Rouler écologique et solidaire avec Recy’Clo

Des vélos encore plus écolos ?

Si le vélo à assistance électrique a le vent en poupe auprès des entreprises et des collectivités, une donnée vient assombrir cet élan en faveur des mobilités douces : au bout de cinq ans, les vélos sont mis au rebut. La raison en est technique, puisque l’usure met à mal la sécurité et le fonctionnement des vélos. Mais elle est aussi comptable, car les contrats prévoient leur amortissement sur cinq ans – à terme, ils n’ont donc plus de valeur alors qu’ils sont encore fonctionnels.

Face à ce paradoxe, deux collaborateurs du Groupe La Poste se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale en créant Recy’Clo. Démontés, nettoyés avec des produits bio, réparés puis remontés, les vélos reconditionnés qui sortent de l’atelier sont prêts à vivre une seconde vie en toute sécurité, que ce soit auprès de particuliers, de collectivités ou d’entreprises. Pour un prix très largement inférieur au marché.

« Nous appliquons les mêmes exigences qu’un fabricant de vélos neufs. Nous faisons réaliser des contrôles par des organismes externes (APAVE). Nous travaillons d’ailleurs à obtenir la certification AFNOR. »

Jean-Marc Pierret, chef de projet Recy'Clo

Les possibilités techniques sont multiples : vélos aux couleurs d’une commune ou d’une entreprise, accessoires, configurations personnalisées… tout reste envisageable, en fonction des capacités de production.

Une initiative sociale

Non seulement le projet s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire, mais il joue la carte de la solidarité. Car pour reconditionner les vélos, Recy’Clo fait appel aux travailleurs en situation de handicap des ESAT. Un pari gagnant pour les deux parties : les travailleurs se forment au métier de réparateur de vélo, en pleine expansion, tout en exécutant leur mission selon les modes opératoires fournis en amont avec une minutie défiant toute concurrence.

« Le niveau de précision dans les tâches accomplies est exceptionnel. »

Jean-Marc Pierret, chef de projet Recy'Clo

Recy’Clo mène depuis février 2021 un atelier pilote avec l’ESAT de Saint-Dié des Vosges dans l’Est, région où travaillent les deux fondateurs de la startup. Et bientôt, d’autres ESAT pourraient rejoindre le mouvement en Île-de-France, dans la région lyonnaise ou près de la Méditerranée.

Un exemple réussi d’intrapreneuriat

Le Groupe La Poste a développé un programme d’aide aux salariés porteurs de projet : « 20 projets pour 2020 ». Après une sélection en plusieurs étapes, les lauréats de chaque édition reçoivent une dotation financière et bénéficient d’un accompagnement pour développer leur initiative.

Recy’Clo fait partie des heureux élus, remportant la septième édition de l’appel à projets. À la clé : une aide de 100 000 euros pour démarrer le projet. Récompensée en octobre 2020, la startup est encore au stade de l’incubation, testant différentes possibilités et solutions. Un coach intervient tous les quinze jours pour faire le point. Mais pas seulement.

« Le Groupe La Poste est très présent. Nous échangeons avec des collaborateurs de différents domaines : juristes, financiers, expert des normes AFNOR... Ce soutien est très précieux. »

Stéphane Massonnot, cofondateur de Recy’Clo

150 vélos reconditionnés ont été vendus en 2021, année test. En 2022, Recy’Clo envisage d’en vendre mille, puis d’ici trois ans, 20 000 vélos. Ces objectifs impliqueraient de travailler à terme avec 14 ESAT, à raison de quatre à dix personnes par établissement. La startup entend donc non seulement créer de la valeur mais devenir un vivier d’emplois vertueux. D’autant que le dynamisme exponentiel des vélos à assistance électrique en fait un marché… porteur.  

Retrouvez Recy’Clo au Salon PRODURABLE le 16 septembre, puis à l’Expo du Vélo à Strasbourg les 25 et 26 septembre 2021 !