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Par Chroniques philanthropiques par Francis Charhon - Publié le 31 mars 2022 - 18:03 - Mise à jour le 1 avril 2022 - 09:29
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Sophie Lacoste (Fonds de dotation Porosus et Fusalp) : « Les PME peuvent apporter leur contribution aux causes d’intérêt général »

L’interview de Sophie Lacoste, entrepreneuse et philanthrope, présidente du Fonds de dotation Porosus, présente comment des valeurs familiales peuvent s’incarner dans un projet porteur de sens au service de l’intérêt général et comment une PME peut faire du mécénat.

Sophie Lacoste (Fonds de dotation Porosus et Fusalp) : « Les PME peuvent apporter leur contribution aux causes d’intérêt général ». Crédit photo : DR.
Sophie Lacoste (Fonds de dotation Porosus et Fusalp) : « Les PME peuvent apporter leur contribution aux causes d’intérêt général ». Crédit photo : DR.
  • Sophie Lacoste, vous dirigez le Fonds de dotation Porosus, pouvez nous raconter l’histoire de cette fondation créée par votre famille ?

 

Le Porosus est un très beau crocodile marin d’une couleur presque bleu marine avec deux crêtes, un majestueux animal. Nous avons trouvé que c’était une jolie manière de prolonger notre histoire familiale et de rendre l’hommage que nous avions envie de rendre à notre crocodile en chef…

 

  • Quel crocodile en chef ?

 

Notre grand-père, René Lacoste, était un grand joueur de tennis, mousquetaire qui a rapporté la Coupe Davis en France. Un homme assez étonnant, dont le métier n’était pas d’être tennisman. Le tennis était une activité amateure, car à l’époque il n’y avait pas d’activité professionnelle sportive. Ingénieur aéronautique, il a été inventeur dans de nombreux domaines : il a travaillé sur le Concorde, a inventé le petit piqué en coton, la première machine lance-balles pour faciliter les entraînements de tennis, la raquette en métal, les petits dispositifs qui suppriment les vibrations sur les raquettes de tennis. C’est un inventeur prolifique, vraiment quelqu’un d’assez différent. Il était surtout extrêmement conscient du monde qui l’entourait, pas du tout imbu de lui-même, ni content de lui. Il était toujours curieux de l’autre et très conscient de sa responsabilité. Ils estimaient avec sa femme qu’ils avaient eu beaucoup de chance et qu’il était de leur devoir d’aider les personnes qui étaient autour d’eux. Ma grand-mère était aussi quelqu’un d’absolument fantastique. C’était une grande championne de golf. C’est d’ailleurs comme cela qu’ils se sont rencontrés : ils avaient été invités à une soirée à New-York organisée en leur honneur à tous les deux.  Elle a même sa statue au Musée Grévin, c'est donc vraiment quelqu’un de connu. Ils se sont rencontrés, ils sont tombés amoureux et ont fait la couverture d’un magazine très à la mode à l’époque qui s’intitulait Tennis et Golf. Ce fut donc un couple inspirant pour tous, généreux, toujours dans cette recherche de responsabilité. Quelle était leur responsabilité pour le monde qui les entourait en tant que personnes ayant du succès, travaillant bien, ayant de quoi vivre.

 

  • Les avez-vous connus ? 

 

Oui, très bien. Mon grand-père est mort quand j’avais vingt ans, et ma grand-mère lorsque j’avais vingt-cinq, vingt-six ans. Ils étaient très âgés, car ils étaient nés en 1904 et 1908, mais c’étaient des personnes fantastiques extrêmement pertinentes, percutantes intellectuellement et qui m’ont beaucoup apporté.

Une inspiration familiale

  • Donc inspirants pour la famille…

 

Exactement, très inspirants. La société Lacoste avait créé une fondation d’entreprise que je dirigeais sous égide de la Fondation de France. Elle rendait et rend toujours le sport accessible avec une volonté d’insertion sociale pour des jeunes qui n’y ont pas accès dans le monde entier. Lorsque nous avons vendu la société, nous avons réfléchi à un positionnement autre pour nous engager dans des actions philanthropiques. Lacoste sponsorisait des personnalités au succès avéré, il nous a paru utile d’aider des sportifs qui commençaient à émerger. Par ailleurs certains d’entre nous aimaient les arts. Aussi la famille a décidé prendre ces deux axes de travail pour notre fondation : sport et art. Son nom sera Porosus

Un projet familial

  • Était-ce  pour remplacer le crocodile que l’on connaît par un autre crocodile dont

 

Ce n’était pas la question de ne plus utiliser la marque, c’était juste que nous souhaitions nous engager dans un projet à nous en gardant nos racines. Nous étions huit à nous dire que nous avions envie de continuer à vivre ensemble autour d’un projet et de transmettre les valeurs de nos grands-parents, parce qu’avant nous le faisions au sein de l’entreprise. À partir du moment où nous vendions l’entreprise, nous n’avions plus de lieu pour exercer ces valeurs, pour les transmettre à nos enfants, ce projet philanthropique nous permettait vraiment de les mettre en exercice.

