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Par Carenews INFO - Publié le 14 février 2025 - 11:39 - Mise à jour le 14 février 2025 - 11:39 - Ecrit par : Camille Dorival
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Fast fashion, Decathlon, Shift Project... Les brèves RSE de la semaine

La proposition de loi anti-fast fashion ne sera finalement pas examinée au Sénat le 26 mars, Decathlon épinglé par le media d'investigation Disclose pour les conséquences humaines et environnementales de sa stratégie low cost, une étude de The Shift Project s'intéresse aux émissions de CO2 du football et du rugby en France, une information judiciaire ouverte suite à l'affaire des eaux en bouteille traitées de manière illégale... Découvrez l'actualité de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) de la semaine.

L'actualité de la RSE de la semaine. Crédit : Carenews.
L'actualité de la RSE de la semaine. Crédit : Carenews.

 

 

  • L'examen de la proposition de loi anti-fast fashion encore reporté ? 

 

C'est une nouvelle déconvenue pour les opposants au modèle de la fast fashion, fondé sur la délocalisation de la production textile, l’emploi de matières synthétiques bon marché et des techniques de marketing agressives. Alors que la proposition de loi visant à pénaliser ce modèle avait été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale, elle avait été mise en pause avec la dissolution.

Il y a quelques jours, le gouvernement avait décidé de mettre l'examen de cette proposition de loi à l'agenda du Sénat le 26 mars prochain... avant de revenir sur sa décision. 

Cofondatrice et directrice générale de Label Emmaüs, Maud Sarda a immédiatement réagi sur son compte LinkedIn en interpelant le Premier ministre : « Monsieur François Bayrou, pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre gouvernement n’a pas mis à l’agenda du Sénat la loi anti-fast fashion le 26 mars, comme vous l’aviez pourtant prévu et communiqué aux sénateurs ? (...) Monsieur Christophe Castaner et tous les lobbyistes de Shein et des marques qui détruisent notre économie, nos emplois, notre santé et notre environnement, ont-ils autant d’influence ? Cerise sur le gâteau : le 26 mars, ce sera à la place une loi sur les mineurs délinquants ! »

 

  • Decathlon épinglé par une ONG d'investigation pour les conséquences humaines et environnementales de sa stratégie low cost 

 

L'ONG d'investigation Disclose a publié, entre le 4 et le 8 février, une enquête en trois volets intitulée « Décathlon : révélations sur un champion de l’exploitation ». Celle-ci dénonce « les graves conséquences humaines et écologiques de la stratégie "low cost" de Decathlon ».  

Disclose indique avoir analysé plusieurs dizaines de documents internes, recueilli des témoignages inédits d’ex-employés et collaboré avec des chercheurs indépendants, pendant un an. Selon le media, l’équipementier sportif compte 1 264 sous-traitants de rangs 1 et 2 dans le monde, principalement en Chine, au Vietnam et au Bangladesh. Un document interne du groupe indiquerait que le fait que ces sous-traitants « travaillent pour des marques à bas prix et engagées dans la production de masse » serait un critère de sélection.

Le premier volet de l'enquête porte sur le Bangladesh. Dans ce pays Disclose s'est notamment intéressé à un fournisseur « ultra low cost », Edison Footwear. D’après le tableau du « coût par minute » calculé par l’entreprise, les travailleurs de ce fournisseur gagnaient, en moyenne, en 2020, « l’équivalent de 87 euros par mois, pour dix heures de travail quotidien, six jours par semaine ». Edison Footwear ferait également travailler des adolescents, le travail étant autorisé à partir de 14 ans au Bangladesh. 

Le deuxième volet, réalisé en partenariat avec Cash Investigation, porte sur le travail forcé des Ouïghours en Chine, auquel Jifa, le deuxième plus important fabricant de textile pour Decathlon dans ce pays, aurait recours.

Le troisième volet porte sur des chaussures Quechua « fabriquées par des sous-traitant liés à la déforestation au Brésil »

Contacté par AEF info, Decathlon « condamne avec fermeté toute forme de travail forcé, de travail d’enfant et toute action de déforestation » et assure que « toutes les informations exposées sont traitées avec le plus grand sérieux et la plus grande attention ».

 

  • Une étude du The Shift Project sur les émissions de CO2 du football et du rugby

 

1,8 million et 390 000 tonnes de CO2 : c'est le montant des émissions annuelles respectives du football et du rugby en France, selon une étude de The Shift Project intitulée « Décarbonons le sport : un premier applicatif au football et au rugby ». Dans cette étude, dont un rapport intermédiaire avait déjà été rendu public en 2024, le think tank a étudié toutes les rencontres de ces deux sports pendant la saison 2022-2023, tous championnats confondus, féminins comme masculins. 

Parmi le 1,8 million de tonnes émises par le football, celles-ci sont en grande partie liées aux déplacements des joueurs ou des supporters vers les infrastructures de sport (47 %). Viennent ensuite la consommation d'articles de sport (19 %), ainsi que les constructions et l'entretien des infrastructures (16 %). Le football amateur représente 85 % de ce total. Néanmoins, la consommation par tête est de 30 tonnes par an dans le cas d'un joueur professionnel, contre 0,7 tonne pour un simple licencié. 

En ce qui concerne le rugby, les postes importants d'émissions sont les mêmes que pour le football. En revanche, la part du professionnel dans les émissions est beaucoup plus importante que dans le football, celui-ci représentant 170 000 tonnes d'émissions, notamment en raison du grand nombre de rencontres internationales nécessitant des déplacements en avion sur des distances longues. 

Le rapport évoque plusieurs pistes de décarbonation, dont certaines pourraient être activées rapidement, selon The Shift Project . Il pourrait s'agit par exemple de privilégier les véhicules électriques pour les transports ou de remplacer les chaudières à gaz ou à fioul des installations sportives par des pompes à chaleur. Le think tank suggère également des changements de pratiques des clubs, par exemple d'éviter de renouveler les maillots tous les ans. 

 

  • Une information judiciaire sur l'affaire des eaux en bouteille filtrées de manière illégale 

 

Une information judiciaire a été ouverte par le Tribunal judiciaire de Paris à la suite des plaintes avec constitution de partie civile déposées par l'association de défense des consommateurs Foodwatch dans l’affaire des eaux en bouteilles filtrées illégalement le 25 septembre 2024.

L'affaire avait éclatée en janvier 2024, avec les révélations du Monde et de la cellule d’investigation de Radio France selon lesquelles des eaux vendues comme « de source » ou « minérales naturelles » avaient subi des techniques de purification interdites. L'enquête estimait qu'au moins un tiers des marques françaises étaient concernées, dont celles de Nestlé, qui avait reconnu ces pratiques.

Foodwatch se félicite de cette procédure. « Les sociétés Nestlé Waters (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex) et Sources Alma (Châteldon, Vichy, Cristaline) vont devoir répondre face à la justice, notamment pour "pratiques commercialises trompeuses" », souligne-t-elle dans un communiqué. Pour Ingrid Kragl, directrice de l'information de l'association, « la justice doit maintenant faire toute la lumière sur les responsabilités dans ces affaires de fraudes massives, tant au niveau des entreprises que des autorités. Rappelons que ces bouteilles d’eau filtrées illégalement ont été commercialisées dans le monde entier, au mépris des réglementations européennes et des consommatrices et consommateurs. » 

Foodwatch demande « qu’un procès établisse les responsabilités et que des sanctions exemplaires soient prononcées, afin de casser le climat actuel d’impunité ». 

 

Camille Dorival 

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