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Par Carenews INFO - Publié le 29 août 2024 - 12:30 - Mise à jour le 29 août 2024 - 12:30 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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L’intelligence artificielle au service de la RSE ?

Limitation du gaspillage des ressources, facilitation du reporting extra-financier... L’intelligence artificielle peut-elle représenter un soutien à la responsabilité sociétale des entreprises ?

L'intelligence artificielle, alliée de la politique RSE de l'entreprise ? Crédit : koya79, iStock.
L'intelligence artificielle, alliée de la politique RSE de l'entreprise ? Crédit : koya79, iStock.

 

Sans tomber dans le techno-solutionnisme, l'intelligence artificielle peut représenter une aide pour mettre en place des réponses efficaces au changement climatique ou encore à la perte de biodiversité.  

Au sein des entreprises, elle peut être un allié des salariés en charge de la politique de responsabilité sociétale. Selon une enquête réalisée par Workiva, 82 % des praticiens de la RSE considèrent que l’intelligence artificielle leur facilitera la vie dans les cinq années à venir. 

Tout d’abord, en rationnalisant les consommations en ressources. Les entreprises peuvent se servir de la capacité prédictive de l’intelligence artificielle pour rendre leurs processus de production moins consommateurs en ressources et ainsi limiter le gaspillage : « Lors du lancement d’un produit, l’intelligence artificielle permet de mieux prédire les ventes sur les premières semaines grâce à l'analyse des précédents lancements de l’entreprise. En produisant le bon nombre de pièces, cela permet d’éviter de surproduire et ainsi de gaspiller », illustre Charlène Dupont, manager datascientist et responsable RSE d’Avisia. Grâce à sa capacité à prédire les besoins futurs, l'intelligence artificielle peut également limiter par exemple l’utilisation d’électricité de l’entreprise. 

 


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Des tâches administratives supprimées ? 

 

L’exercice de reporting extra-financier, c'est-à-dire la réalisation de rapports au sujet des implications sociales et environnementales des entreprises, peut être facilité par une telle technologie. Ce travail d’agrégation de données relatives à l’activité est obligatoire pour un grand nombre d’entreprises. « Il s’agit de démarches qui prennent énormément de temps car ces reportings doivent être réalisés avec des informations situées dans des services de l’entreprise très différents, tels que la finance ou les ressources humaines ». La CSRD, directive européenne entrée en vigueur le 1er janvier 2024, demande à un grand nombre d’entreprises de réaliser un reporting extra-financier annuel qui suit jusqu’à 1 200 données différentes.  

Par sa capacité à traiter un grand nombre de données de manière bien plus rapide que l’humain, l’intelligence artificielle est pertinente pour ce genre de travail. « Nous avons créé un outil qui permet de chercher des informations dans tous les documents existants que les entreprises peuvent avoir tels que le bilan carbone, pour ainsi répondre plus facilement aux questions posées par la CSRD », affirme Charlène Dupont.  

 


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La technologie peut rédiger les réponses, ce qui représente également un gain de temps. Un grand nombre de structures de conseil proposent de tels outils basés sur l’IA permettant de soutenir le service RSE de l’entreprise. Pour l’instant, la technologie ne se substitue pas au travail humain et reste un support. Toutes les données récupérées par l’intelligence artificielle doivent notamment être vérifiées par des personnes humaines. 

Outre une réponse facilitée aux exigences normatives, cette capacité à collecter un grand nombre de données peut représenter un atout important : elle peut permettre à l’entreprise de prendre des décisions plus éclairées en matière de politique RSE, basées sur une analyse précise de la réalité. 

 

Des chatbots pour expliquer sa politique RSE   

 

Autre utilisation de l’intelligence artificielle, la mise sur pied de chatbots au sujet de la politique RSE de l’entreprise. Un chabtot est un agent conversationnel qui simule une discussion avec un humain, à l’instar de ChatGPT. « On peut imaginer un chatbot basé sur les documents de l’entreprise liés à la RSE qui permet aux salariés de poser des questions telles que “qu’est-ce que mon entreprise fait en matière de santé mentale ?” », explique Charlène Dupont. Ces chatbots représentent également un moyen de rendre ses données accessibles pour des personnes extérieures à l’entreprise souhaitant obtenir des informations au sujet de la politique RSE.

 

Des impacts négatifs importants

 

Les effets positifs de l’intelligence artificielle, énoncés ci-dessus, peuvent-ils compenser son impact négatif sur l’environnement ? Ce n’est pas un secret, l’intelligence artificielle est gourmande en énergie, que ce soit en phase d’entrainement ou d’utilisation. Son utilisation généralisée pourrait représenter une hausse importante de nos émissions des gaz à effet de serre et une consommation accrue en diverses ressources. Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, l’électricité consommée par les data centers dans le monde pourrait doubler d’ici à 2026, en grande partie à cause de l'essor de l’usage de l'intelligence artificielle. 

 

L'intelligence artificielle ne va pas résoudre le changement climatique." Théo Alves Da Costa, Ekimetrics.

 

« L’intelligence artificielle ne va pas résoudre le changement climatique, mais peut quand même faire des choses intéressantes », jugeait lors d’un webinaire organisé en juin par Carenews, Théo Alves da Costa, head of AI for sustainability & climate à Ekimetrics. « La question importante est effectivement celle du coût environnemental de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Cela dépend vraiment des cas d’usage. La construction des data centers est le plus gros impact de la technologie. » Une utilisation pertinente est donc nécessaire.  

Outre l’impact environnemental, l’intelligence artificielle peut être à l'origine d'effets négatifs sur la société, allant à l’encontre de la politique RSE. Le risque de destruction d’emplois entrainé par un usage massif de cette technologie ne peut être écarté. Enfin, le risque de reproduction de biais discriminatoires est souvent évoqué. En l’utilisant lors d’un processus de recrutement par exemple, si elle n’est pas maitrisée, l’entreprise pourrait sans le vouloir être à l'origine de discriminations basées sur les origines, le sexe ou encore l’âge. 

 

Théo Nepipvoda 

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