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Par Carenews INFO - Publié le 12 octobre 2023 - 11:34 - Mise à jour le 13 octobre 2023 - 15:43 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Football : le club historique de Sochaux va devenir une coopérative SCIC

Une assemblée générale du 20 octobre devrait venir valider la décision qui permettrait au club de tourner la page après des années de difficultés.

Les supporters largement impliqués dans le sauvetage du FC Sochaux-Montbéliard. Crédit : NiseriN
Les supporters largement impliqués dans le sauvetage du FC Sochaux-Montbéliard. Crédit : NiseriN

 

Retrouver un football populaire et ancré dans son territoire. Bien loin du sport business, le FC Sochaux-Montbéliard, actuellement en National 1, s’apprête à se transformer en coopérative. Une assemblée générale du 20 octobre devrait venir valider le passage du club franc-comtois en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Le club pourrait suivre les pas du SC Bastia, ayant pris la même décision quatre ans plus tôt. Ce modèle donnerait une place importante aux supporters.


Malgré la crise, les coopératives continuent de gagner du terrain en France


 

 Comme toute coopérative, la société coopérative d’intérêt collectif repose sur le principe « un sociétaire = une voix » et cela quel que soit le nombre de parts achetées. En revanche, sa particularité est d’être construite autour du multisociétariat. C’est-à-dire l’implication de différents types de sociétaires, salariés, clients, collectivités territoriales, réunis dans différents collèges ayant chacun des droits de vote entre 10 et 50 %. 

 

Des années de mauvaise gestion

Une telle évolution arrive à la suite d’une période critique pour le club. Propriété de l’actionnaire chinois Nenking, il était au bord de la faillite en fin de saison 2022-2023. Alors en Ligue 2, le club a été menacé de dépôt de bilan et de relégation administrative par la DNCG, le gendarme financier du football. La raison, une dette massive, fruit de plusieurs années de mauvaise gestion. Finalement, l’instance valide en août 2023 le projet de reprise « Sochaux 2028 » porté par Jean-Claude Plessis, ancien président du club et Pierre Wantiez, ancien directeur général. En revanche, il ne permet pas au club de rester en Ligue 2. Direction la National 1, la troisième division, mais les meubles sont sauvés.

 

Les supporters à la rescousse du club

Le duo arrive à mobiliser un certain nombre d’entreprises locales pour obtenir les fonds nécessaires au rachat. Petite particularité, l’actionnariat populaire. Sociochaux a été créée en 2018 pour promouvoir un modèle de club avec des socios, c’est-à-dire des supporters également propriétaires d’une partie du club. Après cinq ans de lobbying, l’association entre en action pour éviter au club la faillite : elle lance une levée de fonds auprès de ses supporters avec un ticket d’entrée à 50 euros. Elle a finalement réussi à recueillir 780 000 euros grâce à la mobilisation de 11 000 supporters, ce qui en fait le plus gros actionnaire.

« Les supporters sont un peu les garants du club. Ils possèdent un historique, connaissent bien leur club et vont donc pouvoir alerter en cas de problème », considère Théo Armbruster, vice-président des Sociochaux. « C’est ce qui a manqué ces derniers mois. S’ils avaient eu connaissance de la gestion qui était faite du club et de ses deniers, clairement la sonnette d’alarme aurait été tirée et les choses auraient pu ne pas aller jusqu’à cette catastrophe ».

 

« Un garde-fou »

Benoît supporte le club depuis longtemps. Il a adhéré aux Sociochaux il y a quatre ans et a investi 100 euros lors de la levée de fonds : « C’est un garde-fou contre d’autres potentiels investisseurs pas sains qui tournent dans ce milieu pas simple. Cela nous confère un droit de regard et un droit d’alerte », se réjouit-il.


« Comment j’ai transformé mon entreprise classique en coopérative SCIC »


 

Mais la transformation ne s’arrête pas là. L’assemblée générale du 20 octobre devrait venir valider la transformation du club en SCIC. L’une des raisons de cette transformation : permettre l’investissement financier des collectivités locales, nécessaire à la survie du club. « Leur participation au sein d’une SCIC leur permet d’investir en achetant des parts ou en réalisant des prêts participatifs. C’est la raison qui a conduit à cette transformation, car sans l’apport des collectivités locales, le projet ne serait pas viable », justifie Théo Armbruster. D’autres collèges décisionnaires pourraient être composés par les salariés et les joueurs, actuels et anciens.

 

Vers un PSG coopératif ?

Le FC Sochaux-Montbéliard pourrait faire tâche d’huile et devenir un contre-modèle face à un football business peu connecté au territoire et à son histoire. « Ce modèle-là est ancré dans son territoire qu’il veut faire rayonner. D’autant plus que le nôtre est un peu particulier, car il s’agit d’une région de l’est de la France, ouvrière et populaire », s’enthousiasme le vice-président des Sociochaux. Il pense que ce modèle pourrait même s’adapter à des clubs de Ligue 1. Alors, demain, pourquoi pas imaginer un PSG coopératif ?

 

Théo Nepipvoda

 

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