 

  • Et qui étaient les huit ?

 

Ma tante, Catherine Lacoste, grande championne de golf aussi, et ma grand-mère sont les deux seules mère et fille à avoir gagné British Open et ma tante a également gagné l’US Open. Pour la génération suivante, mon frère, ma sœur, moi ainsi que les trois enfants de ma tante et un autre de mes cousins. Rassemblés cela constitue huit fondateurs. 

Le fond de dotation et les projets

  • Le dispositif du fonds de dotation vous a-t-il paru le plus simple à mettre en place ? 

 

Exactement, car c’est un outil très facile à gérer, qui nous donne plus d’agilité. Nous l’avons créé en 2012, en apportant nos actions au fonds de dotation. Le fonds de dotation a vendu les actions constituant le capital du fonds. Les revenus de ce capital permettent de distribuer environ 450 000 euros par an pour financer nos actions

 

  • Parlons un peu des projets : vous avez dit sport et vous avez dit art ? 

 

Oui, c‘est très varié, nous aidons les talents émergents qui visent l’excellence. Chaque matière a son système de sélection spécifique. En sport, nous allons par exemple aider des golfeuses, c’est naturel. Nous avons un comité de sélection de trois anciennes championnes qui sont très en lien avec les jeunes golfeuses françaises pour leur permettre d’aller faire des compétitions, parce que, comme dit ma tante, « Si j’ai gagné l’US Open, c’est que j’ai pu y aller ! ». Il faut donc permettre à ces jeunes femmes de partir, de payer leurs compétitions très onéreuses. Nous donnons donc des bourses pour cela. Nous aidons des surfeurs, en lien avec la Fédération française de surf, car nous sommes toujours en lien avec les fédérations. Nous aidons aussi un patineur sur glace, une sauteuse à ski, des joueurs de tennis, nous intervenons aussi en équitation, danse, pour des talents qui présentent un potentiel olympique.

 

  • Comment savez-vous qu’ils ont un potentiel olympique ?

 

Cela se fait en relation avec les fédérations. Et les personnes retenues sont les talents en réserve pour la préparation aux JO, sans obligation de résultat bien sûr, mais ils ont tous au moins a priori le potentiel pour réussir.

 

  • Parmi ceux que vous avez soutenus, sont-ils nombreux à être allés aux JO ?

 

Oui, quelques-uns. Nous avons soutenu une sauteuse à ski, un patineur artistique, un joueur de handi-badminton, deux surfeuses un joueur de tennis qui a gagné Roland Garros Junior l’année dernière. Tous les sports pour lesquels il manque de moyens sont concernés, c’est donc assez large.

 

  • Comment procédez-vous ? Avez-vous un comité de sélection ou est-ce la famille qui choisit ?

 

Il y a deux conseils d’administration par an où la famille vote pour chaque soutien. Selon les sports, le mode de sélection est différent. Pour le golf, le comité de sélection est constitué des trois anciennes championnes qui ont un lien très fort avec les joueuses. Pour le surf, c’est le directeur de la Fédération qui nous conseille des personnes talentueuses. Parfois il y a aussi des questions de rencontre. Le patineur artistique est venu nous voir, nous avons consulté la Fédération et vu qu’il était le numéro 2 français donc grand un potentiel. Les choses peuvent donc ainsi se faire dans l’autre sens. 

 

  • Et sur le plan artistique, comment se définit votre engagement ? 

 

Nous sommes actuellement en train de faire une évaluation et j’aurai davantage de résultats précis un peu plus tard. Nous soutenons plus de talents artistiques que sportifs. Nous conduisons différents axes, un programme dans l’aide au spectacle vivant, avec un comité de sélection de trois hommes, proches des compagnies émergentes et qui donc sélectionnent les projets avec beaucoup d’exigence. Nous donnons aussi des bourses, beaucoup pour des écoles de théâtre. Il s’agit là davantage de jeunes qui ont réussi des concours très difficiles, puisque ces écoles ne retiennent qu’une dizaine de candidats sur cinq ou six cents qui se présentent. Il y a donc une garantie d’excellence. Pour les musiciens, nous participons à l’achat d’instruments en lien avec le Conservatoire National de Musique de Paris. Pour la danse, nous soutenons des chorégraphes de hip hop à travers un partenariat avec La Villette qui suit le programme de danse hip hop soutenu par la Fondation de France et nous avons été longtemps partenaires du Centre National de la Danse. 

