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Par Carenews INFO - Publié le 25 janvier 2024 - 09:02 - Mise à jour le 25 mars 2024 - 09:45 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Jeux olympiques : une opportunité inédite pour les structures d’insertion par le sport 

Opportunités financières, mise en lumière, considération du gouvernement. L’organisation des Jeux olympiques à Paris cet été représente une opportunité sans précédent pour les structures d’insertion et d’inclusion par le sport.

Le sport est un vecteur d'inclusion de personnes marginalisées. Crédit : PeopleImages
Le sport est un vecteur d'inclusion de personnes marginalisées. Crédit : PeopleImages

 

Le 23 octobre dernier, le président de la République recevait des coachs d’insertion par le sport et des dirigeants de clubs dans la salle des fêtes de l’Elysée. Un événement qui a ravi les invités puisque à cette occasion Emmanuel Macron a annoncé un plan ambitieux pour favoriser l’insertion professionnelle par le sport. Les deux mesures phares sont le recrutement de 1 000 éducateurs socio-sportifs dans les clubs et la mise en place d’un statut spécial. 

« On a été reçus comme des ministres », se réjouissait une des invités, interviewée par France Bleu après la réunion. Signe de l’importance donnée à la thématique.


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Une thématique à l'agenda politique

 

En cette année de Jeux olympiques, « l’inclusion par le sport est à l'agenda politique et on s’en félicite » estime Jean-Philippe Acensi, président de l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels). Acteur historique en la matière, l’Apels utilise le sport pour permettre l’insertion professionnelle de jeunes éloignés de l’emploi grâce à des partenariats avec des entreprises qui embauchent les jeunes participants. Elle forme également les coachs d’insertion par le sport. 

« Il n’y a jamais eu autant d’acteurs sportifs qui se sont engagés sur l’inclusion par le sport, que ce soit les fédérations, les collectivités locales ou les associations », continue Jean-Philippe Acensi.

 

Un « effet JO »?

 

Créer des ponts vers le milieu professionnel, permettre aux personnes d’avoir une vie sociale, intégrer les personnes en situation de handicap… Le sport peut avoir une variété de finalités sociales.

Cet écosystème, qui ne cesse de prendre de l’envergure depuis une dizaine d’années, bénéficie largement de l'« effet JO » lié à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Paris en 2024. 

L’événement d’envergure mondiale a pour mérite d’enclencher la réflexion autour du rôle du sport dans la société et peut représenter une réelle opportunité de mise en lumière du travail de ces associations. Par exemple, Apels a eu récemment la bonne surprise de voir un reportage sur ses activités diffusé à heure de grande écoute dans le journal de TF1.

 

Impact 2024, un financement important des associations d’inclusion par le sport 

 

Une mise en lumière, mais également des opportunités financières. Ayant affiché l’objectif que ces jeux soient les premiers à être inclusifs et solidaires de l’histoire, Paris 2024 a lancé en 2020 le programme « Impact 2024 » avec d’autres acteurs tels que l’Agence nationale du Sport, la Ville de Paris ou encore la FDJ. Chaque année depuis 2019, un appel à projets est lancé pour soutenir des structures d’intérêt général qui « utilisent l’activité physique et sportive comme outil d’impact social ». L’édition 2024 a ouvert le 19 janvier. L’édition 2023 avait permis de redistribuer près de cinq millions d’euros à 311 projets lauréats. Chacune a reçu entre 10 000 et 55 000 euros. 

Impact 2024 nous a permis de mesurer notre impact."

L’association Up Sport !, créée en 2016, a été lauréate du programme trois années consécutives. Elle mise sur le sport comme vecteur d’inclusion en organisant des cours ouverts à tous, mais qui accueillent particulièrement des publics vulnérables. Ces séances en mixité se veulent comme des vecteurs d’intégration. Des séances sont également organisées dans des établissements sociaux par les équipes de l’association. Chaque année, son action touche 300 personnes.

« Impact 2024 a permis à l’association de rémunérer des personnes qui interviennent en centres sociaux régulièrement et de mesurer notre impact, ce qui est très chronophage », considère la directrice de l’association Karine Roussier. Les subventions ont également permis de développer des programmes spécifiques comme celui concernant les mineurs isolés.


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Les entreprises mécènes sont-elles au rendez-vous ?

 

L’événement, un tremplin pour ces structures ? « Les Jeux olympiques apportent une mise en lumière particulière du “sport pour tous” et sont source d’opportunités financières », juge-t-elle. 

Pour les entreprises mécènes, il n'y pas eu de déclic lié aux JO."

Sources de financement importantes, visibilité accrue… Le contexte est propice. En revanche, ces associations ne voient pas particulièrement une hausse de la mobilisation des entreprises mécènes sur ces thématiques : « Il n’y a pas eu de déclic lié aux JO. À part celles qui avaient déjà un pied dedans comme Decathlon, les entreprises ne sont pas allées davantage vers cette thématique, il n’y a pas eu d’étincelle », considère Karine Roussier. Le sport est déjà un sujet privilégié par les entreprises mécènes puisque selon le baromètre d’Admical, 46 % agissent directement dans ce domaine. Mais une grande partie du financement concerne la pratique sportive sans volet social ou d’inclusion.

Même son de cloche du côté de Jean-Philippe Acensi qui ne voit pas une mobilisation croissante liée aux JO : « C’est à nous, les acteurs de l’inclusion par le sport, de créer les conditions et de profiter de l’écho considérable permis par l’événement. Actuellement, les entreprises sont concentrées sur l’événement en soi. Dès que cela sera terminé, il ne faudra pas les louper », s’enthousiasme-t-il. L’Apels souhaite bénéficier de ce cadre favorable et accélérer en formant 800 coachs et en accompagnant 1 000 jeunes par an dès 2024.

 

Théo Nepipvoda

 

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