Alice Vachet : les initiatives RSE réduisent les déchets alimentaires de 40 % dans les grandes chaînes de distribution
Les efforts en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) ont permis de réduire de 40 % le gaspillage alimentaire, démontrant ainsi l'impact transformateur des pratiques durables dans les grandes chaînes de distribution. Dans cette interview exclusive, Alice Vachet, entrepreneuse en impact RSE et podcasteuse éco-responsable à l'origine de « L'Empreinte », nous fait part de ses réflexions sur le parcours et l'avenir de la RSE dans le commerce de détail.

- Qu'est-ce qui vous a incité à passer de la communication numérique au développement durable et à la RSE ?
Tout a commencé lorsque j'ai été confrontée à un énorme problème de gaspillage alimentaire dans mon précédent emploi. Cette expérience m'a ouvert les yeux sur l'importance de la durabilité et j'ai réalisé que c'était un sujet que je ne pouvais plus ignorer. À l'époque, je travaillais sur des questions numériques et non sur le développement durable. C'est ainsi que j'ai rejoint le département RSE aux côtés de Bertrand Swiderski. Ensemble, nous avons construit quelque chose de significatif. La transition vers la RSE dans une grande organisation était un défi, mais nous y sommes parvenus. Mon rôle a finalement évolué pour se répartir entre les communications numériques et la RSE, ce qui rend mon travail incroyablement gratifiant.
- Pouvez-vous nous faire part d'un moment décisif qui a influencé votre engagement en faveur de la RSE ?
La question des déchets alimentaires dans le commerce de détail a été un tournant décisif. J'ai toujours été soucieuse de l'environnement, même si je ne l'ai pas dit. Mon mode de vie et mes valeurs s'alignaient naturellement sur les principes du développement durable. Ma prise de conscience s'est approfondie lors de mon passage chez Carrefour, qui faisait beaucoup en matière de RSE mais ne communiquait pas sur le sujet. Bertrand Swiderski préférait l'action à la publicité. Mon rôle a consisté à combler ce déficit de communication, à assurer la transparence sans que cela ne ressemble à un coup marketing.
- D'un point de vue personnel, avez-vous des initiatives en tête ?
J'anime un podcast intitulé L'Empreinte, dans lequel j'interviewe des PDG de grandes entreprises. Je ne souhaite pas mettre en avant une initiative particulière, mais je pense qu'un véritable progrès écologique passe par un partage ouvert de ces innovations. La concurrence n'a pas sa place dans le domaine du développement durable ; il s'agit d'un progrès collectif. Avec plus de 200 épisodes, les exemples sont innombrables, mais l'essentiel reste le même : encourager des pratiques ouvertes et durables.
- Comment le podcast a-t-il vu le jour ?
L'Empreinte a été co-créée avec Bababam Studios. Pierre Orlac'h, le fondateur, m'a approché avec l'idée d'un podcast centré sur la marque. Il m'a donné une totale liberté de création, me permettant de me concentrer sur les questions sociales et environnementales. Cette approche a trouvé un écho favorable, ce qui a débouché sur un voyage d'une dizaine d'années. C'est un espace unique où nous pouvons discuter franchement des actions des marques, en évitant l'écoblanchiment et en abordant les vraies questions.
- Comment adapter son message à un événement comme le SIAL ?
Lors d'événements comme le SIAL, je me concentre sur des questions pertinentes pour le public, telles que le gaspillage alimentaire, les pesticides et l'emballage durable. Il s'agit de voir comment nous pouvons mieux consommer, soutenir l'agriculture locale et garantir l'accès aux aliments biologiques. Le secteur alimentaire est crucial parce qu'il a un impact direct sur nos vies, mais il est souvent négligé en termes de priorités de dépenses.
- Quels sont les défis les plus urgents en matière de développement durable auxquels l'industrie alimentaire est confrontée ?
Réduire l'utilisation des pesticides, soutenir l'agriculture biologique et rendre l'alimentation durable plus accessible sont des priorités absolues. Il est essentiel d'aborder ces questions de manière globale, en veillant à ce que la consommation alimentaire responsable devienne un élément central de nos valeurs.
- Comment des événements comme le SIAL peuvent-ils contribuer à faire progresser les pratiques durables dans le secteur alimentaire ?
Le SIAL est une plaque tournante de l'innovation alimentaire. Il présente des marques qui investissent dans des pratiques durables et met en lumière la manière dont les grands acteurs peuvent soutenir les jeunes pousses. Les événements de ce type sont essentiels pour accélérer la transition vers une agriculture et une consommation responsables, toucher un public plus large et encourager les investissements dans les innovations durables.
- Quel rôle voyez-vous pour la collaboration dans la réalisation des objectifs de développement durable ?
La collaboration entre les producteurs, les consommateurs et les régulateurs est vitale. Tous les acteurs de l'écosystème, du champ à l'assiette, doivent apporter leur contribution. Ce n'est pas seulement l'affaire des marques ou des consommateurs ; il s'agit d'un effort collectif. Les entreprises, en particulier les grandes, doivent investir dans cette transition. Les réglementations suivront, rendant les choix responsables plus accessibles. Il s'agit d'une situation de poule et d'œuf où chacun doit jouer son rôle.
- Pouvez-vous donner des exemples concrets pour illustrer vos propos ?
Des initiatives telles que la livraison de surplus alimentaires aux consommateurs à des prix plus bas sont formidables, mais des défis subsistent en matière d'accessibilité plus large. Les innovations telles que la consigne des bouteilles et la réduction des emballages sont également importantes. Bien qu'il soit toujours possible d'aller plus loin, ces mesures témoignent d'un progrès significatif. Des événements comme le SIAL nous permettent de découvrir ces innovations et d'en discuter, ce qui nous fait avancer vers un avenir durable.
- Que pouvons-nous attendre de votre participation à la table ronde du SIAL ?
La table ronde se concentrera sur les questions de RSE et d'ESG et sera animée en anglais. Il s'agit de discuter de la manière d'accélérer la transition vers un système alimentaire plus durable et plus inclusif. Mon objectif est de favoriser un dialogue ouvert, de mettre en lumière les réussites et de relever les défis. Il s'agit de collaborer, de partager les meilleures pratiques et d'encourager l'action collective en faveur de la durabilité.
- Une dernière réflexion sur le rôle de la collaboration dans la RSE ?
La collaboration est la clé de la RSE. Il ne s'agit pas de concurrence, mais de travailler ensemble pour relever les défis sociaux et environnementaux. En partageant les réussites et en abordant les difficultés ouvertement, nous pouvons construire des coalitions plus fortes et conduire des changements significatifs. En fin de compte, les marques qui s'engagent en faveur de la durabilité prospéreront, ce qui profitera à tout le monde à long terme.
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