 

  • Vous avez aussi un programme pour les artistes en exil. 

 

Oui, nous sommes partenaires des Ateliers des Artistes en Exil qui est un centre ressources pour les personnes en situation d’exil en France. Nous donnons des aides à la création pour une dizaine d’artistes tous les ans. 

Un ciment familial

  • Ce fonds de dotation a dix ans déjà. A-t-il répondu à votre volonté d’engagement sur le plan familial ?

 

C’est énorme. C’est un ciment très fort qui se bonifie d’année en année. Au départ, il fallait que nous comprenions de quoi il s’agissait, que nous apprenions à travailler ensemble. Nous avons rapidement impliqué la génération d’en dessous, nos enfants. Nous avons passé toute une journée au Conservatoire National de Musique de La Villette pour rencontrer les musiciens, pour qu’ils nous montrent leurs instruments, pour qu’ils jouent un peu. Cela a été sept heures d’échange et les jeunes étaient hyper contents. 

 

  • Quel âge ont les enfants ? 

 

Je suis la plus jeune des fondateurs de ma génération, ma fille ne nous a pas encore rejoint, mais mon fils de 13 ans commence à participer. Les plus âgés ont 24 ans. 

 

  • Est-ce un projet de cohésion familiale sur des valeurs d’engagement ?

 

Tout à fait. Pour les enfants, cela a du sens au-delà de l’intérêt des rencontres avec les musiciens cela développe un sentiment d’appartenance. C’est un vrai travail, car chacun est impliqué à un degré variable.  Naturellement chacun à sa manière : quand on a dix-neuf ou vingt ans et que l’on fait ses études, il y a moins de temps disponible. Mais par exemple une de mes nièces, au grand oral du bac, cette nouvelle épreuve, a présenté un sujet sur une association en lien avec Porosus. La note qui lui a été attribuée était de 19/20. C’était très fort. 

Je pense que toutes ces actions parlent vraiment beaucoup aux enfants et ils se sentent faire partie de quelque chose d’important, d’utile et se sentent dépositaires de valeurs transmises. C’est l’ajout de petites pierres, c’est à force de revenir, de garder toujours la porte ouverte. Si quelqu’un un jour n’est pas là parce qu’à ce moment il y a autre chose à faire, ce n’est pas grave. Il viendra la fois suivante. C’est aussi pour moi la volonté d’essayer de ne pas prendre trop de place, parce qu’évidemment je suis sans doute la plus impliquée de ma famille. Toutefois, il ne faut quand même pas mettre trop de pression et leur laisser de l’espace. Si vous ne laissez pas d’espace ils peuvent ne pas s’y mettre, c’est donc un travail de longue haleine, mais qui est très payant. 

Ma nièce qui faisait ses études à New York University m’a dit un jour : « Tu sais, nous sommes tellement favorisés et grâce à la fondation nous serons un peu moins refermés sur nous-même et ouverts vers les autres. »  Pour moi cette phrase a du sens, car cette ouverture aux autres fait partie intégrante de Porosus et je suis heureuse d’avoir la chance de pouvoir apporter des soutiens à des jeunes. Nous allons organiser prochainement une grande fête pour nos dix ans, un moment de cohésion durant lequel chacun est extrêmement impliqué, car ce moment de partage donne du sens et prépare les générations à la poursuite de l’engagement familial. 

 

  • Vous avez dit que vous aviez votre propre fonds de dotation, quel est son objet ?  Quel est son nom ?

 

C’est le fonds Simones, son objet est le soutien au spectacle vivant et la lutte contre la pauvreté. Je l’ai monté seule pour pouvoir soutenir des projets qui me tiennent à cœur. Je pouvais donner de l’argent directement à des associations, mais je n’avais pas envie d’avoir ce mode d’intervention trop personnel ni me mettre en avant. Pour cela j’ai monté un fonds de dotation avec un cadre plus professionnel, car je voulais des procédures et être accompagnée par des experts.

Nous aidons Utopia 56, une association créée pour aider les migrants à Calais. Ils ont une attitude assez incroyable, ils refusent tout financement public parce qu’ils sont en lutte contre l’État qui n’accepte pas leur action. 

 

  • C’est surtout l’État qui lutte contre eux…

 

Oui, il est hors la loi et les associations se retrouvent confrontées à la police, à faire barrage pour qu’elle ne prenne pas les affaires des gens, etc. Elles ne veulent donc pas l’argent public et recherchent des fonds privés. Dans le théâtre, qui est un univers que je connais bien, c’est le contraire, l’argent privé est mal perçu, parce que certains pensent que cela va entraver la critique du capitalisme et empêcher les acteurs de faire leur travail. Tout cela est vraiment une question de point de vue. 

