Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 22 juin 2020 - 12:00 - Mise à jour le 22 juin 2020 - 12:00
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Marouane En-nhari, étudiant mobilisé pour l’aide alimentaire pendant le confinement

Durant la crise du Covid-19, de nombreuses initiatives solidaires ont vu le jour. Entreprises, fondations, associations et citoyens... Chacun a voulu participer à cet élan de solidarité. Cette semaine, Carenews a décidé de donner la parole à celles et ceux qui se sont engagé·e·s pour la première fois pendant le confinement, qui a agi comme un été révélateur de leur engagement. Dans ce premier article, Marouane En-nhari, étudiant en alternance à la Fnac, nous raconte comment il en est venu à participer à des distributions alimentaires organisées par l’Armée du Salut.

Crédit Photo : Carenews.
Crédit Photo : Carenews.

Je suis étudiant en deuxième année de BTS en alternance à la Fnac du centre commercial Beaugrenelle, dans le XVe arrondissement de Paris. Dès le samedi de l’annonce de la fermeture des bars et des restaurants, le 14 mars, la Fnac nous a informés que le magasin allait également fermer. Deux jours plus tard, le gouvernement a annoncé que la France allait devoir respecter une période de confinement. 

Une colocation improvisée à Paris

Ces jours particuliers, je les ai vécus avec ma copine et trois amis. Nous nous connaissions de Lyon, et très vite nous avons pris la décision de créer une « coloc’ du confinement ». C’était une manière d’être réunis pendant cette période exceptionnelle et d’éviter de vivre le confinement seul dans un studio parisien de onze mètres carrés.

Nous avons donc provisoirement emménagé ensemble, dans l’appartement des parents de l’un de mes amis, dans le XIe arrondissement. J’étais le seul au sein de notre nouvelle colocation à ne pas être engagé pour une cause sociale ou environnementale : Margot était militante dans une association pour le climat, Ama travaillait dans une startup antigaspi et Achille allait débuter un stage chez Emmaüs. Ma copine, quant à elle, est du style à m’imposer des cours sur le tri sélectif et à nettoyer tout l’appartement au vinaigre blanc.

Dès le lendemain de notre emménagement, Ama nous a proposé d’être bénévoles à l’Armée du Salut. Par le biais de son travail, elle était dans une boucle de mails de l’organisation caritative, qui recherchait des volontaires pour participer à des distributions alimentaires auprès de différents lieux de précarité dans l’Est parisien. C’était un dispositif d’urgence mis en place pour la durée du confinement, et il m’a semblé évident de suivre mes quatre colocataires, tout de suite d’accord pour y participer.

Des distributions alimentaires deux fois par semaine

Dès le lendemain, neuf heures, nous nous rendions tous les cinq au siège social de l’Armée du Salut. Paris était à l’arrêt, mais nous, nous prenions le métro pour aller « travailler ». 

Pendant ces distributions, nous étions répartis par équipes de bénévoles et par camions avec des circuits de lieux de distribution prédéfinis. Par exemple, avec une des filles de la « coloc », nous étions chargés de distribuer des plateaux-repas à des hôtels sociaux qui accueillaient des mineurs isolés étrangers, et à des camps de Syriens. Comme je parle arabe, cela nous permettait de communiquer avec eux et ainsi transmettre à l’Armée du Salut leurs besoins.

Le confinement et mes proches, vecteurs de mon premier engagement

Je me suis véritablement engagé deux semaines, mais cela a été très fort émotionnellement. Cela m’a permis de me rendre compte que nous n’étions pas tous égaux devant le confinement et que nous ne faisions pas seulement face à une crise sanitaire, mais aussi, et surtout, à une crise sociale.

Cette période m’a aussi appris que l’engagement bénévole n’enrichit pas seulement les bénéficiaires, mais aussi la personne qui s’engage. 

Quand j’y repense aujourd’hui, j’identifie deux facteurs qui m’ont poussé à « franchir le pas » et à m’engager pendant le Covid-19 : le confinement (et donc le temps libre) et mes amis. Cette expérience m’a vraiment donné l’envie de m’engager dans une association, mais pour le moment, je n’en ai pas vraiment la possibilité du fait de mon rythme de travail assez soutenu. Si je devais retenir un enseignement de cette expérience, c’est la manière dont nos proches peuvent influencer positivement nos décisions et nos actions.

Témoignage recueilli par Lisa Domergue 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer