Transition écologique : lancement d’un fonds citoyen pour trouver un milliard d’euros

C’était, ce jeudi 6 juillet, le premier rassemblement pour lancer un projet d’envergure : celui de créer un fonds citoyen pour collecter un milliard d’euros. Le but, financer la transition écologique en dirigeant les fonds vers des acteurs engagés. 

À l’appel du président de Mobicoop, Bastien Sibille, ainsi que d’autres personnalités engagées, plus de 150 citoyens se sont réunis au Collège des Bernardins à Paris. L’événement, également suivi en ligne par plusieurs centaines de personnes, a surtout réuni des personnes travaillant dans le secteur de l’entrepreneuriat social et de la transition écologique, souvent des dirigeants. L’objectif : lancer le fonds citoyen et réfléchir à un plan d’action pour monter ce projet.

Quel est l’objectif du fonds citoyen ?

Pour l’instant, il n’y a pas de structure juridique. Seulement un appel lancé et une volonté de trouver des financements pour des projets écologiques. L’envie de « transformer notre indignation en force positive capable de changer notre rapport au financement », selon le président de Mobicoop. 

Tout reste à faire, mais les bases du projet ont bien été dévoilées. Il s’agit d’un fonds qui permettrait de financer des projets contribuant à la transition écologique et sociale, projets portés a priori de l’économie sociale et solidaire. Le périmètre des structures financées n’est pas encore arrêté.

Des modèles qui attirent peu les investisseurs

Le fonds aurait pour but de pallier le déficit de financement que connaissent les structures de cette économie alternative. « Nos modèles économiques et juridiques ne sont pas suffisamment rentables sur le plan financier pour les investisseurs », explique Bastien Sibille à l’assemblée. Il évoque par exemple les coopératives qui n’offrent pas la possibilité d’effectuer une plus-value lors de la revente de parts et qui ne permettent pas de posséder plus d’une voix, quel que soit l’argent investi. Résultat : les investisseurs ne se pressent pas pour intégrer des projets de ce type.

Convaincre les investisseurs

Comment alors convaincre les acteurs de la finance de flécher de l’argent vers ce fonds ? « Constituons une force, un réseau de personnes capable de peser sur les instances des finances », appelle Bastien Sibille. Il s’agit d’influencer la politique d’investissement des financeurs.

Il souhaite travailler avec des grandes maisons de l’économie sociale et solidaire telles que Crédit Mutuel qui vient d’annoncer qu’il dédierait 15 % de ses profits à des causes sociales et environnementales.

Autre piste : Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts, a annoncé en juin le financement de 100 milliards d’euros sur cinq ans pour la transformation écologique. « Bonne nouvelle, nous sommes prêts à distribuer un de ces milliards », s’amuse Bastien Sibille. « Nous proposons qu’une partie des fonds soit fléchée vers des organisations de notre type. »

Constituer un mouvement citoyen

En parallèle  du fonds, le souhait est de constituer un mouvement de citoyens engagés sur la question. Objectif : rassembler le plus de monde pour porter les valeurs et participer à faire bouger les lignes.

Dernier point, ce fonds serait dirigé de manière démocratique avec des décisions prises par les citoyens participants : « La charte du fonds doit être vérifiée par une assemblée de citoyens et citoyennes. Il faut relier la finance et la citoyenneté, en disant que les citoyens ne doivent pas être dépossédés de cette thématique », abonde Bastien Sibille. Encore faut-il s’accorder sur un processus démocratique qui permettra de prendre les décisions tout en conservant une efficacité.

Théo Nepipvoda