Comment avoir de l’impact en entreprise avec le mécénat de compétences ?

Le mécénat de compétences est une tendance forte de l’engagement des collaborateurs et collaboratrices depuis quelques années. Il répond à la fois aux besoins des associations, des employés et des entreprises. Cependant, l’intérêt général et l’impact – réel – doivent rester la seule mesure de succès d’un tel dispositif. Comment y parvenir ? Nous en avons discuté avec Carenews, Pro Bono Lab et Servier lors des Rencontres Benevity 2022. Voici les principaux enseignements que nous en avons tirés. 

Ce que le mécénat de compétences apporte de nouveau 

Carenews nous a fait remarquer 3 tendances importantes du mécénat de compétences : 

1. Un modèle qui progresse vite : le mécénat de compétences connaît un essor important et rapide. Il a été adopté par les entreprises, parce qu’il apporte un atout d’attraction et de rétention non négligeable, par les employés, parce qu’il répond à une quête de sens, et par les associations, parce qu’il permet de combler des manques structurels
2. Des types d’engagement très diversifiés : le mécénat de compétences a plein de visages. Les missions peuvent prendre des formes très variées ce qui peut rendre aussi plus difficile l’atteinte et la mesure de l’impact
3. Des missions de plus en plus pointues : sur les compétences métiers, les besoins sont toujours plus précis. Les employés sont sollicités pour des savoir-faire techniques extrêmement précieux pour les entreprises.  

5 clés pour avoir de l’impact avec le mécénat de compétences 

1. Prioriser les besoins 

C’est la seule chose qui doit guider la mise en place du programme. Les besoins RH qui en découlent ou qui en bénéficient ne sont que des effets collatéraux. Quand on veut mettre en place le mécénat de compétences, il faut donc se demander « pourquoi » ? Quelles sont les motivations profondes et les buts à atteindre ? Qui est-ce que l’on souhaite aider et quelle solution cherche-t-on à apporter ?

2. Intégrer le mécénat de compétences à la stratégie RSE globale 

Ce dispositif ne doit pas être pensé à part. Il faut qu’il soit cohérent et partie intégrante de la stratégie d’engagement d’entreprise plus globale. Il peut être la première étape ou le résultat d’un partenariat de long terme avec les associations. 

Pour rendre très concrète la RSE de l’entreprise, sa vision et ses valeurs, il fallait que ce soit portée par les salariés eux-mêmes. »

Corinne Massin, directrice du mécénat, déléguée générale du Fonds de dotation, Mécénat Servier

3. Co-construire le programme de mécénat de compétences

Il n’y a pas de mécénat de compétences sans collaborateurs. Il faut donc les sonder, savoir ce qu’ils ont à offrir et comment ils souhaitent s’engager. Pour s’assurer de leur mobilisation, il faut aussi penser à les impliquer dès les débuts, les inclure dans la prise de décision sur les causes à soutenir, le mode de contribution, etc. Et quand on parle des collaborateurs, il faut aussi viser les cadres intermédiaires qui seront des acteurs clés de la réussite du programme. 

Et bien sûr, il faut co-construire le programme avec la ou les associations partenaires. Aller chercher le besoin à la source en amont et enquêter sur les résultats et les attentes en aval, et ce, en toute transparence. 

4. Miser sur un outil

Cette statistique tirée de l’étude menée par Carenews auprès des directions de l’engagement parle d’elle-même :

Quand nous avons interrogé les grandes entreprises sur la gestion de leur mécénat de compétences, nous avons découvert que 54 % des répondants avaient une plateforme de gestion spécifique. Ces outils récents se sont imposés très vite dans les grands groupes, signe que nous sommes dans une phase d'investissement. Les budgets liés à l'engagement progressent, ce qui nécessite davantage de suivi, permettant de fixer des objectifs chiffrés. Le mécénat de compétences bénéficie de cette dynamique. »

Guillaume Brault, cofondateur et président, Carenews 

5. Anticiper la mesure d’impact

Les formes de mécénat de compétences étant très différentes les unes des autres, il faut prévoir la mesure d’impact dès le départ pour qu’elle soit adaptée. Il faut aussi s’assurer d’avoir le feedback de toutes les parties prenantes.

Pour aller plus loin : télécharger ce guide sur le mécénat de compétences

Une relation d’égal à égal entre associations et entreprises

Le monde de l’entreprise et le monde associatif, ce n’est pas du tout la même chose. On n’a pas les mêmes réalités, on n’a pas les mêmes impératifs, on ne fonctionne pas de la manière. Alors si on veut se comprendre, c’est hyper important de s’écouter, d’essayer de se mettre à la place de l’autre et de comprendre. Prenez le temps d’échanger, de partager vos réalités. Quand on est transparents, ça marche. »

Elsa Chaucesse, directrice Impact, communautés et communication, Pro Bono Lab

Les entreprises peuvent se sentir toutes-puissantes dans une posture de sauveur tandis que les associations peuvent aussi avoir le sentiment qu'elles « doivent » quelque chose à l'entreprise qui les soutient.  Alors comment lisser ce rapport de force qui pourrait s’installer entre les entreprises et les associations ? Il faut aborder cette relation d’égal à l’égal et non instaurer un statut d’accompagnant et d’accompagné. Il faut s’écouter, réellement, et tendre vers le même objectif. Pour aider à créer des ponts, il est parfois nécessaire de s’appuyer sur des acteurs et des outils intermédiaires.

Retrouvez l’article complet sur le mécénat de compétences.