Rapport sur la philanthropie, bénévolat, Patagonia … La revue de presse du 11 juin
Mécénat, bénévolat, business, manifestations… Que fallait-il retenir de l'actualité de l'engagement cette semaine ? Voici les articles que la rédaction de Carenews a sélectionnés pour vous.

Cet article très fouillé du Monde, qui donne la parole à des actrices et des acteurs du secteur des fonds et des fondations, pointe les incertitudes qui pèsent sur le mécénat. L’année 2019 a été un bon cru : on dénombre 217 structures de plus en un an. Mais après une décennie porteuse, la crise sanitaire fera-t-elle reculer la philanthropie ?
Une part du suspense pourrait être levée le 9 juin, avec la remise au gouvernement d’un très attendu rapport sur l’évolution de la philanthropie à la française, commandé en 2018.
Invitée de Mathilde Munos le 9 juin sur France Inter, la députée MoDem Sarah El Haïry était justement interrogée sur les conclusions de ce rapport, qui vise à « reconnaître et accompagner la générosité à la française ». 35 propositions ont été formulées, dont une réforme de la réserve héréditaire. L'objectif n'est toutefois pas de « construire la philanthropie à la française contre la famille », plaide la députée. Celle-ci a ajouté :
La philanthropie est une solidarité consentie, qui émerge par la propre volonté des citoyens. Et la plus grande part, ce ne sont pas les grands donateurs mais les Français bénévoles qui donnent de leur temps.
On s’en doutait un peu mais les comportements altruistes tels que le bénévolat permettent de vivre plus longtemps, d’après une étude publiée dans The American Journal of Preventive Medicine. Les personnes étudiées, qui consacraient deux heures par mois au volontariat, avaient aussi moins de probabilité de développer un handicap physique et amélioraient substantiellement leur bien-être.
Nos résultats montrent que le bénévolat des adultes ne fait pas que renforcer nos communautés, mais enrichit nos propres vies en resserrant nos liens avec les autres, ce qui nous aide à trouver du sens et à éprouver du bien-être, nous protège des sentiments de solitude, de dépression et de désespoir, a expliqué Dr. Kim, un des co-auteurs de l’étude.
« Comment définir ce qu'est « être riche », alors qu'il n'existe pas en France de seuil de richesse comme il existe de seuil de pauvreté ? », s’interrogent les Echos. L'Observatoire des inégalités tente de fournir une réponse à cette épineuse question, et propose une définition : est riche celui qui jouit du double du revenu médian dans le pays, soit 3 470 euros mensuels après impôts et prestations sociales pour une personne seule. Une manière pour l’association d’ouvrir le débat :
On ne peut pas à la fois déplorer le dénuement des uns sans mettre en cause les privilèges dont jouissent les autres.
Alors que les manifestations se multiplient à travers le monde pour dénoncer les violences policières, le Guardian consacre un article aux influenceurs qui se trouvent dans une posture délicate : comment sensibiliser son audience tout en n’ayant pas l’air de tirer la couverture à soi ? L’attitude de certain·e·s irrite en tout cas les militant·e·s : « cessez de prendre les manifestations pour Coachella », a lancé un internaute en réponse à une vidéo postée par une Instagrammeuse posant en robe de gala lors d’un rassemblement en mars.
Quand l’individu devient plus important que la cause elle-même, cela pose problème. Les gens attendent des influenceurs que leur soutien se traduise par de véritables actions.
Fast Company revient sur le parcours de Rose Marcario, la directrice générale de Patagonia. Alors que celle-ci s’apprête à quitter ses fonctions après 12 ans passés à la tête de l’entreprise de vêtements responsables et d’équipements outdoor, le magazine en ligne dresse un bilan élogieux :
En tant que défenseuse d’un nouveau type de capitalisme, elle connaissait le système qu’elle cherchait à réformer et a utilisé Patagonia comme outil de changement en prouvant continuellement que l’environnement et la durabilité pouvaient aussi être bons pour le business. Depuis son arrivée à Patagonia, les ventes ont quadruplé et celle-ci est devenue une entreprise pesant un milliard de dollars.
Hélène Fargues