Lancement de l’Impact Lab pour « porter » une vision commune de l’impact
Le Mouvement Impact France et quatre incubateurs d’entreprises à impact ont lancé le 30 août Impact Lab. Ce collectif veut étendre sa vision de l’impact à l’ensemble de l’économie.
« Impact » : le mot fait débat dans le secteur de l’engagement. Qu’est ce qu’un « métier à impact » ? Comment mesurer l’impact ? Sur quels éléments la définition d’une entreprise à impact repose-t-elle ? Pour prendre part à cette discussion, cinq organisations engagées pour la transformation écologique et sociale des entreprises ont lancé le 30 août l’Impact Lab. Un « action tank » qui s’adresse aux entreprises mais surtout aux réseaux et incubateurs. Il se présente comme leur « meilleur allié pour comprendre et diffuser l’impact ». Au-delà du travail de définition, l’Impact Lab a un projet assumé : étendre sa vision de l’impact très largement auprès des entreprises et des pouvoirs publics.
Derrière cette initiative, Corporate for Change de Ticket for Change, La Ruche, Makesense et PULSE, des organisations qui accompagnent les entrepreneurs ayant des projets nativement à impact, c'est-à-dire plaçant les enjeux sociaux et environnementaux au cœur de leur objet social. Elles sont réunies par un porteur de projet, le Mouvement Impact France. Celui-ci se définit comme le « 1er réseau lobbying et business des acteurs économiques à impact social et écologique ».
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Une définition appuyée sur l’Impact Score
L’idée émerge il y a un an, raconte Lola Virolle, directrice des programmes de transition écologique et sociale chez Makesense. « Nous ressentions vraiment le besoin, avec le Mouvement Impact France, de définir ce qu’est une entreprise à impact. Chacun s’en fait un peu une idée et se targue de mener des actions à impact, alors que ce n’est pas toujours le cas », explique-t-elle.
« L’objectif de l’Impact Lab, c’est de porter et diffuser une vision commune de l’impact », déjà partagée par les « acteurs qui ont créé l’écosystème à impact en France », affirme de son côté Caroline Neyron, directrice général du Mouvement Impact France.
Cette vision commune, « exigeante et ambitieuse » selon Caroline Neyron, reposera sur l’Impact Score, un outil élaboré il y a trois ans par le MIF. Il permet aux entreprises de mesurer leur impact. Il s’appuie sur cinq dimensions : l’existence d’une stratégie à impact positif, les externalités sociales, les externalités écologiques, le partage du pouvoir et le partage de la valeur. Le fait d’intégrer ces deux dernières dimensions, en particulier, constitue « un parti pris fort », aux yeux de Lola Virolle.
Diffuser l’impact dans l’économie
« On est souvent sollicités sur ces sujets : comment qualifier l’impact ? Comment, dans un jury, déterminer quel projet a le plus d’impact ? Comment former à l’impact ? », observe Sophie Vannier, présidente de La Ruche. Impact Lab permettra donc aux spécialistes de ces sujets de partager des bonnes pratiques « au lieu de répondre individuellement » à ces questions.
L’un des objectifs, avec l’Impact Lab, est de créer « une coalition pour professionnaliser toutes les personnes qui souhaitent mieux accompagner les entrepreneurs à impact », précise encore Sophie Vannier. Mais aussi pour former les entrepreneurs classiques afin de les aider à transformer leur modèle économique. « C’est important qu’on puisse diffuser cette vision de l’impact à tout l’écosystème entrepreneurial français », explique Caroline Neyron.
Clarifier la conception de l’impact
« Les enjeux dans les prochaine semaines et années seront de continuer à fédérer des gens derrière cette même définition, pour que ça aie du poids » et de « peser, pour que ce soit cette définition qui finisse par être admise », explique Lola Virolle. Y compris par la puissance publique.
Elle cite l’exemple de la région Occitanie, qui conditionne l’obtention d’aides publiques à la réalisation d’un diagnostic à partir de l’Impact Score. « Comme il n’y a pas eu la volonté d’avoir une définition publique de ce qu'est qu’une entreprise à impact, il y a un flou », souligne Caroline Neyron. « On essaie de mettre en cohérence ce qu’est vraiment l’impact », ajoute-t-elle.
Célia Szymczak
