Agnès El Majeri : « Nous voulons faire émerger des solutions innovantes qui puissent être utiles à la cité et à l’ensemble de ses habitants »

• La Fondation Paris Habitat est devenue Fondation d’entreprise des solidarités urbaines en 2023. Pourquoi ce changement de nom ?

Il y a quatre ans, nous avons fait le choix de soutenir spécifiquement des expérimentations et des projets de recherche-action qui visent un fort impact social, dans le but de bâtir une ville plus solidaire, plus collaborative et plus durable. Notre mission reste inchangée, mais nous souhaitions accroître nos capacités de réponse aux porteurs de projets.

Pour cela, nous avons élargi le nombre de fondateurs afin de devenir le « laboratoire des bailleurs sociaux de la Ville de Paris ». Les bailleurs sociaux RIVP, l’Habitat Social Français et Elogie-Siemp ont donc rejoint les premiers membres fondateurs que sont Paris Habitat, Aximo et l’Habitation confortable. Tous ensemble, ces bailleurs sociaux vont donc pouvoir croiser les expériences et les approches et mutualiser les moyens pour répondre au mieux aux besoins du tissu associatif afin de faire progresser la ville solidaire.

• Comment soutenez-vous les projets ?

Nous offrons un soutien financier pour supporter à la fois la mise en œuvre du projet et surtout toute la partie recherche et évaluation d’impact. Notre force c’est aussi, au-delà de ce soutien financier, de pouvoir mettre à disposition des porteurs de projet qui en ont besoin des terrains d’expérimentation. Enfin, nous proposons d’être un facilitateur, avec un accompagnement dans l’ingénierie des projets ou encore de la mise en réseau.

• Pourquoi avoir choisi de soutenir des projets d’expérimentation et de recherche action ?

L’objet de tout bailleur social est de faire en sorte que les locataires vivent bien dans leur logement, leur quartier, leur ville, leur environnement. Or, la Fondation des solidarités urbaines permet à des porteurs de projet de mener des expérimentations ou des recherches-actions répondant à des enjeux et problématiques repérés par les bailleurs sociaux de la Ville de Paris.

Nous sommes un laboratoire : nous testons des réponses innovantes, avec des acteurs qui ne sont pas forcément dans l’écosystème des bailleurs sociaux. Nous leur permettons d’évaluer in situ des solutions nouvelles, pour une ville plus solidaire, collaborative et durable. Le but étant d’en mesurer les effets afin de les diffuser très largement, si leur impact est démontré, pour qu’elles soient reprises par les acteurs qui font la ville. Nous voulons faire émerger des solutions innovantes, qui apportent des réponses aux difficultés observées par les bailleurs sociaux, qui puissent être utiles à la cité et à l’ensemble de ses habitants.

• Comment identifiez-vous les projets que vous soutenez ?

Nous partons de ces enjeux et problématiques identifiés par les bailleurs sociaux de la Ville de Paris, qui peuvent être communs à toute ville dense, pour organiser des appels à projets thématiques. Les derniers en date portaient par exemple sur le pouvoir d’agir ensemble sur son cadre de vie (appel à projets qui a été mené en commun avec la délégation Ile-de-France de la Fondation Macif), le renforcement des solidarités de proximité, la préservation et le développement de la biodiversité en milieu urbain…  

Entre autres critères, nous sommes vigilants dans notre sélection sur la méthode d’élaboration d’indicateurs et d’évaluation proposée par les porteurs de projet. Nous portons un intérêt particulier à ceux qui allient, avec le bon équilibre, acteurs de terrain et acteurs de la recherche et de l’évaluation. Cela offre des éléments objectivés, scientifiquement solides et utiles pour une diffusion à d’autres acteurs.  

En effet, si nous n’avons pas pour rôle d'essaimer nous-mêmes, nous avons pour ambition de diffuser largement les résultats des expérimentations et recherches-actions que nous soutenons pour que les solutions proposées soient reprises le plus largement possible lorsqu’elles ont fait leurs preuves.