L’argent privé donne des marges de manœuvre et permet l’innovation pour compléter l’action de l’État mais pas de le remplacer. Il ne faut pas décréter une défaite de l’État. Le secteur non-lucratif est celui des associations et fondations. Maintenant on a dans le champ de l’économie sociale des startups qui elles-mêmes rentrent dans ce champ de la solidarité ou de l’intérêt général, dans le cadre d’un modèle économique. De nombreuses startups se créent, fortes de vertus humanistes, pour aider la vie des gens. L’une d’elles a levé des millions d'euros pour créer une application d’aide à des personnes atteintes d’un cancer. Elles viennent donc accompagner le service public avec un business model qui permet d’aider les gens à mieux vivre. Je pense que nous sommes dans un changement de paradigme économique avec des entrepreneurs qui n’ont pas les mêmes objectifs que ceux des années 1990, basé sur de l’enrichissement à tout prix. Par exemple, j’ai rencontré un entrepreneur qui a créé une application d’école à la maison.  Son entreprise a gagné énormément d’argent. Il souhaite monter tout un système philanthropique, car il ne veut pas garder tout cet argent mais en faire profiter la société. Ce sont là des manières de penser innovantes où l’enrichissement n’est pas l’ultime validation d’un succès. Cela permet d’allier la volonté d’entreprendre et l’engagement sur des causes qui rendent service. 

La philanthropie au côté de l’État

 

  • Dans une société comme la nôtre, quelle est pour vous l’importance de l’action philanthropique ?

 

Depuis que j’ai créé la Fondation Lacoste en 2006, la philanthropie s’est énormément professionnalisée et répond mieux aux besoins.  En France, ce qui est sûr c’est qu’il ne s’agit pas de cautionner des engagements d’État ou de faire à sa place. Il y a par exemple des écoles qui m’expliquent qu’il faut que je mette en place des formations destinées aux acteurs, pour les aider. Nous n’avons ni les moyens ni la volonté de nous substituer à l’État, nous préférons agir en complément et soutenir des projets qui vont directement aux personnes ou qui ne trouvent pas de financement. 

 

  • Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? 

 

Oui. Je suis aussi entrepreneuse. J’ai racheté la société Fusalp qui est spécialisée dans les vêtements de ski et de ville qui se développe bien, nous avons maintenant environ 160 salariés. Bien que cela soit une petite entreprise, nous avons monté un projet philanthropique. Nous avons dans un premier temps fait un grand sondage pour savoir comment les salariés voulaient que nous agissions, quels sujets nous allions retenir, comment nous allions procéder. Maintenant les salariés amènent les projets. Chaque année nous créons un groupe de volontaires qui étudient les projets amenés par les salariés qui vont voir les associations pour monter les dossiers. Il ne s’agit donc pas de professionnels, mais participent notamment la directrice de collection, la RH, la comptable et d’autres. Ils vont aller rencontrer les associations avec un cadre méthodologique avec des documents pour pouvoir étudier les dossiers. Nous sélectionnons huit projets, ils sont présentés devant tous les salariés qui doivent voter pour leur association préférée, in fine nous en soutenons quatre par an. Il peut y avoir une implication directe de salariés dans les projets des associations mais n’est ni systématique ni bien sur obligatoire. Fusalp a soutenu avec l’aide de Sport dans la Ville une semaine de ski pendant les vacances à Villard-de-Lans pour 100 jeunes. Je vais avec cinq salariés encadrer les jeunes au ski avant qu’ils passent leur première étoile. C’est très intéressant de voir l’intérêt grandissant des salariés sur ces projets. Au départ, ils étaient un peu dubitatifs, mais petit à petit on voit une mobilisation qui grandit, qui intéresse, favorise l’interaction avec une implication toujours plus forte de tous et se développe un sentiment de fierté.  

 

  • Le financement de Fusalp représente-t-il un pourcentage du chiffre d’affaires ? 

 

Oui, nous avons défini un budget annuel qui va évoluer. Nous sommes une PME, nous commençons donc avec un petit budget et il va grandir petit à petit avec la croissance du chiffre d’affaires.  Le budget est actuellement de 50 000 euros. Pour nous, cette enveloppe est dédiée et nous sommes très heureux d’accorder un soutien à quatre projets. C’est un début. L’an dernier nous avons perdu de l’argent avec le COVID, mais malgré cela, nous avons maintenu les 50 000 euros. Nous allons maintenir ce montant cette année et j’espère que l’année prochaine nous pourrons peut-être donner deux fois plus. Cet exemple montre que les PME peuvent apporter leur contribution aux causes d’intérêt général. 

 

  • C’est un bon exemple il y a des entreprises qui gagnent des milliards et dont l’engagement dans le mécénat est très modeste en regard de leurs revenus. Merci

 

 

 

Propos recueillis par Francis Charhon.

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