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Par Carenews INFO - Publié le 30 mars 2020 - 09:00 - Mise à jour le 30 mars 2020 - 09:00
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En Chine, l’épidémie de Covid-19 offre un répit aux animaux sauvages

La crise sanitaire que nous traversons pourrait avoir du bon pour la faune sauvage. La décision de la Chine d’interdire, même temporairement, la vente d’animaux sauvages à des fins alimentaires fera-t-elle des émules dans le monde entier ?

Crédit photo : Shongololo90.
Crédit photo : Shongololo90.

Le pangolin serait-il responsable de l’épidémie de coronavirus ? Pour certains experts, c’est bien la consommation de ce petit animal, victime d’un intense braconnage en Afrique et en Asie et menacé d’extinction, qui serait à l’origine de son apparition. Particulièrement prisé dans la médecine chinoise traditionnelle pour ses écailles et apprécié pour sa chair, il était notamment vendu sur le marché de Wuhan, d’où s’est propagée l’épidémie. Or, ce n’est pas la première fois qu’un nouveau virus dangereux pour l’homme apparaît dans ces circonstances. En 2002, en Chine déjà, la consommation de civette palmiste masquée avait été responsable de la propagation du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère). De quoi peut-être pousser certains États à revoir leur législation quant à la vente d’animaux sauvages.

Une décision de la Chine qui pourrait faire date

Face à la crise, le gouvernement chinois a pris la décision le 24 février d’interdire complètement le commerce d’animaux sauvages à des fins alimentaires et s’efforce depuis de démanteler les réseaux de trafic. Depuis le mois de décembre, les autorités ont ainsi fait fermer ou mis en quarantaine 20 000 élevages de paons, renards, cerfs et tortues dans sept provinces de Chine, rapporte CNN.

Une décision dont nombre d’écologistes se félicitent, car elle a le mérite d’ouvrir une réflexion plus large sur le sujet. « [ L’épidémie ] a réactivé la discussion sur le trafic et la vente à des fins alimentaires et médicales des animaux sauvages. Tout le monde pointe la Chine du doigt, mais son gouvernement a interdit l’ensemble des marchés qui vendent, trafiquent ou importent des animaux sauvages » expliquait ainsi l’éthologue Jane Goodall au New York Times

Une clarification de la législation chinoise nécessaire

Encore perfectible, la législation chinoise doit encore clarifier certains aspects, tels que celui de « vie sauvage ». Ce dernier ne distingue pas encore les animaux élevés en captivité de ceux évoluant en liberté et induit des vides juridiques. Les sanctions devraient aussi être renforcées : « La liste des espèces protégées devrait être mise à jour régulièrement, et toute espèce sauvage originaire de notre territoire doit être protégée. Toute violation devrait être punie plus sévèrement, et la consommation et la possession d’animaux sauvages devraient être considérées comme un acte criminel », peut-on ainsi lire dans une tribune de scientifiques chinois publiée par le magazine Science.

L’action de la Chine pourrait ainsi convaincre d’autres pays — et notamment ceux d’Afrique et d’Asie du Sud-Est — d’adopter le même type de mesure. « Je pense que le gouvernement a compris que le coût pour l'économie et la société est bien plus lourd que les avantages [ de ce commerce ]. L’arrêt du commerce d’animaux sauvages doit être un effort conjoint de la communauté internationale », souligne Jeff He, directeur du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) pour la Chine.

À condition toutefois que cette interdiction, pour l’instant temporaire, s’inscrive dans la durée. En effet, en 2003, à la suite du SRAS, la Chine avait déjà mis en place une telle mesure avant d’autoriser de nouveau les marchés d’animaux sauvages une fois passée l’épidémie.

Audrey Parvais 

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