Les associations déçues par la planification écologique présentée par Emmanuel Macron
Le président de la République a présenté les axes de la planification écologique pour atteindre une réduction d’émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030, par rapport à 1990. Déception des associations écologistes.
« Beaucoup des annonces d’Emmanuel Macron étaient déjà connues telles que le leasing ou la sortie du charbon en 2027. Nous restons dans l’attente d’avoir de vraies annonces concernant la planification », critique Emeline Notari, responsable politique climat au Réseau Action Climat interrogée par Carenews. Elle commente la présentation du 25 septembre de la planification écologique par le président de la République.
À l’issue d’un nouveau Conseil de planification écologique qui a duré toute la journée, Emmanuel Macron a tracé les grandes lignes de ce plan pour l’écologie. Transport, bâtiment, biodiversité… Déjà connu depuis juillet mais validé ce lundi, il comprend une cinquantaine de leviers dans tous les secteurs pour réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport à 1990, soit une réduction de 5 % par an entre 2022 et 2030. Le plan sera complété par la troisième stratégie nationale de la biodiversité en octobre et par le troisième plan national d’adaptation au changement climatique en décembre.
Rendez-vous manqué pour les associations
Pour Émeline Notari, la présentation du plan a été un rendez-vous manqué :
On s’attendait à savoir la façon de passer de la planification à la concrétisation, comment il pouvait se traduire en trajectoire financière. Cela n’a pas été le cas ».
« Nous attendions un moment de vérité, le président de la République s’est contenté de donner un calendrier. Bien sûr, nous allons prendre rendez-vous mais nous aurions préféré des décisions », explique-t-on du côté de WWF France via communiqué.
Une « écologie à la française »
Le président a pu, grâce à cette présentation, faire part de sa vision de « l’écologie à la française ». « Une écologie accessible et juste », qui « accompagne mieux les ménages les plus modestes ».
Qu’en ont pensé les associations ? « Dans les éléments de langage, il y a certaines nouveautés qui sont plutôt positives. La volonté d’un ton positif, de présenter l’écologie comme désirable », explique Émeline Notari.
Parmi les mesures mises en avant par Emmanuel Macron, la sortie du charbon d’ici au 1ᵉʳ janvier 2027 avec la conversion des deux dernières centrales est l’une des plus marquantes. Le président avait déjà promis cet arrêt pour 2022. Promesse non tenue
Leasing et RER métropolitains
Sur les transports, il a insisté sur la mesure déjà connue des RER métropolitains. Treize projets ont été retenus dans treize villes différentes. Leur coût s’élève à 10 milliards d’euros dont 700 millions financés par l’État. « On aurait aimé avoir des vraies mesures pour baisser le trafic aérien car il s’agit du secteur le plus polluant », estime Émeline Notari. Le président a également confirmé la création de l’offre de leasing à 100 euros par mois pour un véhicule électrique. Des précisions seront apportées en novembre.
Concernant l’énergie, Emmanuel Macron a annoncé que la France devra produire un million de pompes à chaleur d’ici la fin du quinquennat. Cela revient à un triplement du niveau de production actuel.
« Intégrer pleinement les entreprises »
Dans un communiqué, le Mouvement Impact France, représentant des entrepreneurs et dirigeants engagés, « salue la publication de la feuille de route gouvernementale (…), mais appelle à intégrer pleinement la transformation des entreprises dans cette ambition. »
La planification écologique ne doit pas s’arrêter aux portes de l’entreprise. La définition d’objectifs ambitieux et l’engagement d’investissements publics massifs sont nécessaires, mais seront malheureusement insuffisants sans les moyens et les capacités d’innovation des entreprises », déclare Pascal Demurger, coprésident du mouvement.
Concernant l’industrie, les plans de décarbonation des cinquante sites les plus polluants seront validés et signés au maximum début novembre. Le chef d’État a également annoncé la reprise du contrôle du prix de l’électricité d’ici la fin de l’année.
Théo Nepipvoda