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Par Carenews INFO - Publié le 4 juillet 2023 - 10:00 - Mise à jour le 4 juillet 2023 - 10:00
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Face aux crises, l’engagement associatif au cœur de la cohésion sociale

Dans un rapport publié en juin, la Croix-Rouge française analyse avec le CREDOC plus de quarante indicateurs et aboutit à la conclusion d’une faible capacité de résilience de la société française. Une note positive : l’engagement associatif.

Face aux multiples crises, l'engagement associatif favorise la cohésion sociale et la résilience. Crédits : iStock.
Face aux multiples crises, l'engagement associatif favorise la cohésion sociale et la résilience. Crédits : iStock.

 

« La résilience est de tous les discours et de toutes les crises », observent les auteurs d’un rapport publié en juin par la Croix-Rouge française avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC). 

Ce concept, employé par de nombreux acteurs et auteurs, peut se définir comme « le rapport entre l’exposition aux risques et la capacité : de préparation en amont pour éviter leur survenue et en réduire les impacts, de protection en aval pour en limiter les effets, de cohésion sociale », selon le travail bibliographique mené par le CREDOC. 

Préparation, protection, cohésion : l’ambition de la Croix-Rouge est d’évaluer chaque année l’évolution de la société française quant à ces trois dimensions. Un triptyque qui paraît indispensable pour faire face aux crises contemporaines. Celles-ci s’amplifient et se multiplient, de la guerre en Ukraine à la pandémie de Covid-19 en passant par la défiance envers les institutions et les dérèglements climatiques

Le rapport s’appuie sur 43 indicateurs portant à la fois sur la résilience individuelle des citoyens, la résilience collective de la société et  l’ensemble des « familles » de risques : sociaux, économiques, environnementaux, économiques et sanitaires. 

 

Une prévention et une protection insuffisantes

Les résultats s’avèrent préoccupants. Sur douze risques étudiés, comme les catastrophes naturelles ou le taux de pauvreté, seuls deux sont en recul :  la qualité de l’air et la proportion de personnes victimes d’atteintes aux personnes. 

Face à ces risques, nous sommes mal préparés : le nombre de lits d’hôpitaux baisse de façon « régulière depuis la fin des années 90 », seul un Français sur dix a une très bonne connaissance des gestes qui sauvent. En revanche, les auteurs constatent une meilleure préparation aux phénomènes naturels, avec l’augmentation du nombre de plans de prévention des risques qui couvrent plus de 14 000 communes. 

Au sujet de la protection, le constat se révèle tout aussi négatif. En effet, « sur les dix indicateurs étudiés, un seul est orienté positivement. »  L’effet de la protection sociale sur la pauvreté s’affaiblit, l’offre de soins psychiques ou l’accès aux médecins généralistes diminuent, le caractère inégalitaire du système scolaire persiste. 

 

L’engagement associatif, au cœur de la cohésion sociale 

Sommes-nous mieux armés en termes de cohésion sociale ? Celle-ci constitue l’un des « ressorts avérés des capacités d’innovation, de réaction, de protection en cas de choc. » « Une société est d’autant plus résiliente que les individus, entreprises, organisations qui la composent sont engagés : via du bénévolat, des dons, une participation associative… » soulignent encore les auteurs. 

Là encore, le constat est plutôt négatif : la part de salariés dans l’économie sociale et solidaire diminue, comme le nombre d’associations créées. L’évolution des modes de financement du monde associatif contribuent à cette régression : réduction des subventions, augmentation de la mise en concurrence dans le cadre des appels à projets. Par ailleurs, les liens sociaux amicaux ne progressent plus, la fréquence des liens familiaux s’érode. 

Quelques points rassurent : quatre des onze indicateurs étudiés sont orientés positivement, de l’engagement des jeunes générations dans le bénévolat qui se renforce à la tolérance à l’altérité qui augmente depuis 40 ans. 

 

Améliorer notre résilience 

« Une amélioration de notre résilience collective est à portée de main », estime Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge. Les auteurs effectuent un certain nombre de préconisations en ce sens. Ils suggèrent par exemple de créer une « Journée nationale d’exercice et de préparation », qui comprendrait des moments de sensibilisation, formation et simulation de crise, une présentation par le gouvernement de l’état du pays face aux risques et un bilan par commune. 

Autre proposition : « garantir les conditions d’un parcours d’engagement tout au long de la vie », avec une option engagement dans le cursus scolaire ou une mise à disposition facilitée des salariés pour des missions d’intérêt général. 

Pour améliorer notre résilience collective, il faut mieux loger, mieux nourrir, mieux accueillir et mieux soigner, estiment encore les auteurs. À titre d’exemple, l’attente moyenne avant l’intégration dans un logement social est de 27 mois, l’espérance de vie d’une personne sans abri de 48 ans. « Protéger les plus vulnérables et les mettre en capacité de construire leur autonomie constitue (...) une nécessité vitale et un devoir moral », considèrent les auteurs, puisque les crises « exacerbent les inégalités et frappent en premier lieu les plus fragiles. »

 

La rédaction 

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