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Par Carenews INFO - Publié le 20 septembre 2023 - 17:24 - Mise à jour le 21 septembre 2023 - 12:21 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Fondation Soros : la réduction des activités en Europe menace la démocratie selon les associations

Mi-août, la Fondation Open Society créée par le milliardaire américain George Soros a annoncé qu’elle réduisait son activité sur le continent européen. Elle versait jusqu’alors près de 200 millions d’euros chaque année à des structures de la société civile.

George Soros, le philanthrope américain. Droits : DR.
George Soros, le philanthrope américain. Droits : DR.

 

Aucune autre fondation ne finançait à ce point la société civile européenne. La décision de quitter le continent ne sera pas sans conséquences. À la mi-août, la Fondation Open Society (OSF), créée par le milliardaire américain George Soros, a annoncé « un nouveau modèle opérationnel » qui implique le retrait de la majeure partie des activités au sein de l’Union européenne. Ce choix a été fait par le fils du milliardaire, Alexandre Soros, qui a pris la succession de son père il y a trois ans. 

 

Près de 200 millions d’euros par an

Pour exemple, en 2021, la fondation a financé des structures européennes à hauteur de plus de 200 millions d’euros. Créée en 1979 par le milliardaire américain George Soros, elle se fonde sur le concept de société ouverte développé par le philosophe autrichien Karl Popper. Son objectif est d’appuyer la société civile et les valeurs libérales en finançant des structures de défense des droits LGBT, de l’aide aux migrants ou encore de défense de l’environnement avec par exemple Les Amis de la Terre. Une partie des fonds venait également abonder des structures de défense de la démocratie.

« Open Society Foundation faisait partie des rares acteurs qui aidaient l’écosystème pour la démocratie. Cet écosystème comprend des associations telle qu’ A Voté qui ont besoin de force, sont assez nouvelles, sur un champ qui manque de financement », regrette Alice Barbe, cofondatrice de l’Académie des futurs leaders, un programme de formation pour faire naître une nouvelle génération politique. Sa structure a été financée une seule fois par la fondation, de manière modérée, mais ce retrait représente la disparition d’un donateur potentiel. 

 

« Départ au plus mauvais moment »

Dans un éditorial publié sur le site du journal Le Monde, le professeur de droit de l’Union européenne à HEC Paris, Alberto Alemanno, s’inquiète : « le départ de la fondation arrive au plus mauvais moment pour le projet européen, qui fait face à l’essor de partis nationalistes et populistes rejetant les valeurs fondamentales sur lesquelles l’UE s’est bâtie. »

Comment ce manque va-t-il être comblé ? Pour Alice Barbe, « la philanthropie anti-démocratique existe et monte, il existe même des exemples en France. On observe des fondations et des transferts financiers pour financer des mouvements anti-démocratiques, anti-genre, anti-lgbt, anti-migrants ». D’ailleurs, 707 millions de dollars auraient financé la cause « anti-genre » entre 2009 et 2018 selon une étude du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs.

 


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Quelles sont les alternatives de financement ?

Pour ce qui est des structures traitant de la question démocratique, les alternatives de financement apparaissent minces après le retrait. Interrogée par Carenews en 2022, Mathilde Rivoire, responsable du développement de l’association Démocratie Ouverte expliquait le faible engagement des philanthropes sur ces sujets : « Il y a une confusion entre les enjeux démocratiques et la question partisane. Cette confusion est peut-être à la base d’une frilosité », analysait-elle. De même pour la défense des migrants, des droits LGBT ou du droit à l’avortement. Les structures philanthropes peuvent se montrer réticentes au financement de tels combats.

Le départ d’Europe de la fondation doit représenter une alerte. Car à force de ne pas s’occuper de la démocratie, on arrive à de la déstabilisation de la République et à un contexte de méfiance généralisé », considère Alice Barbe.

La fondation ne se retire pas totalement du continent puisqu'elle continuera de financer des projets en Ukraine, Moldavie, Balkans et concernant les combats pour les droits des Roms. Alexandre Soros compte également conserver l'Université d’Europe centrale, fondée par son père et aujourd’hui basée à Vienne.

 

Théo Nepipvoda

 

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