Philanthropie : accélération du développement des fondations en 2022, avec un fort intérêt pour la cause environnementale
L'Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France a publié la 6e édition de l'enquête nationale « Les fondations et fonds de dotation en France » en 2022. Le développement de la philanthropie à la française suit à nouveau un bon dynamisme, porté par les particuliers. L’intérêt pour la cause environnementale connaît une montée en puissance. Détails.
Dans la dernière enquête, présentée en avant-première le 7 juin à l’Assemblée nationale devant les parlementaires et les acteurs du secteur, l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France a dévoilé un bilan de l’activité des fondations et fonds de dotation en France en 2022.
Des chiffres en augmentation
Au total, 5 388 fondations et fonds de dotation sont en activité en 2022, soit une progression de 35 % en 4 ans.
Premier constat : une accélération du développement de la philanthropie en France, portée notamment par les particuliers. Le poids économique du secteur représente 40 milliards d'euros d'actifs (+ 37 % en 4 ans) et près de 15 milliards de dépenses, en croissance de 34 % en 4 ans. L'effectif salarié a augmenté de 3 % par an pour atteindre 108 000 salariés contre 50 000 en 2001.
Les particuliers ont créé plus de fondations
Autre enseignement, les particuliers et les entreprises continuent à s’engager fortement pour le mécénat. En 2022, 52 % des structures philanthropiques ont été créées par des particuliers, contre 48 % en 2018.
Les entreprises quant à elles sont de plus en plus nombreuses à créer des fondations ou fonds de dotation : 30 % sur quatre ans et près de 35 % depuis 2020.
Les fondateurs sont majoritairement des hommes (56 %) quand les femmes sont présentes dans moins d’un cas sur deux (44 %). L’étude indique qu’elles apparaissent de plus en plus dans les fondations les plus récentes. En effet, 47 % de femmes ont fondé une structure philanthropique depuis 2018 contre 42 % pour les créations antérieures.
La cause environnementale suscite un fort intérêt
L’étude s’est intéressée aux motivations des fondateurs : même s’ils s'engagent en priorité dans le domaine de l'action sociale (40 %), une montée en puissance pour la cause environnementale est observée. Près de 13 % des récentes organisations philanthropiques créées de 2019 à 2022 « agissent sur les questions écologiques alors qu’elles n’étaient que 5 % il y a 20 ans », peut-on lire dans l’enquête. Au global, sur l’année 2022, 8 % des fonds et fondations agissent en premier lieu pour l’environnement.
Viennent ensuite les arts et la culture (19 %), la santé et de la recherche médicale (15 %), l’éducation et la formation (14 %), puis l’environnement (8 %). Autre enseignement notoire, la santé est de moins en moins présente. « Une fondation sur cinq créée avant les années 2000 agissait principalement dans le domaine de la santé et de la recherche médicale, contre une sur dix pour les fonds et fondations créés depuis 2019 ».
L'approche systémique s’accroît
L’étude aborde pour la première fois un volet qualitatif sur « l’intérêt grandissant des organisations philanthropiques pour les approches systémiques ». Celles-ci se déclinent de plusieurs façons dans les structures philanthropiques : une méthodologie reposant sur une analyse approfondie des déterminants d’un problème pour agir sur les différents facteurs qui le conditionnent, des relations de travail plus horizontales avec les différents acteurs engagés sur un sujet, un soutien financier plus long…
52 % des fondations et fonds de dotation ont expliqué appliquer cette approche systémique et 15 % envisageraient de le faire prochainement.
Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France a rappelé lors de la présentation devant l’Assemblée nationale que « depuis plus de 20 ans, l’engagement des acteurs de la philanthropie n’a cessé de croître, révélant la volonté de la société civile de contribuer à répondre aux grands défis sociaux, environnementaux et économiques de notre société. (...) Face aux nombreux défis à relever, notre monde a plus que jamais besoin de philanthropie ».
La rédaction