Le groupe AntiCello Project en concert chez Generali : « OUR MUSIC IS A WAY TO FIGHT »
Le 13 décembre, dans le cadre de son Noël solidaire, la Fondation The Human Safety Net a invité les collaborateurs de Generali à vivre un concert exceptionnel, en live au siège de Saint-Denis et également retransmis en streaming. Sur scène, AntiCello Project, un groupe de jeunes musiciens ukrainiens réfugiés, accompagné par l’incubateur THSN de Strasbourg. Nous les avons rencontrés à l’issue de leur époustouflante prestation.
UN CONCERT QUI DÉCOIFFE !
AntiCello Project, ce sont trois jeunes virtuoses. Stas Fekete, le leader, violoncelliste et compositeur. Iryna Duvarry, la chanteuse, qui a perfectionné son art à Montréal. Et Ruslan Shyrokov , hautboïste et DJ, qui jouait avant la guerre dans l’orchestre symphonique de la ville de Kharkiv.
À eux trois, ils ont mis le feu avec leurs reprises façon rock symphonique de grands standards du rock (AC/DC, System Of A Down, Red Hot Chili Peppers, Eurythmics), mais aussi d’œuvres du répertoire classique, comme Mozart.
Stas Fekete a également donné un vibrant aperçu de son talent de compositeur éclectique et facétieux. Il fallait le voir jouer à la fois de son violoncelle et de sa loop station, ou frapper les cordes de son instrument avec le marteau en plastique de son fils !
Bien sûr, l’Ukraine qu’ils ont dû fuir en février était aussi très présente dans ce concert de Noël. Sur le t-shirt noir de Stas qui proclamait « I stand with Ukraine », ou sur le chemisier brodé de fleurs que portait Iryna. Et surtout dans les poignants chants traditionnels qu’ils ont interprétés, comme « Klenova Balada* », la complainte d’une mère dont le fils est parti à la guerre.
Pendant une heure, par leur fougue, leur virtuosité et leur inventivité, AntiCello Project aura fait vivre une gamme très variée d’émotions à son public d’un jour. Nous avons voulu en savoir plus sur eux, sur leur histoire, sur leurs projets. Nous les avons donc rencontrés à l’issue du concert.
L’INTERVIEW BACKSTAGE
Iryna, qui parle parfaitement français, s’est faite l’interprète du groupe, mais les réponses à nos questions ont été l’objet d’échanges – très complices – entre les trois musiciens.
- Quand AntiCello Project a-t-il a été créé, et quelle en est la démarche artistique ?
Stas, qui avait aussi un rock orchestra à Kharkiv, a initié le projet en 2018 avec un orchestre symphonique. Quant à la démarche artistique du groupe, elle est résumée dans son nom. Violoncelle se dit ‘Cello’ en italien. AntiCello Project illustre notre volonté de casser les règles, les codes, en connectant les instruments classiques avec les sons rock et électroniques. C’est une approche décomplexée, ouverte de la musique.
- En février, vous avez dû fuir votre pays en guerre et tout abandonner ?
Stas et Ruslan vivaient à Kharkiv, à l’est de l’Ukraine. Ils se sont réfugiés à Strasbourg où Stas avait de la famille. Moi, j’étais déjà en France. J’étais membre d’une association d’aide aux réfugiés ukrainiens. Nous nous sommes rencontrés, et nous avons décidé de participer ensemble à des concerts caritatifs en soutien au peuple ukrainien. Comme le dit Stas, « Our music is a way to fight ». Le premier concert a eu lieu en avril. Depuis, nous nous produisons régulièrement en Alsace à l’invitation d’associations, de municipalités, et même des grandes institutions européennes installées à Strasbourg.
- Un concert au sein d’une entreprise privée, c’est une première ?
Nous l’avons déjà fait chez Singa notamment. Nous avons été très heureux que la Fondation The Human Safety Net nous invite. L’accueil chez Generali a été chaleureux, et je pense que les salariés qui ont assisté au concert ont vécu un bon moment. Nous espérons avoir d’autres opportunités, surtout en cette période de fêtes de Noël et de Nouvel an.
- Comment votre route et celle de la Fondation The Human Safety Net se sont-elles croisées ?
La mairie de Strasbourg nous a invités à participer à un concert. Liliana Amundarian, la responsable pour SINGA de l’incubateur THSN de Strasbourg, y a assisté. Elle nous a expliqué que l’incubateur pouvait nous aider à remonter notre projet en France et à le développer.
- Justement, quels sont vos projets, et en quoi l’incubateur THSN va-t-il pouvoir vous aider ?
Nous avons tellement de projets en tête ! Donner des concerts partout en France, en Allemagne et en Europe. Enregistrer un album instrumental. Sortir des EP avec les chansons traditionnelles ukrainiennes qui font un tabac à chacun de nos concerts.
L’incubateur va nous aider à y voir clair, à distinguer ce qui est réaliste et ce qui l’est moins. Grâce à ses contacts et à ses intervenants experts, nous allons pouvoir monter notre business plan, mieux comprendre la réglementation française dans le domaine artistique et de l’entrepreneuriat, optimiser notre site Internet, développer notre marketing et notre communication.
- Savez-vous que sur ces derniers sujets, vous pourriez faire appel à des collaborateurs Generali qui s’engagent bénévolement dans des missions ?
Nous ne le savions pas, mais c’est une très bonne nouvelle !
Retrouvez le groupe sur son site Internet : https://www.anticello-project.com/
* « Klenova Balada » (La ballade de l’érable) a été créée par le compositeur ukrainien Anatolii Matviichuk.