) afficheront désormais sur leur maillot le logo de l’association Singa, une structure dédiée à favoriser l’inclusion économique des personnes réfugiées. Des événements seront également organisés « tout au long de la saison (...), permettant aux supporters et au grand public de participer activement à cette initiative », a déclaré l’ONG dans un post LinkedIn daté du 10 septembre.
« [...] Il n'est pas si fréquent qu'un club professionnel décide de se passer d'un partenariat lucratif avec une entreprise, pour préférer un partenariat avec une ONG. [...] Il n'est pas davantage commun de voir un club choisir une ONG dédiée à l'inclusion des personnes réfugiées », a salué Benoit Hamon, le directeur général de Singa global sur Linkedin. « L’inclusion ne doit pas être réservée aux grandes institutions. Le véritable changement s’opère sur tous les terrains, dans chaque club et communauté ».
-
Marine Le Pen condamnée pour diffamation envers La Cimade
La Cour d’appel de Paris a confirmé le 11 septembre la condamnation de Marine Le Pen pour diffamation envers l’association d’aide aux personnes réfugiées et migrantes La Cimade. La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale avait accusé la Cimade d’organiser « la filière d’immigration clandestine en provenance des Comores ». Elle est condamnée à 500 euros d’amende avec sursis.
« Les discours mensongers visant à stigmatiser les associations et les personnes migrantes qu’elles accompagnent, pour attiser ainsi les tensions sociales et les violences, ne peuvent être distillés en toute impunité. Il est heureux que la justice l’ait reconnu à travers cette condamnation pour diffamation », a déclaré l’association dans un communiqué.
La rédaction