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Par Carenews PRO - Publié le 7 novembre 2023 - 16:10 - Mise à jour le 12 décembre 2023 - 11:19 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Lancement du Mois de l’ESS : l’économie sociale et solidaire, prête à conquérir le reste de l’économie ?

Les intervenants présents à l’événement de lancement du Mois de l’ESS, le 6 novembre à Paris, ont partagé leur vision sur les moyens d'accélérer le développement et l’essaimage des structures de l’ESS.

Jérôme Saddier, le président d'ESS France, introduit ce mois dédié aux initiatives de l'économie sociale et solidaire. Crédits : Carenews.
Jérôme Saddier, le président d'ESS France, introduit ce mois dédié aux initiatives de l'économie sociale et solidaire. Crédits : Carenews.

 

« L’ESS est un peu à la mode », affirme Jérôme Saddier, président d’ESS France, lors de l’événement de lancement du Mois de l’ESS, le 6 novembre, à Paris. « Mais on ne voudrait pas seulement que ce soit un effet de mode », continue le président de la chambre française de l’économie sociale et solidaire .  

Pour cette année, le Mois de l’ESS est organisé sur le thème du « pouvoir transformateur » de cette économie. Cet événement organisé depuis 2005 par ESS France et les Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire (CRESS) vise à mettre en lumière les initiatives du secteur. 

Plus qu’une mode, aux yeux de Jérôme Saddier, « l'économie sociale et solidaire est une économie de conquête », qui montre « que l’économie et l’entreprise de manière générale peuvent changer le monde ».

L'économie sociale et solidaire est une économie de conquête.

Jérôme Saddier, président d'ESS France. 

 

S’exprimant en conclusion des prises de paroles introductives, la ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme en charge de l’ESS, Olivia Grégoire, reconnaît que celle-ci a « un vrai pouvoir transformateur de notre économie ». L’ESS porte notamment des « concepts très inspirants » pour le reste de l’économie, selon la ministre, sur le plan de la « coopération, du partage de la valeur, de la quête de sens » ou encore de la « gouvernance démocratique ». 

 

Donner de la stabilité aux acteurs de l’ESS

L'ESS a un vrai pouvoir transformateur de notre économie.

Olivia Grégoire, ministre des PME, de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme en charge de l’ESS. 

Alors, comment mieux faire connaître l’ESS et accroître son « pouvoir transformateur » ? L'adjoint à la mairie de Paris en charge de l’économie sociale et solidaire, Florent Letissier, considère qu’il « faut absolument donner aux acteurs de la lisibilité et de la clarté », mais aussi « augmenter les financements » dédiés à l’ESS, « pour permettre son changement d’échelle ».

Pour sa part, Olivia Grégoire estime que « la mission d’une ministre (...), c’est de vous accompagner à structurer cette économie pour les décennies qui viennent », avec « discipline et rigueur ». Sa feuille de route, dévoilée le matin même, a pour ambition de promouvoir l’ESS dans l’ensemble de l’économie et de lui donner les moyens de prendre de l’ampleur. 

 

Coopération et partenariats

Le sujet de l’essaimage et du développement des initiatives de l’ESS animait également la table ronde qui faisait suite aux prises de paroles introductives. Comment s’y prendre ? Premier moyen : la coordination et la coopération entre plusieurs acteurs. Les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), notamment, associent plusieurs acteurs - aussi bien des structures de l’ESS que des entreprises conventionnelles -sur un territoire donné, autour d’un axe fort comme l’alimentation durable, la transition écologique ou la petite enfance. Ils peuvent bénéficier de financements étatiques. Ceux-ci constituent un « véritable levier », estime Aurélie Jean, cheffe de projet du PTCE PoPE, dédié à développer l’accueil de la petite enfance en Seine-Saint-Denis. Il faut faire perdurer ces formes de coopérations, appuie la chercheuse Nadine Richez-Battesti, maîtresse de conférences à l’université d’Aix-Marseille.

Il faut trouver des partenaires en dehors de l’ESS pour passer à l’échelle, selon Najat Vallaud-Belkacem, présidente du Conseil stratégique du Tent Partnership for Refugees, une alliance qui incite de grandes entreprises à employer des personnes réfugiées. Une affirmation remise en cause par Nadine Richez-Battesti : « Je ne suis pas certaine que l’on puisse avoir durablement des alliances avec des grandes firmes multinationales, sauf à se faire phagocyter », estime-t-elle. Au contraire, « les alliances sont à faire avec le mouvement social » ou entre structures de l’ESS, « parce que l’ESS est politique dans son aspiration à la transformation sociale ».

Je ne suis pas certaine que l’ESS puisse avoir durablement des alliances avec des grandes firmes multinationales, sauf à se faire phagocyter.

Nadine Richez-Battesti, maîtresse de conférences à l’université d’Aix-Marseille.

 

Débloquer les verrous 

Au-delà, les acteurs de l’économie sociale et solidaire ont besoin de plus de moyens financiers. « Il faut renforcer les capacités structurelles des associations » pour qu’elle puisse essaimer, juge Corentin Emery, cofondateur du mouvement d’épiceries participatives Bouge ton Coq. 

« Le déblocage qui permet l’essaimage n’est pas seulement financier », ajoute Najat Vallaud-Belkacem. « C’est aussi réfléchir aux verrous législatifs, réglementaires et administratifs qui vous empêchent de le faire », résume-t-elle.

 

Célia Szymczak 

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