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Par Carenews INFO - Publié le 25 mai 2020 - 09:00 - Mise à jour le 25 mai 2020 - 10:08
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L’entreprise bretonne qui veut révolutionner le transport maritime par « la force du vent »

Basée dans le Finistère, TOWT travaille depuis dix ans à transporter les marchandises grâce à des voiliers, à la seule force du vent. « Une navigation décarbonnée » qu’elle veut faire changer d’échelle avec son concept de voiliers-cargos.

Crédit photo : TOWT.
Crédit photo : TOWT.

Le transport maritime représente 90 % des marchandises du commerce mondial, 4 % des émissions de CO2 et 10 % des émissions de soufre mondiales, rappelle la société TOWT sur son site. De quoi chercher des façons de transporter des marchandises par la mer plus respectueuse de l’environnement, une mission dont les deux cofondateurs de TOWT — pour TransOceanic Wind Transport — se sont saisis il y a un peu plus de dix ans. 

« On offre une solution concrète aux entreprises qui souhaitent diminuer leur empreinte carbone »

Diplômé de sciences politiques, ancien trader à la City, Guillaume Le Grand a tout quitté pour monter sa société à Douarnenez (Finistère) en 2009. Le principe : transporter les marchandises grâce à des voiliers, à la seule force du vent. Une façon de limiter considérablement les émission de CO2, puisque les voiliers n’ont besoin que d’un petit moteur pour entrer dans les ports. La société utilise pour l’heure des vieux gréements, quatre voiliers de 20 à 40 mètres ayant une capacité d'emport de 10 à 300 tonnes de marchandises, comme son directeur l’a détaillé auprès de France 3. Ces derniers transportent des produits non périssables entre l’Europe et l’Amérique du sud (Mexique, Colombie, Antilles...). 

TOWT achemine ses propres produits, dont du chocolat, du rhum, du vin ou encore du café, vendus sur sa boutique en ligne ou dans son magasin à Douarnenez, mais elle propose également ses services à d’autres groupes. Les magasins de produits biologiques Biocoop, notamment, se servent de ses voiliers pour acheminer du vin portugais, de la bière ou de l’huile d’olive. « On offre une solution concrète aux entreprises qui souhaitent diminuer leur empreinte carbone et répondre aux attentes des consommateurs en la matière », a expliqué Guillaume Le Grand au Figaro

« Le seul label de transport au monde qui garantit une navigation décarbonnée »

L'entreprise prône une « démarche environnementale » complète, et certifie que « les vins, bières, thés, chocolats, etc. commercialisés par TOWT sont tous sélectionnés biologiques, naturels ou issus du commerce équitable. Par ailleurs, la société bretonne s'attache à proposer à ses clients des produits authentiques et d'excellente qualité ». Seul bémol, un léger surcoût par rapport aux transports conventionnels, « par exemple autour de 10 centimes d’euros de plus par bouteille de vin » selon Guillaume Le Grand.

Et dans un souci de transparence, TOWT a créé le label ANEMOS (« vent » en grec ancien), « le seul label de transport au monde qui garantit une navigation décarbonnée grâce aux voiliers de travail en vous permettant de retrouver l'aventure de leurs voyages ». « Nous renseignons le trajet emprunté par le produit et son bilan carbone, en toute transparence. Nous offrons ainsi une traçabilité complète aux consommateurs qui peuvent par exemple savoir de quelle coopérative viennent les fèves de cacao » a précisé Guillaume Le Grand à France 3.

Quatre voiliers-cargos à l’eau en 2022

Si elle n’est pas encore de taille à bouleverser le transport maritime mondial, TOWT comptabilise tout de même 400 tonnes de produits livrés et 185 tonnes de CO2 économisées par rapport aux autres modes d’acheminement maritimes. Et ce n’est qu’un début d’après son cofondateur, pour qui les vieux gréements actuellement utilisés ne représentent « qu’une étape, un étage de la fusée ». Ce 4 mai, il a lancé un appel à manifestation d’intérêt européen pour la construction du premier des quatre voiliers-cargos développés par l’entreprise depuis 2015. Des navires capables de transporter 1 000 tonnes de marchandises deux fois plus vite que les vieux gréements de la société, à une vitesse proche de celle des cargos polluants. 

« Une fois à l’eau, le Voilier-Cargo économisera plus de 10 000 tonnes d'émission de CO2 par an et plus de 300 000 tonnes sur sa durée de vie. Les quatre bateaux devraient être mis à l’eau en 2022, et desservir des lignes régulières depuis le Havre vers l’Amérique du nord (Québec, New-York) mais aussi les Antilles, l’Amérique centrale et Abidjan. »

Le premier voilier-cargo doit être commandé en octobre, malgré les bouleversements liés à la pandémie de Covid-19. « C’est une crise conjoncturelle, mais les réponses de long terme, c’est maintenant que nous les trouvons », a appuyé Guillaume Le Grand dans une vidéo réalisée lors du confinement. « Pour une mondialisation heureuse, il nous semble important de pouvoir imaginer que dans les décennies à venir, boire un café, manger un chocolat, exporter nos produits français pourra se faire de façon non impactante pour l’environnement, permettant ainsi de mieux valoriser les destinations, les origines, et ce, par la force du vent. »  

Mélissa Perraudeau 

Cet article a été réalisé dans le cadre de la « La France des Solutions – Tous mobilisés ! », en partenariat avec l’association Reporters d’Espoirs.

 « La France des Solutions – Tous mobilisés ! », en partenariat avec l’association Reporters d’Espoirs.

 

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