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Par Fondation FDJ - Publié le 8 juin 2023 - 09:03 - Mise à jour le 9 juin 2023 - 11:37
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Sylvain Pétry (Réseau E2C France) : « Il est nécessaire de proposer un accompagnement ultra-individualisé au jeune »

Lancée à l’initiative de l’ex-Première ministre Edith Cresson, l’École de la 2e Chance (E2C) a été pionnière dans l’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans éloignés de l’emploi. La première E2C a vu le jour à Marseille en 1998. 25 ans après, le Réseau E2C France en compte 55. Depuis l’été 2022, le dispositif E2C a été reconnue comme une solution structurante du contrat d’engagement jeune lancé par le Gouvernement. Sylvain Pétry, chargé de développement au Réseau E2C France, détaille la méthode des E2C et analyse l’évolution du phénomène NEET ces dernières années.

Sylvain Pétry (Réseau E2C France) : « Il est nécessaire de proposer un accompagnement ultra-individualisé au jeune ». Crédit photo : DR.
Sylvain Pétry (Réseau E2C France) : « Il est nécessaire de proposer un accompagnement ultra-individualisé au jeune ». Crédit photo : DR.
  • Comment se déroule le parcours d’un jeune accompagné par une École de la 2e Chance ?

 

La méthode des Écoles de la 2e Chance s’appuie sur un triptyque : montée en compétences avec une méthode pédagogique spécifique, l’Approche Par la Compétence (APC), accompagnement global, expériences en entreprise. Le parcours moyen d’un jeune est de 6 mois, mais il s’adapte à la situation du jeune : un jeune proche de l’emploi n’aura parfois besoin que de quatre mois de parcours, pour d’autres plus en difficulté cela peut aller jusqu’à 18 mois. La première phase du parcours, dite d’intégration, va permettre d’établir le programme de formation et d’identifier les freins qui empêchent le jeune d’avancer : accès au logement, au droit, à la santé. C’est aussi le moment de faire un premier point par rapport au projet professionnel et pour le jeune de connaitre l’entreprise en effectuant un premier stage.

Ensuite, tout au long de son parcours, le stagiaire bénéficie d’une formation et d’un accompagnement par un formateur référent, de sessions et d’ateliers avec des intervenants extérieurs et bien sûr d’expériences en entreprise (environ 35 % du temps de parcours). Tout l’intérêt de la démarche APC que nous avons construite spécifiquement pour les publics éloignés de l’emploi (basée sur les référentiels Clea entreprise, Éducation nationale, Union Européenne) est d’acquérir des compétences en rapport avec le projet professionnel par le faire et l’expérience pour enseigner des premiers gestes professionnels au jeune, mais surtout de lui permettre d’apprendre à apprendre, d’acquérir de l’autonomie. À l’issue du parcours, nous continuons à suivre le jeune pour pérenniser ses solutions d’insertion. En 2022, nous avons atteint un taux de sortie positive de 63 % (contrat pérenne type CDI ou CDD de plus de 2 mois, sortie formation qualifiante, alternance). 

 

Définition : Qu’est-ce qu’une sortie dynamique ?
  • - Les sorties positives : Les sorties positives constituent les résultats d’insertion des écoles et sont comptabilisées pour les jeunes ayant signé leur contrat de formation (CDI, contrat de travail sup. à 2 mois, contrat d'apprentissage, de professionnalisation, création d'entreprise, formation diplômante, qualifiante ou retour en formation initiale).

 

  • Les sorties dynamiques : Les sorties dynamiques permettent de valoriser la poursuite d'un parcours d’insertion d’un stagiaire ainsi que le travail effectué par l’école même si celui-ci ne donne pas lieu, dès à présent, à une insertion professionnelle durable (Contrat de travail de moins de deux mois, service civique).

 

Source : Legifrance.  

