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Par Carenews PRO - Publié le 15 juin 2023 - 10:00 - Mise à jour le 15 juin 2023 - 10:53
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France Active et Réseau Entreprendre s’associent pour accentuer leur soutien commun à l’entrepreneuriat à impact

Les deux réseaux France Active et Réseau Entreprendre ont annoncé leur volonté d’accélérer leur accompagnement financier sur les territoires où ils interviennent auprès d'entrepreneurs à impact. Comment va se déployer cette action, pour quels objectifs ? Interview croisée de Denis Dementhon, directeur général de France Active et Olivier Lamarque, directeur général du Réseau Entreprendre.

Olivier Lamarque, directeur général du Réseau Entreprendre (à gauche) et Denis Dementhon, directeur général de France Active (à droite)
Olivier Lamarque, directeur général du Réseau Entreprendre (à gauche) et Denis Dementhon, directeur général de France Active (à droite)

 

En unissant leurs forces et leurs nombreux points de contacts répartis partout sur le territoire, 135 pour le Réseau Entreprendre et 140 pour France Active, les deux réseaux associatifs mettent en commun leurs spécificités pour accroître l’impact et l’engagement des entrepreneurs. La rédaction a rencontré les deux directeurs généraux Olivier Lamarque du Réseau entreprendre et Denis Dementhon de France Active pour en connaître précisément les enjeux. 

 

  • Pouvez-vous nous présenter les activités de vos structures respectives ? 

 

- Olivier Lamarque, DG du Réseau entreprendre :

Notre réseau accompagne 15 000 entrepreneurs présents dans 10 pays au sein d’entreprises à fort potentiel d’emploi. Ce sont des chefs d'entreprises qui parrainent les créateurs d'entreprise. Nous accompagnons 1 800 nouveaux entrepreneurs chaque année, dont 1 500 en France.

 

- Denis Dementhon, DG de France Active :

Nous sommes un réseau associatif qui travaille, depuis plus de trente ans, dans la finance solidaire. Nous soutenons, accompagnons et finançons des porteurs de projets à dimension sociale qui sont soit des demandeurs d'emploi qui créent leur propre entreprise ou des entreprises de taille plus importante dont l'objectif est de résoudre une problématique sociale ou environnementale. En 2022, près de 12 000 entreprises ont été financées en direct et 35 000 l’ont été de façon indirecte par des partenariats. Ce qui représente 60 000 emplois et un demi-milliard d’euros investi. 

 

  • Vous venez d’annoncer un partenariat commun pour accélérer votre soutien commun. En quoi cela va-t-il consister pour l’un et l’autre ? 

 

- Olivier Lamarque : 

Le principal objectif de ce partenariat est d’accroître et d’optimiser le développement des entreprises à potentiel. Nous allons aider les entrepreneurs déjà en croissance à accéder aux outils financiers proposés par France Active, et que nous n’avons pas. 

Nous accompagnons plus de 300 entrepreneurs à impact sociétal et environnemental chaque année, nous avons décidé de sensibiliser l’ensemble de notre communauté sur ce sujet central de l’impact. Nous proposons déjà un accompagnement financier avec le prêt d’honneur et France Active apporte des outils complémentaires comme des prêts participatifs. Chez France Active, ils ont aussi besoin de plus d'accompagnement pour certaines de leurs entreprises et nous pouvons donc jouer un rôle. 

 

- Denis Dementhon :

Nous travaillons déjà ensemble avec le Réseau Entreprendre, et sur le sujet de l'impact, nous avons une longueur d’avance. Nous pouvons les aider avec nos outils, intervenir en haut de bilan jusqu'à deux millions par exemple. Nous l’avons déjà fait sur des phases d’accélération d’entreprises aidées en démarrage et nous souhaitons le développer encore plus. 

Le réseau de chefs d'entreprise très mobilisés qui parrainent des entrepreneurs nous intéresse. Nous ne l’avons pas chez nous. Mettre en réseau certaines associations ou coopératives avec ce réseau de chefs d'entreprise, c’est très riche de sens. 

 

  • Vous soutenez déjà des entrepreneurs en commun. Pourquoi le faire davantage ? 

