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Par Carenews INFO - Publié le 23 juin 2020 - 09:00 - Mise à jour le 8 juillet 2020 - 22:05
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J’ai testé pour vous Momentum, l’application qui donne envie de donner

Lancée par Nick Fitz, Ari Kagan et Ivan Dimitrov, trois étudiants du Center for Advanced Hindsight de l’université de Duke aux États-Unis, Momentum est une application qui repense les règles du don en s’adaptant aux usages numériques des jeunes générations. La clé : faire de l’ordinaire autant d’opportunités pour donner à des organisations reconnues pour leur efficacité.

L'application est disponible sur iOS et Android. Crédit photo : Momentum.
L'application est disponible sur iOS et Android. Crédit photo : Momentum.

 

Nous sommes nombreux·ses à souhaiter donner de l’argent à des causes que nous trouvons justes, mais nous le faisons pas toujours. Car en matière de dons, les possibilités sont immenses. À qui donner ? Combien ? Ponctuellement ou régulièrement ? L’incertitude entourant ces questions a souvent pour conséquence que nous ne sautons pas le pas, ou pas aussi souvent que nous l’aimerions.

Combler le fossé entre l’intention et l’action

Comment convertir les bonnes intentions en actes altruistes ? Pour relever le défi, les développeurs de l’application Momentum se sont inspirés de la recherche en psychologie comportementale selon laquelle, pour aboutir au comportement souhaité, changer l’environnement des individus est parfois plus efficace que la simple mise à disposition d’informations. Et ont appliqué cette recette à la lettre.

L’application, disponible sur iOS et Android, est conçue pour fluidifier autant que possible la démarche de don. Une fois le compte créé en deux clics, Momentum me propose de mettre en place ma première « règle de don ». Parmi les treize suggestions qui me sont proposées (je découvrirai ensuite qu’il y en a plus), toutes sont associées à des comportements ou événements du quotidien. Share the Meal me permet de verser 5 % de l’addition lorsque je mange à l’extérieur, Queen B de donner 1 dollar à une association féministe à chaque fois que Beyoncé poste sur Instagram, Percent Pledge de reverser 2 % de mon salaire à une organisation contre la pauvreté lorsque le bulletin de paie arrive…

10 centimes versés à chaque tweet de Trump

Mon choix se porte sur Tweeter in chief, règle de don consistant à verser de l’argent à une association... à chaque tweet de Donald Trump. Momentum me demande alors de définir le montant de la somme à verser à chaque occurrence de l’événement (10 centimes étant le montant par défaut). Je jette tout de même un œil à la fréquence de publication du président américain, et décide d’utiliser la fonction me permettant de fixer une limite mensuelle à la quantité d’argent donnée... au cas où Trump se mettait à tweeter à tout bout de champ. Vient ensuite le choix de la cause à laquelle mes dons seront reversés. Il s’agit d’une étape particulièrement importante, dans la mesure où une somme d’argent donnée peut avoir un impact très différent en fonction de la façon dont elle est utilisée, et donc de l’organisation à laquelle je décide de la verser.

Une somme d’argent donnée peut avoir un impact très différent en fonction de la façon dont elle est utilisée, et donc de l’organisation à laquelle je décide de la verser.

Des organisations sélectionnées pour leur efficacité

Momentum, qui permet à ce jour de donner aux 1,8 million d’associations enregistrées aux États-Unis, prévoit à l’avenir d’étendre son répertoire à l’international. Mais l’atout principal de l’application réside dans sa pré-sélection minutieuse des organisations mises en avant lors du paramétrage des règles de don. Dans chaque domaine de cause (justice et droits civiques, bien-être animal, pauvreté et croissance économique, changement climatique, faim et nutrition, émancipation des femmes...), une collection d’organisations est proposée à l’utilisateur·ice, selon les recommandations de « méta-organisations » telles que Give Well, Animal Charity Evaluators ou Impact Matters. Ces évaluateurs d’association, inspirés par les principes de l’altruisme efficace, se fondent sur un ensemble de critères précis pour établir leurs recommandations :

  • L’antécédent de réussite : l’organisation a-t-elle déjà de solides antécédents de réussite ? S'adapte-t-elle et se met-elle à jour pour s'améliorer ? 

  • Les preuves d’efficacité : les programmes mis en oeuvre par l’organisation ont-ils été rigoureusement testés, et pouvons-nous espérer étendre ses bénéfices à d’autres populations ?

  • Le ratio dépenses/impact : l’association remplit-elle ses objectifs de façon efficiente ? Par rapport à d'autres organisations travaillant sur le même problème, aide-t-elle plus de personnes ou a-t-elle plus d'impact par quantité de ressource dépensée ?

  • La transparence : l’association est-elle ouverte à une évaluation minutieuse de son travail ? Met-elle à disposition des données sur ses programmes et sa gestion des ressources ?

  • La capacité à absorber des fonds supplémentaires : l’association a-t-elle un besoin important de financement supplémentaire, ou est-elle principalement limitée dans son développement pour d'autres raisons ?

Près de 100 000 dollars déjà versés

Bilan : l’application est très bien construite, intuitive, hautement personnalisable. L’automatisation des versements permet de réduire les frictions liées à la prise de décision, la part de l’utilisateur·ice revenant simplement à choisir et paramétrer des « règles de don » de façon simple et ludique. Tout s’est passé rapidement et sans encombres, et c’est bien la première fois que j’attends avec impatience des nouvelles de Trump.

L’onglet « impact » de l’application me permet de visualiser en un coup d’œil combien d’argent j’ai donné, ce mois-ci ou depuis mon inscription. L’onglet « community » me permet quant à lui de prendre connaissance du montant cumulé versé par l’ensemble des utilisateur·ices de Momentum, qui s’élève actuellement à plus de 99 000 dollars. Une somme qui n’aurait peut-être pas été destinée à des associations au service du bien commun, si les trois étudiants de l’université de Duke n’avaient pas travaillé à contrer tous ces petits obstacles qui nous empêchent de donner aux causes qui nous interpellent pourtant.

Axelle Playoust-Braure

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