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Par Ipama - Publié le 7 octobre 2025 - 12:18 - Mise à jour le 7 octobre 2025 - 12:32
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Gouvernance & RSE : le secret des organisations engagées pour piloter la transition

Face à l'urgence écologique et sociale, de nombreuses organisations multiplient les initiatives RSE. Pourtant, sans une vision claire et un pilotage au plus haut niveau, ces actions peuvent rester des coups d'épée dans l'eau. La gouvernance responsable n'est pas une contrainte, mais la véritable colonne vertébrale d'une stratégie d'impact, quel que soit le statut de l'organisation.

Commençons par le début : qu'est-ce que la gouvernance ?

Avant d'aller plus loin, clarifions. La gouvernance, c'est l'ensemble des processus, règles et structures qui définissent comment une organisation est dirigée, contrôlée et comment elle rend des comptes.

En clair, elle répond à la question : "Qui décide de quoi, comment, et pour qui ?". Plus concrètement, elle :

  • assure l'allocation des ressources (humaines, financières),
  • intègre les risques extra-financiers (climat, sociaux...)
  • oriente la stratégie vers la création de valeur durable pour toutes les parties prenantes.

La gouvernance : colonne vertébrale de la RSE

La norme internationale ISO 26000 place la gouvernance comme la "question centrale" de la responsabilité sociétale. Elle influence tous les autres domaines.

C'est le fameux Tone at the Top, le levier numéro 1. L'arrivée de réglementations comme la directive CSRD renforce cette nécessité : les entreprises doivent désormais prouver comment leurs organes de direction intègrent les enjeux de durabilité.

De la contrainte à l'opportunité stratégique

Longtemps perçue comme une contrainte, la RSE intégrée à la gouvernance est aujourd'hui une opportunité stratégique majeure.

“Le vrai risque aujourd'hui, c'est l'inaction.”

Une étude de France Stratégie a montré un écart de performance économique de +13% en moyenne pour les entreprises qui intègrent activement la RSE.

Quelques exemples concrets :

  • Decathlon : en décidant au plus haut niveau de développer la seconde main, l’entreprise a transformé une partie de son business model.
  • Le laboratoire Expanscience (Mustela) : sortie des lingettes jetables, une décision de long terme pour réduire l'impact environnemental.

 

decathlon
© Herblay (Val-d’Oise). Le plus grand magasin de sport d’Ile-de-France a ouvert il y a quelques années un espace dédié au matériel sportif d’occasion. LP/C.L.

Quand la RSE touche au portefeuille

Un signal fort d’engagement est l'indexation d'une part de la rémunération variable des dirigeants sur des objectifs extra-financiers.

De plus en plus répandue, cette pratique place les enjeux sociaux et environnementaux au même niveau que la performance financière.

C'est un signal fort envoyé à toute l'organisation : la performance est désormais globale.”

Une décision de gouvernance, un impact concret

Les choix de gouvernance se traduisent directement sur le terrain. Exemple avec Jazz à Vienne :

  • Décision : supprimer les plastiques jetables
  • Conséquences : modification des contrats fournisseurs, investissements spécifiques, mobilisation des équipes
  • Résultat : un signal fort envoyé au public et aux partenaires

“La personne responsable de la RSE agit en chef d'orchestre pour harmoniser les actions et donner le tempo de la transition, dans le cadre de la vision et des moyens mis en oeuvre par la gouvernance de son organisation”

Trois étapes clés pour embarquer sa gouvernance

  • 1/ Obtenir un engagement sincère et visible de la direction (Président, Conseil d'Administration, direction générale...)
  • 2/ Réaliser un diagnostic et une analyse de matérialité pour comprendre ses impacts et les attentes de son écosystème. C'est l'étape "Analyser sa situation" de notre livre.
  • 3/ Structurer la gouvernance RSE avec un référent identifié et, surtout, la création d'un Comité de pilotage (ou Comité RSE) transverse. Cette instance, qui réunit des représentants des différents métiers, est essentielle pour que le projet infuse dans toute l'organisation et ne reste pas confiné à une seule fonction.

 

Ensuite, mettre en place des indicateurs de performance clés (KPIs) permettra de suivre, ajuster la trajectoire et de communiquer les résultats en toute transparence .

En conclusion

La gouvernance n'est pas la cerise sur le gâteau de la RSE, mais l'ingrédient principal. C'est elle qui donne le sens, alloue les moyens, assure la cohérence des actions et permet de mesurer les progrès.

En la plaçant au cœur de leur stratégie, les organisations libèrent un formidable potentiel d'innovation, de performance et d'engagement collectif.


✍️ Article rédigé par Xavier Parenteau, co-fondateur d’Ipama


Sources pour aller plus loin

 

  • Ressources complémentaires :
    • Norme ISO 26000 : Présentation des lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale sur le site de l'Organisation Internationale de Normalisation. Source CCI.FR

 

 

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