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Par Carenews PRO - Publié le 23 septembre 2022 - 10:00 - Mise à jour le 23 septembre 2022 - 10:00
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La philanthropie: une pratique internationale en progrès

Phénomène global s’il en est, la philanthropie fait de plus en plus l’objet d’études et travaux scientifiques. Parmi les acteurs de la recherche, la “School of Philanthropy" de l’Université de l’Indiana s’est imposée comme un acteur majeur. Elle publiait plus tôt cette année son Global Philanthropy Environnement Index, un outil proposant une notation des contextes légaux/fiscaux de la philanthropie.

Le Liechtenstein arrive en tête du classement de l'index international de la philanthropie. Crédit : iStock
Le Liechtenstein arrive en tête du classement de l'index international de la philanthropie. Crédit : iStock

 

Dix années à analyser

Si l’indice est opéré par l'Université de l'Indiana depuis 2017, ses racines remontent à plus loin. En effet, le “Center for Global Prosperity” de l'Hudson Institute a publié pour la première fois l'Index for Global Philanthropy and Remittances (l'Index de la philanthropie internationale et des transferts de fonds) en 2006 puis l'indice de “liberté philanthropique” en 2015. 

Avec ce recul, le rapport peut aujourd’hui évaluer “l’environnement philanthropique” de 91 pays. Pour ce faire, les pays se voient attribuer une note articulée autour de six critères :

  • Facilité de fonctionnement des organisations philanthropiques
  • Avantages fiscaux
  • Flux transfrontaliers
  • Environnement politique
  • Environnement économique
  • Environnement socio-culturel  

À chaque articulation, des experts de chaque pays doivent répondre à une ou plusieurs questions. Pour la France, ce sont Philippe-Henri Dutheil et Charles Sellen qui ont répondu à ces questions. Le dernier cité répondait récemment au Think Tank de l’Institut Pasteur sur la réalisation de cet Index, lequel couvre 85 % de la population mondiale.

 

Bons et mauvais élèves

Si la France se classe dans le peloton de tête de l’indice avec un score de 4,64 sur 5, elle ne figure pas parmi les cinq meilleurs élèves lesquels sont le Liechtenstein (4,91), la Norvège (4,83), la Suisse (4,83), l’Allemagne (4,78) et les USA (4,76). À l’autre bout du spectre, on retrouve le Soudan (2,49), l’Egypte (2,35), la Biélorussie (2,19), le Vénézuela (1,89) et l’Iran (1,88). 

La moyenne des notes s’établit quant à elle à 3,67, en hausse de 0,8 % par rapport à l’étude portant sur la période 2014-2017. Pour forcer le trait, il serait donc plus simple de faire de la philanthropie aujourd'hui que par le passé. 

Cette amélioration globale du contexte s’explique notamment par un changement de l’environnement politique (2,8 % de variation par rapport à l’étude précédente), une hausse qui s’explique par l’amélioration du contexte (au moment de l’étude) dans les pays d’Afrique subsaharienne. En effet, la note sur ce critère dans cette zone augmente de 25 % ! Cette hausse doit néanmoins être pondérée par le critère “changement dans les flux transfrontaliers” en repli de 1,9 %. La période récente aura ainsi vu plusieurs pays imposer des restrictions sur ce sujet (Inde, Russie…).

 

Des facteurs empêchants

Et au-delà d’un meilleur environnement au global, il est intéressant de constater que dans le tiers des pays investigués, le contexte politique de la philanthropie s’est dégradé. Divers changements tels que “l'instabilité politique, le harcèlement de l'État et les campagnes négatives (notamment à l'encontre des organisations de défense des droits de l'homme et de surveillance), et les restrictions sur les financements étrangers”, expliquent ce repli. 

Un autre élément de fragilité de l’environnement philanthropique est le contexte économique : en effet, il est plus difficile de donner en période d’incertitude. Cette dernière fait baisser la “note” de plusieurs pays situés dans des zones émergentes (Caraïbes, Amérique Latine, Afrique Subsaharienne…).

Enfin, il faut noter que les USA, pays considéré à l’avant garde, voient leur note reculer. Les récentes évolutions fiscales empêchent en effet les plus modestes d’accéder aux avantages fiscaux prévus lorsqu’un don est réalisé.

 

Et d’autres structurants

Un élément important de la progression de certaines zones géographiques tient pour partie à la structuration d’un véritable écosystème dédié à la philanthropie. Des donateurs et des donataires bien sûr, mais surtout des structures qui se donnent pour but de donner accès aux ressources, aux savoirs, organisent des temps d’échanges entre acteurs, agissent auprès des pouvoirs publics pour faire valoir leurs droits et revendications.

Le Global Philanthropy Environnement Index permet donc d’avoir une vue d’ensemble. Surtout, il agrège des données comparables entre elles, ce qui est particulièrement rare. Ce faisant, il donne une vision précise du contexte philanthropique de chaque pays. On en vient à espérer une étude investiguant comment ces écosystèmes sont mobilisés par les acteurs en local.

 

William Renaut 

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