 

  • Quel est votre regard sur les difficultés d’orientation et d’insertion dans l’emploi d’une partie de la jeunesse aujourd’hui ?

 

Le nombre de jeunes sans diplôme, formation, ni emploi diminue, ce qui est une bonne chose. On était à un million de jeunes NEET en 2021, on est à 800 000 aujourd’hui. Au sein des E2C, nous travaillons de façon étroite avec l’Éducation nationale dans le cadre de l’obligation de formation à partir de 16 ans, et même en amont pour garantir un parcours sans couture pour le jeune. Le taux de mineurs en E2C est de 30 % pour 15 001 stagiaires accueillis en 2022. 

Même si chaque jeune a son histoire, son parcours, on observe des causes communes, souvent multifactorielles, qui expliquent que des milliers de jeunes chaque année se retrouvent bloqués, empêchés, avant d’arriver en emploi. Cette situation peut notamment résulter de facteurs sociaux, ou économiques, ou de difficultés à se projeter dans l’avenir : construire son projet professionnel, son projet de vie, à 16 ans est un véritable défi. Au départ, le projet professionnel peut être subi, imité, ils se rendent compte que ça ne leur correspond pas. On remarque quand même un besoin d’orientation et de formation pour ces jeunes. 91 % des stagiaires qui intègrent l’E2C n’ont jamais connu d’expérience en entreprise.

C’est là tout l’intérêt de l’École de la 2e Chance !

 

  • Pensez-vous que les récentes décisions gouvernementales vont dans le bon sens ?

 

Le contrat d’engagement jeune (CEJ) lancé par le Gouvernement en 2022 est un tournant. Les E2C sont reconnues comme une solution structurante. Le CEJ offre une solution d’accompagnement global et nous permet d’opérer en complémentarité avec les autres acteurs porteurs de solution. Le constat que nous partageons tous, c’est qu’il est nécessaire de proposer un accompagnement ultra-individualisé au jeune et différent de l’expérience passée, l’apprentissage classique n’ayant pas fonctionné.  Nos échanges avec les autres acteurs qui accompagnent ces jeunes le confirment. Cette approche initialement innovante proposée par les E2C est aujourd’hui partagée par la quasi-totalité des dispositifs d’insertion existants. 

Le développement des E2C a été intégré à la loi de finances 2023 afin d’augmenter le volume de jeunes accompagnés, développer des sites et créer de nouvelles écoles, c’est une très bonne nouvelle. En 2022, 15 001 stagiaires âgés éloignés de l’emploi ont intégré un parcours dans l’une des 55 E2C du réseau. Nous sommes répartis sur 146 sites et présents dans 12 régions, 64 départements et 5 territoires ultramarins.

 


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L'engagement de la Fondation FDJ pour l'égalité des chances

La Fondation FDJ s'est engagée de manière significative envers les jeunes NEET, une cause qui tient à cœur de Charles Lantieri, son président : « Ce qui me préoccupe beaucoup, c'est l’exclusion qui peut se manifester pour les jeunes adultes, cet âge charnière où l'on passe d'un système scolaire, où l’on est plus ou moins pris en charge, à un environnement dans lequel on peut perdre toute accroche. (...) C'est quelque chose qui me touche beaucoup humainement et je pense qu'on a quelque chose à faire sur cet âge de la vie. » Grâce à ses actions dans le domaine de l'éducation et de l'insertion, la Fondation FDJ soutient des associations qui œuvrent à la création d'opportunités pour les jeunes NEET. Elles agissent au niveau national, comme au niveau local, pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté. En les accompagnant, la Fondation FDJ contribue à l'autonomisation des jeunes NEET, pour qu'ils trouvent leur voie et construisent un avenir prometteur.

En 2023, et tout au long du quinquennat qui s’ouvre, la Fondation FDJ continuera à porter une attention toute particulière à la jeunesse, en soutenant des projets permettant de favoriser l’inclusion et de lutter contre le décrochage.

 

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