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Par Carenews INFO - Publié le 14 février 2025 - 18:14 - Mise à jour le 14 février 2025 - 18:16 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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ESS France, Marianne, région Aura, Fondation GoodPlanet… Les brèves ESS de la semaine

ESS France appelle à l’instauration d’une cellule de veille nationale, la reprise de Marianne en Scic rejetée par le propriétaire, la Cress Aura répond au conseil régional qui lui a retiré son soutien, les associations de protection de l’enfance alertent sur la mauvaise application de la loi Taquet, la Fondation GoodPlanet suspend sa programmation gratuite du week-end… Découvrez l’actualité ESS de la semaine.

Les brèves ESS de la semaine. Crédit : Carenews.
Les brèves ESS de la semaine. Crédit : Carenews.

 

 

  • ESS France appelle le gouvernement à instaurer une cellule de veille nationale des entreprises de l’ESS

 

Dans une lettre adressée à la ministre chargée de l’économie sociale et solidaire Véronique Louwagie, le président d’ESS France, Benoît Hamon alerte sur l’affaiblissement de « la santé économique » de l’ESS, affectée par l’adoption tardive du projet de loi de finances pour 2025 et par la baisse de dotations de la part des collectivités locales, elles-mêmes touchées par des coupes budgétaires.

« Les remontées de terrain nous indiquent qu’en conséquence, nombre d’entreprises vont être amenées dans les prochains mois à supprimer des emplois et à arrêter des activités inestimables pour les personnes qui en bénéficient », avertit-il.

Face à ces difficultés, le président d’ESS France demande que soit placé au sein du ministère une cellule de veille « connectée aux services déconcentrés de l’Etat et associant ESS France » pour permettre de « suivre la situation économique, d’objectiver les conséquences de ces défaillances en chaîne et d’identifier comment les dispositifs de droit commun d’aide aux entreprises sont susceptibles d’être activés ».

Cette cellule de veille pourrait s’articuler à un réseau de cellules régionales animées par les chambres régionales de l'ESS, ajoute Benoît Hamon. « ESS France est à la disposition de la ministre pour travailler à la mise en place d’une telle initiative », indique la structure de représentation de l’économie sociale et solidaire.

 

  • La reprise de Marianne en Scic rejetée par le propriétaire de l’hebdomadaire, les salariés publient une tribune

 

Le groupe CMI France, propriétaire de l’hebdomadaire Marianne, a refusé mardi 11 février l’offre de rachat émise par des journalistes de la rédaction et par plusieurs acteurs de l’ESS proposant de créer une société coopérative d’intérêt collective (Scic), et a annoncé que le journal n’était plus en vente.

Selon Jean-Claude Delgenes, économiste et président fondateur de cabinet d’expertise Technologia faisant partie du projet de reprise et interviewé par l’Humanité, « l’offre est soi-disant décevante sur le prix de rachat, ainsi que sur le plan de développement ».

Deux jours plus tard, les salariés de Marianne ont publié une tribune dans Le Monde, indiquant soutenir le rachat proposé par les acteurs de l’économie sociale et solidaire afin de garantir l’indépendance de la rédaction.

« Aux soins palliatifs du projet CMI, nous préférons un essai clinique innovant, un remède cohérent, justement, dont nous pressentons qu’il permettra de prolonger notre espérance de vie », détaillent-ils dans la tribune, s’opposant au projet de « reprise en main éditoriale » de la part du groupe CMI.

Leur demande n’a pas trouvé d’écho auprès du groupe, qui continue de s’opposer à une vente.

 

  • La Cress de la région Auvergne-Rhône-Alpes répond au conseil régional après les explications sur la coupe de ses subventions

 

Après avoir annoncé en janvier la suppression de son soutien aux dispositifs de l’économie sociale et solidaire, le Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) a expliqué sa décision dans un communiqué publié vendredi 7 février. Ce dernier indique « vouloir mettre un terme au financement de la chambre régionale de l'ESS (Cress) et du dispositif local d’accompagnement », tout en précisant que « la région maintient son financement des investissements en direction des structures liées à des appels à projet qui servent à financer des actions ciblées ».

Assurant demeurer « un soutien majeur de l’ESS dans un cadre repensé et plus efficace », la région explique ne pas souhaiter « poursuivre ses financements à des structures intermédiées, qui ne sont pas des financements allant directement aux entreprises de l’ESS ». Elle ajoute également « plutôt que d’entretenir un écosystème administratif qui vit de subventions, nous concentrons nos moyens sur les entreprises et les projets qui créent concrètement de la valeur, de l’emploi et du développement territorial ».

Le communiqué du conseil régional a suscité une réponse de la Cress saluant ironiquement l'institution « pour son sens de l’humour, son sens de la mesure et sa clarté ».

Les membres du bureau de la Cress « s’interrogent sur la continuité de soutien à l’investissement pour les micro-entreprises et TPE qui représentent pourtant 91,7 % des 64 909 faillites en France sur douze mois en 2024 (source Banque de France, novembre 2024) plutôt que de soutenir la Cress dont les actions de coordination, de formation et d’accompagnement des acteurs de l’ESS ont permis un solde d’emplois positif en Aura de 3 604 ETP ». Ils pointent également du doigt que « chaque année environ 150 milliards d’aides sont distribués à l’économie conventionnelle contre 10 fois moins au secteur associatif qui représente pourtant 80 % des 2,7 millions d’emplois ESS en France et qui rendent des services dans le quotidien de tous les habitants (santé, solidarité, culture, handicap, insertion, sport, entrepreneuriat, etc.) ? ».

