Anthony Babkine, délégué général de Diversidays : revendiquer la non-lucrativité
Pour agir en faveur de la diversité, Anthony Babkine revendique la forme associative. L’organisation dont il est délégué général, Diversidays œuvre avec succès pour la réussite de personnes victimes de discriminations. Il exprime son parcours et sa vision du secteur dans le sixième épisode de la saison sept de Changer La Norme.
Depuis 2017, l’association Diversidays œuvre contre la discrimination dans le secteur de la tech et du numérique. L’organisme de philanthropie Google.org lui a versé l’année dernière une bourse d’un million d’euros. La preuve, s’il en fallait une, qu’il existe un vrai besoin pour le secteur de diversifier ses recrutements et ses entrepreneur.se.s. Anthony Babkine en est convaincu depuis longtemps. Au micro de Changer La Norme, il raconte son histoire et celles de Diversidays, les « déclics » qui l’ont poussé à entreprendre, et sa vision du monde associatif.
La colère comme déclencheur
En 2017, Anthony Babkine décide de quitter l’agence de communication dont il est directeur général adjoint et de rejoindre le secteur non-lucratif. Le moteur de son engagement ? La « colère ». Colère face à un profit qui n’est « pas suffisamment redistribué », colère face aux « agences parisiennes très monolithiques », colère face aux « codes formels et informels qui régissent l’entreprise » et empêchent la réussite des talents issus de la diversité.
Pour « soigner cette colère », il cofonde Diversidays. Comme il le précise en détaillant son impact, l’association transforme la confiance en eux.elles des bénéficiaires. Une manière de redonner de l’enthousiasme à Anthony Babkine, pour qui il reste toutefois un long chemin à parcourir en termes d’égalité des chances.
Affirmer le modèle non-lucratif
« Tout ne peut pas être rentable », déclare Anthony Babkine. Pourtant, pour les initiatives non-lucratives au service de l’intérêt général, c’est « une vraie bataille pour obtenir des fonds ». Il parle d’expérience : il peut fonder Diversidays grâce aux allocations versées par Pôle emploi, « le premier business angel de France » et à une « quête » continue de financements, des « miettes » pendant trois ans.
Il déplore qu’il « manque des moyens énormes au secteur associatif ». Une situation à laquelle il donne deux explications : l’absence d’investissement massif de l’État d’un côté, et d’une culture de la philanthropie en France de l’autre.
Dans cet épisode de Changer La Norme, Anthony Babkine raconte comment il a gravi les échelons dans le secteur privé avant de le quitter en 2017. Il détaille son histoire et ses « déclics » (2’32). Au cours de ses expériences antérieures dans la communication, le management et la gestion, il a acquis des savoir-faire qui facilitent la réussite de Diversidays (7’45). Mais au-delà, comment l’association mesure-t-elle son impact ? Comment trouve-t-elle ses financements ? Il répond à ces interrogations. Enfin, il décrit sa vision du monde associatif et de l’économie sociale et solidaire (16’30). Quelle est la diversité dans le secteur ? Comment faire pour renforcer l’égalité des chances et les initiatives d’intérêt général ?