 

- Olivier Lamarque : 

Notre volonté est de fédérer encore plus nos réseaux avec ce partenariat où ils n’y sont pas et leur indiquer des pistes de ce que nous pouvons faire localement. Nous voulons aussi leur démontrer qu’il est possible de systématiser. En quelques mois, ces entreprises peuvent passer de quelques emplois à plusieurs. 

 

- Denis Dementhon :

Le fait de vouloir systématiser notre alliance dans les territoires où nous ne sommes pas date de trois ans et nous avons signé ce nouveau partenariat pour qu’il devienne encore plus visible de nos réseaux, qu’ils aient envie d’y adhérer. Nous agissons donc chacun de notre côté, mais nous pensons qu’il faut passer un cap pour y arriver. Il faut aller de la croissance à la généralisation. La bonne manière de le faire, c’est d’aller chercher chez d’autres, qui les ont, les bons outils. Nous souhaitons travailler en bonne coopération. Nous sommes d’abord des réseaux de terrain, très décentralisés, donc un accord au niveau national permet de rendre visibles les choses, mais c’est sur les territoires que cela se passera.  

 

  • Comment avez-vous prévu de déployer vos actions communes ? 

 

- Olivier Lamarque : 

Nous avons déjà commencé avec l'étude sur la perception de l’impact par les Français, nous avons recueilli de bons indicateurs pour les entrepreneurs. Nous allons également faire une revue annuelle sur tous nos projets à potentiel, partager nos outils dédiés à la formation de l’impact. Nous venons de lancer un premier outil de diagnostic d’impact en ligne pour tous nos entrepreneurs. 

Nous souhaitons également accélérer la part des entrepreneurs qui ont un impact environnemental. 

 

- Denis Dementhon :

Nous avons communiqué dans notre réseau sur ce partenariat et nous allons suivre précisément les mises en relation région par région. L’intérêt réside dans la rencontre entre nos deux réseaux localement, pour qu’ils listent leurs besoins et que nous puissions ainsi intervenir en fonction des remontées.  

En parallèle, nous venons de lancer une levée de fonds conséquente avec laquelle nous envisageons de doubler notre activité en allant chercher 200 millions supplémentaires en épargne solidaire. Nous ambitionnons de porter notre capital à 500 millions d’ici trois à quatre ans. 

 

  • Quelle vision avez-vous de la notion d’impact qui est devenue centrale dans l’entrepreneuriat ? 

 

- Olivier Lamarque : 

Nous observons effectivement dans notre réseau de plus en plus d’entrepreneurs qui s’engagent sur l’aspect sociétal, comme l’intégration des personnes dans l’emploi, les personnes âgées, la formation… Il y a une multitude de ces projets dits à impact qui ont émergé depuis le covid. 

Nous priorisons clairement ces projets à impact et ceux qui souhaitent progresser sur ce sujet, même s’ils ne le font pas. C’est un critère primordial. Une entreprise doit faire du profit, mais nous poussons notre communauté d’entrepreneurs à être engagée sur la notion de réciprocité. Nous leur disons qu’ils pourront se développer, créer de l’emploi et faire du profit grâce à notre réseau, mais cette réussite devra être partagée avec d’autres chefs d'entreprise pour leur transmettre les clés. 

 

- Denis Dementhon :

Tout le monde s’intéresse effectivement à l’impact. La finance d’ailleurs se dit ‘entièrement’ verte et sociale... Le point de vigilance est que, compte tenu de l’attente des épargnants, des consommateurs, si cette promesse n’est pas tenue, la confiance des citoyens va s’effondrer. Il faut être vigilant et exigeant sur les promesses d’engagement - d’impact- surtout dans le secteur financier.  

Il faut donner des gages sur la réalité de ses engagements. Nous, par exemple, avons redéfini une grille de cinq piliers d’engagement. Le premier est historique chez nous, c’est l’accès à l’emploi, par des entreprises d’insertion ou adaptées, pour des personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap. Nous veillons à ce que cela ne soit pas uniquement une note d'intention, mais qu’il y ait une réalité mesurable. Sur l'environnement, nous soutenons des projets qui, au cœur de leur business, ont une solution concrète de réduction des déchets, en faveur de la biodiversité, etc. 

Nous avons ainsi réussi à avoir une grille de lecture très claire qui permet d’exclure des projets ou entreprises qui ne cochent pas les cases. C’est très important pour ne pas décevoir les gens qui nous soutiennent. 

 

Christina Diego 

 

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