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Par Carenews PRO - Publié le 2 avril 2020 - 09:00 - Mise à jour le 2 avril 2020 - 09:30
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3 questions à Marie-Anne Gasnier, déléguée générale de la Fondation Yves Rocher

La Fondation Yves Rocher a été reconnue d’utilité publique par l’État en août 2019. Que signifie ce changement ? Les activités de la fondation seront-elles modifiées ? Marie-Anne Gasnier, sa déléguée générale, a répondu aux questions de Carenews.

Crédit photo : Fondation Yves Rocher.
Crédit photo : Fondation Yves Rocher.
  • La Fondation Yves Rocher a été reconnue d’utilité publique en 2019. Quel est l’impact de ce changement de statut ?

La Fondation Yves Rocher a effectivement été reconnue d’utilité publique le 22 août 2019. Depuis 2001, elle était intégrée à l’Institut de France, ce qui lui permettait notamment de percevoir des dons du grand public. Ces années passées sous égide lui ont permis de grandir et de développer ses projets. Son activité est devenue si dense qu’il était important qu’elle gagne en indépendance. Être reconnue d’utilité publique lui permet par exemple de mieux piloter ses versements et de bénéficier de dispositifs d’aides publiques, ce qui n’était pas possible auparavant.

La fondation a été créée en 1991, et avait même été précédée par une association. Le souhait de devenir une fondation reconnue d’utilité publique est né de la volonté de Jacques Rocher, le fils d’Yves Rocher, de l’ancrer plus fortement dans le temps et de créer une structure réellement pérenne. Il s’agissait également d’assurer une meilleure reconnaissance pour tous les acteurs et partenaires qui travaillent sur le terrain pour préserver l’environnement et que la fondation soutient depuis des années. 

  • Le Groupe Rocher est désormais une entreprise à mission. Ce changement de statut bouscule-t-il les activités de votre fondation ?

Le Groupe Rocher est le principal mécène de notre fondation et l’un de ses fondateurs, avec la holding familiale et Jacques Rocher, à titre personnel. Sa raison d’être est de « reconnecter les hommes et les femmes à la nature ». De ce fait, il existe une réelle cohérence entre nos fondateurs, notre mécène et nos actions. Nos missions à chacun sont donc très proches et très liées, et disposer de l’appui et des moyens du groupe ne fait que renforcer notre engagement.

Toutefois, la fondation conserve toute sa place et toute sa singularité lorsqu’il s’agit de soutenir les acteurs de terrain. Les territoires d’engagement et d’expression du Groupe Rocher et de la fondation sont en effet différents. En tant qu’entreprise à mission, le groupe dirigera bien plus ses efforts vers l’innovation frugale ou la mise en place de sites de production plus respectueux de l’environnement. Ce sont des sujets qui concernent son écosystème global et son activité économique. 

La Fondation Yves Rocher, elle, demeure inscrite dans une dimension d’engagement sociétal, déconnectée des lieux d’implantation du groupe. De plus, elle remplit auprès de lui un rôle d’éclaireur sur certains sujets. 

Grâce à nos contacts à travers le monde, aux liens que nous entretenons avec des ONG et des hommes et des femmes engagés sur le terrain, nous sommes bien placés pour recevoir des alertes sur les enjeux environnementaux. Nous les faisons ensuite remonter au groupe.

Il existe bien évidemment des passerelles entre l’entreprise et la fondation. À titre d’exemple, les salariés sont invités à participer à notre programme de plantation d’arbres. Et ils sont généralement très enthousiastes, car cette action leur permet de prendre conscience des problématiques que rencontrent les territoires. Ils participent également à notre programme « Terre de Femmes » en étudiant les dossiers de candidature. Enfin, nous essayons actuellement de mettre en place un dispositif de mécénat de compétences à destination de nos partenaires ou de nos lauréates.

  • Quelles sont les modalités du programme « Terre de Femmes » ?

Le programme a été créé il y a 19 ans. Il allie les grands Objectifs de développement durable (ODD), définis par les Nations Unies, aux questions de l’égalité des sexes et de la mise en avant des femmes. Des études montrent en effet que ces dernières, en raison du rôle social qu’elles occupent dans nos sociétés, sont souvent en première ligne face à la dégradation de l’environnement et au réchauffement climatique. Pourtant, elles sont source de solutions sur le terrain.

C’est pour aider ces femmes que nous avons créé « Terre de Femmes », que nous déclinons dans douze pays. Les projets doivent être en rapport avec la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité. Le jury analyse ensuite leur pérennité, l’implication des candidates, leurs liens avec les populations locales, mais aussi la capacité des projets à être dupliqués sur d’autres territoires. Nous prenons également en compte leur dimension innovante. Les lauréates, à raison de trois par pays et par an, reçoivent ensuite une dotation de 3 000 à 10 000 euros.

Nous organisons des cérémonies lors des remises de prix, ce qui permet à ces femmes d’accéder à une forme de reconnaissance, fondamentale pour les encourager à continuer leurs actions. Nous animons également des communautés dans cinq ou six pays afin qu’elles puissent échanger entre elles, sur des questions aussi bien professionnelles que personnelles.

Propos recueillis par Audrey Parvais 

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