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Par Carenews INFO - Publié le 16 juin 2020 - 09:00 - Mise à jour le 16 juin 2020 - 10:21
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Un avatar dans le jeu Fortnite pour venir en aide aux enfants maltraités

Pour lutter contre la hausse des violences faites aux enfants lors du confinement, le jeu vidéo Fortnite proposait discrètement à ses jeunes joueurs·ses de discuter avec les bénévoles de l’association L’Enfant Bleu. Un partenariat qui pourrait être suivi de dispositifs permanents.

Crédit photo : L’Enfant Bleu/Fortnite.
Crédit photo : L’Enfant Bleu/Fortnite.

L'isolement actuel rend encore plus difficile à percevoir les signes des violences que nous vivons. Nos écoles sont fermées et la vigilance dont nous bénéficiions n'est plus possible. Notre silence est un cri, entendez-le. 

Dans une tribune publiée dans le Parisien - Aujourd’hui en France fin avril, le collectif #NousToutes et UNICEF France lançait un « cri d’alerte » pour venir en aide aux enfants victimes de violences. Avec des dizaines d’autres associations, dont L’Enfant Bleu, ils dénonçaient les dangers du confinement pour les enfants et adolescents, rappelant que 80 % des violences faites aux enfants ont lieu dans le cadre intrafamilial. 

Permettre aux enfants de signaler discrètement les maltraitances

Face à ce constat, Fabrice Plazolles, directeur de création de l'agence Havas sport et entertainment, a eu l’idée d’un projet inédit. Selon le bilan marché 2019 du Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs, en France, 96 % des enfants de 10 à 17 ans jouent au moins une fois par an à un jeu vidéo, et un enfant sur deux y joue tous les jours. L’un des jeux les plus plébiscités du marché est Fortnite, un jeu en ligne gratuit de survie, de construction et de tir qui comptabilise 350 millions de joueurs dans le monde selon franceinfo.  

Fabrice Plazolles a donc sollicité l'association L'Enfant bleu pour lui proposer un partenariat inédit en France, resté secret jusqu'à ce dimanche 14 juin. Un personnage nommé EnfantBleu et à l’apparence spécifique a été intégré à Fortnite. Les joueurs ont été discrètement informés qu’il leur suffisait d’ajouter le personnage en ami pour entrer en contact avec l’association de soutien aux victimes de maltraitances. Pendant un mois, jusqu’à la fin du confinement, les membres de l’association ainsi que des bénévoles de Havas se sont relayés pour proposer une écoute permanente.

Pour prévenir les jeunes joueurs du dispositif sans l’ébruiter, un partenariat a été établi avec des influenceurs comptant des millions de jeunes abonné·e·s, et des messages ont été diffusés sur Snapchat, Instagram et la plateforme Twitch. « C'est le bon canal, le bon vocabulaire pour qu'on soit clairement compris par les enfants qui en ont besoin, sans éveiller l'attention de ceux qui les maltraitent », a expliqué Fabrice Plazolles au Parisien

Plus de 350 enfants et adolescents en souffrance ont pu échanger avec L’Enfant Bleu

En un mois, 1 200 enfants et adolescents, âgés de 10 à 17 ans, ont pris contact avec le personnage ailé. Si la plupart l’a fait par curiosité, 30 % d'entre eux « se sont confiés sur des problèmes personnels plus ou moins graves » et « certains ont signalé être dans une situation d'extrême urgence », indique L'Enfant bleu. Pour Laura Morin, la directrice de l’association, le dispositif a montré que les jeux vidéos constituent une « piste encourageante » pour faciliter la prise de parole des enfants maltraités. « Les jeunes n'utilisent pas les mêmes médias que nous les adultes. Nous devons nous adapter et trouver de nouvelles manières d'entrer en contact avec eux », a-t-elle expliqué à franceinfo

Si le dispositif a pris fin avec le déconfinement, L’Enfant Bleu a décidé de creuser la piste des jeux vidéos dans l’aide aux enfants maltraités avec un groupe de travail qui se réunira à partir de septembre. Ce dernier réunira notamment Adrien Taquet, secrétaire d'État à la Protection de l'Enfance, la cheffe du groupe central des mineurs victimes de l’Office central pour la répression des violences aux personnes de la DCPJ, la cheffe de la section mineurs du Parquet de Paris ainsi que plusieurs éditeurs de jeux vidéo. 

Mélissa Perraudeau 

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