La Cress rappelle également que sa subvention annuelle de 230 000 euros « fait l’objet d’un rendu annuel précis, qualifié et chiffré sur le nombre d’actions produites et leurs effets ». Elle rappelle son action en 2024 d’accompagnements dans la création et le développement d’activités des entreprises de l’ESS, mais aussi de formation et de sensibilisation auprès de dirigeants d’entreprises, de jeunes dans un cadre scolaire et d’étudiants ainsi que d’élus et de membres de collectivités territoriales.

Elle appelle les entrepreneurs, les organisations et les entreprises de l’économie sociale et solidaire à « s’unir au sein de la chambre régionale, pour que nous puissions continuer à porter et défendre nos valeurs communes de démocratie, de partage de richesses et d’utilité collective et défendre leur réalité en 2025 ».

 

  • Les associations de protection de l’enfance dénoncent « une promesse non tenue », trois ans après l’adoption de la loi Taquet

 

« À quoi bon célébrer l’anniversaire d’une loi si son application n’intéresse personne ? », interroge le collectif Les 400 000 dans un communiqué publié à l’occasion de l’anniversaire de la loi Taquet du 7 février 2022.

La loi, portée par Adrien Taquet, alors secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, avait pour but d’améliorer la situation des enfants protégées par l’aide sociale à l’enfance. Elle prévoyait notamment l’interdiction des placements à l’hôtel, une meilleure protection contre les violences et la fin des sorties « sèches » de la protection de l’enfance à la majorité.

Trois ans après son adoption, les organisations professionnelles dressent pourtant un bilan sévère de sa mise en œuvre. « La protection de l’enfance reste une promesse non tenue », écrit le collectif Les 400 000, qui regroupe des associations, des institutions, des fédérations et des acteurs de la société civile engagés dans la protection de l’enfance, et a été initié par la Convention nationale des associations de protection de l’enfance (Cnape).

Le collectif Cause majeur !, composé de différents acteurs associatifs militant pour défendre les jeunes atteignant la majorité, tire également la sonnette d’alarme. « Les deux premières années, nous avons dressé un bilan en demi-teinte, mais cette troisième est pire », alerte la responsable du pôle plaidoyer du collectif au journal L’Humanité.

Devant de lourdes défaillances du dispositif, la Défenseure des droits Claire Hédon a interpellé l’État, dans une décision rendue en janvier. Elle dénonce « l’état dramatique de la protection de l’enfance », notamment en raison de centaines de décisions de placement non exécutées pouvant conduire au décès d’un enfant en danger, et « une dégradation de plus en plus marquée ».

Face à l’ampleur des défaillances et de l’absence de garanties apportées par les départements, Claire Hédon appelle l’État à prendre ses responsabilités et dresse 46 recommandations. Elle ne suggère toutefois pas de recentraliser la protection de l’enfance. Une réponse du gouvernement doit être donnée à l’instance dans « un délai de quatre mois ».

Le collectif Les 400 000 prévoit quant à lui plusieurs mobilisations au printemps, dans au moins six villes de France.

 


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  • La Fondation Good Planet suspend sa programmation culturelle gratuite du week-end

 

Dans un communiqué publié jeudi 6 février, la Fondation GoodPlanet, créée par Yann Arthus-Bertrand, a annoncé suspendre sa programmation culturelle proposée jusqu’alors gratuitement le week-end au Domaine de Longchamp.

« Comme beaucoup d’associations et d’organisations à but non lucratif, 2024 a été une année particulièrement difficile pour la levée de fonds, avec une baisse significative des dons, du mécénat et des subventions publiques », explique la fondation.

« La gestion financière rigoureuse de la fondation, attestée par le renouvellement du label Ideas en 2022, permet de faire face à la situation », met-elle en avant. Mais « compte tenu de la baisse des ressources et de l’augmentation des coûts liés à la gestion du Domaine de Longchamp, la Fondation GoodPlanet suspend temporairement sa programmation culturelle accessible gratuitement tous les week-ends afin de se réinventer et garantir une activité pérenne ».

Les ateliers de sensibilisation et les formations auprès des publics scolaires, des associations, des collectivités et des entreprises, accessibles en semaine et sur réservation, sont maintenus et seront renforcés, ajoute-t-elle. Des évènements ponctuels sont également prévus et le parc reste ouvert en semaine en visite libre.

« Aujourd’hui, les associations font face à des défis sans précédent : entre la réduction des financements, les pressions politiques croissantes et l’urgence climatique qui s’intensifie, il devient de plus en plus difficile d’agir efficacement sur le terrain. En tant que fondation reconnue d’utilité publique et alors que le besoin d’agir n’a jamais été aussi pressant, les moyens pour le faire se réduisent et nous obligent à repenser notre modèle pour nous assurer de la pérennité de nos missions, plus que jamais essentielles. Nous nous battrons pour réouvrir le Domaine de Longchamp au grand public dès que possible », explique Cédric Javanaud, le directeur général de la Fondation GoodPlanet.

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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