Fast fashion, Augustin Augier, emploi des plus de 50 ans, fonds marins… Les brèves RSE de la semaine

• La loi anti-fast fashion a été adoptée par le Sénat

Le Sénat a adopté mardi 10 juin la proposition de loi anti-fast fashion, votée en mars 2024 par l’Assemblée nationale, après y avoir introduit plusieurs modifications.

Devant être étudié en commission mixte paritaire cet automne, le texte modifié par les sénateurs cible désormais volontairement l’« ultra fast fashion », comme l’enseigne Shein, et épargne les acteurs français de la fast fashion, comme Kiabi ou Decathlon. La définition de cette ultra-fast fashion devra s’appuyer sur des critères fixés par décrets, comme le nombre de références proposées aux clients et la faible incitation à réparer.

L’interdiction de la publicité à l’égard de ces enseignes, ainsi que l’éco-contribution en fonction des « critères de durabilité » de l’affichage environnemental, ont également été adoptés par les sénateurs, ainsi qu’un dispositif privant ces entreprises de l’abattement d’impôt de 60 % applicable aux dons de leurs invendus aux associations. Une taxe pour les petits colis de moins de deux kilos a également été adoptée.

« C'est une victoire d'étape, une base de travail solide, que la Commission mixte paritaire devra encore renforcer et préciser », a réagi le collectif En mode climat, à la suite du vote du Sénat. « Le maintien des pénalités, leur indexation sur le coefficient de durabilité ainsi que la réintroduction de l’interdiction totale de la publicité pour les marques d’ultra-fast fashion sont des signaux positifs. La prochaine étape, celle des discussions en commission mixte paritaire, reste cruciale pour préciser la mise en œuvre et la portée du dispositif de primes et de pénalités », précise le collectif dans un communiqué commun avec Impact France.

De son côté, Maud Sarda, directrice générale de Label Emmaüs, déplore un texte trop indulgent vis-à-vis des grandes enseignes de fast fashion. « Rappelons tout de même que la fast fashion européenne (et la France a aussi des champions en la matière !) pèse toujours pour 90 % des ventes en Europe avec des chaînes de production tout aussi désastreuses », argumente-t-elle dans un post LinkedIn, appelant à rendre le texte plus ambitieux en commission mixte paritaire.

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• Augustin Augier est nommé secrétaire général à la planification écologique

Jeudi 12 juin en conseil des ministres, Augustin Augier a été nommé secrétaire général à la planification écologique par le président de la République. Le poste était vacant depuis quatre mois, à la suite du départ d’Antoine Pellion, qui avait annoncé rejoindre l’entreprise Index.

Ancien délégué général d’Europe Écologie-Les Verts et fondateur de l’ONG médicale Alima, Augustin Augier a participé aux campagnes présidentielles de François Bayrou en 2002 et 2007. Il a désormais pour mission de relancer le Secrétariat général à la planification écologique, créé en en 2022, dans un contexte politique général de recul des engagements environnementaux.

• Un guide pratique à destination des entreprises pour favoriser l’emploi des plus de 50 ans

La communauté Les entreprises s’engagent et le ministère du Travail ont publié début juin un guide pratique dédié à l’inclusion professionnelle des personnes de plus de 50 ans.

« D’ici 2030, près d’un tiers des Français auront plus de 60 ans. Cette évolution, loin d'être anecdotique, impose un changement de regard. Elle n’est pas un risque à éviter, mais bien une opportunité. Pourtant, aujourd’hui, à peine 58 % des 55-64 ans occupent un emploi, contre plus de 82 % des 25-49 ans. Ce décrochage est difficilement acceptable », estiment les auteurs de l’ouvrage.

Élaboré à destination des employeurs, le guide revient sur les enjeux liés à l’emploi des seniors et propose des « dispositifs opérationnels mobilisables », ainsi que des fiches pratiques pas à pas et des témoignages.

En France, les plus de 50 ans représentent 32 % de la population active, soit près d’un actif sur trois. Le taux de chômage de cette population s’élevait à 4,7 % au premier trimestre 2025, selon l’Insee.

• Le Crédit agricole s’engage à ne pas financer les projets d'exploitation minière des fonds marins

Vendredi 6 juin, le Crédit agricole a annoncé son engagement de ne pas financer les projets d'exploitation minière des fonds marins. Par cette déclaration, la banque rejoint une coalition d’une centaine d’entreprises, impulsée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), s’engageant à ne pas extraire de minéraux de fonds marins, à exclure ces minéraux de leurs chaînes d’approvisionnement ou encore à ne pas financer les activités d’exploitation minière.

Parmi les signataires, se trouvent notamment Renault, BMW, Volvo, Apple ou encore Samsung. La Deutsche Bank, le Crédit Suisse ou encore la Banque européenne d'investissement ont également clairement indiqué qu'ils ne financeraient pas ce type d'exploitation.

Ces déclarations interviennent alors que Donald Trump a signé un décret permettant l’exploitation minière des fonds marins dans les eaux internationales en avril et a donné son soutien à la société canadienne Metals Company.

Les fonds marins, situés à plus de 4000 mètres de profondeur, contiennent des nodules polymétalliques riches en minerais comme le cobalt, le nickel ou le manganèse, utiles pour la construction de batteries électriques. Les scientifiques alertent cependant sur leur exploitation faisant peser des risques sur les écosystèmes.

Élisabeth Crépin-Leblond