Un magasin 100 % gratuit a ouvert dans un tiers-lieu strasbourgeois
En décembre dernier, Wagon Souk, un tiers-lieu situé à Strasbourg, a inauguré le Magasin Gratuit. Le concept ? Un supermarché gratuit accessible à tout le monde, et ce, sans conditions.
Inauguré au printemps 2019, Wagon Souk est « un tiers lieu artistique, solidaire et interculturel », nous précise Hélène, illustratrice pour enfants, à l’initiative de ce projet avec son compagnon artiste jardinier. « Ce lieu de création, d’expérimentation et d’accueil » est investi dans une ancienne brasserie strasbourgeoise. En décembre dernier, le couple d’artistes y a ouvert le Magasin Gratuit, un supermarché où les personnes peuvent venir faire leurs courses gratuitement.
« Ce n’est pas de la distribution alimentaire »
En lançant cette initiative, il tenait à cœur des deux cofondateurs qu’il n’y ait pas « ce rapport où les gens ont l’impression de réclamer quelque chose. Ils viennent dans un endroit où ils peuvent rencontrer des gens, boire un café. C’est tout simplement un espace où l’on peut vivre. »
Le magasin est approvisionné grâce aux dons des particuliers « qui se regroupent pour faire des courses », aux associations « qui font de la récupération, mais qui n’ont pas de lieu de stockage » ou encore aux petits commerçants du quartier. Contrairement à d’autres épiceries sociales et solidaires, le Magasin Gratuit est accessible sans conditions de revenus. « C’est un magasin, pas de la distribution alimentaire », rappelle cependant Hélène.
Chaque semaine, ce sont près de 300 personnes qui passent dans les rayons de ce supermarché « pas comme les autres ». « Pour l'instant, on ne couvre pas la demande », précise Hélène. Pour faciliter l’organisation des personnes, un groupe WhatsApp a donc été créé : « Comme les arrivages sont assez aléatoires, on les prend en photo et les gens peuvent voir à l’avance les produits disponibles. »
Un tiers-lieu en autogestion
Plusieurs initiatives permettent de financer la gestion du tiers-lieu : une cantine associative africaine, une friperie à prix libre et un dispensaire où des plantes initialement destinées à être jetées sont soignées puis « adoptées à prix libre ». Wagon Souk ne dépend donc d’aucune source de financement externe :
C’est une volonté d’être le plus autonome possible afin de garder notre liberté. Économiquement, notre association n’est pas viable, on est tous bénévoles. C’est un choix qui nous assure de pouvoir mener nos actions sans devoir rentrer dans des cases qui ne nous correspondent pas.
Lisa Domergue