Les associations se mobilisent en faveur du « droit aux vacances »

40 % des Français ne partent pas en vacances au moins une fois par an, selon des données du Crédoc rapportée par l'Observatoire des inégalités. Principal déterminant : les revenus. La majorité des personnes à haut revenu et des cadres supérieurs partent en vacances. C'est le cas de beaucoup moins d'ouvriers et de ménages à bas revenu. 

Plusieurs façon de faciliter le droit au vacances

Pour répondre à cet enjeu, il existe des aides financières de la Caisse d’allocation familiale (CAF), des comités d’entreprises (CE ou CSE) ou des mairies. Un Pass colo, qui consiste en une aide d'un montant de 200 à 350 euros, existe depuis 2023 : il est versé aux enfants l'année de leur 11 ans, sous conditions de revenu, pour qu'ils partent en colonie de vacances. Mais ces aides sont parfois insuffisantes.

Dans ce contexte, les associations agissant pour le départ en vacances jouent un rôle indispensable. Elles fournissent parfois des aides financières complémentaires, mais accueillent aussi des vacanciers à des tarifs plus accessibles.

Partir en famille 

À titre d’exemple, l’association VVF, qui exploite des villages vacances, déploie avec des collectivités propriétaires de ces villages le programme Jumelage. Des familles peuvent résider gratuitement dans ces villages vacances pendant une semaine. Cette année, 21 familles bénéficieront du dispositif sur critère de revenu ou de plafond de quotient familial. L'Agence nationale pour les chèques-vacances offre des chèques-vacances d'une valeur de 150 euros par personne aux familles concernées. « Cette opération fera l’objet d’une étude d’impact destinée à mesurer le bénéfice des vacances perçu par les familles et de reproduire ce dispositif pour l’été 2025 en augmentant le nombre des familles bénéficiaires » précise l'Association nationale des élus des territoires touristiques dans un communiqué sur le sujet publié en juillet. 

Des dispositifs de plus grande ampleur existent également. L’association Vacances et Familles aide « plus de 1 700 famille par an » à partir en vacances. Elle leur propose des séjours à tarifs réduits dans des campings, villages vacances et logements individuels partenaires de l'association.  Elle les accompagne avant et après leur départ et propose des animations sur place. Selon une étude d'impact qualitative et quantitative menée en 2024 par le cabinet Etéicos, deux tiers des familles bénéficiaires sont monoparentales et 48 % sans activité professionnelle stable.

Des séjours collectifs pour les enfants 

D’autres associations se concentrent sur le départ des jeunes. C’est le cas de ColoSolidaire. Elle s’adresse aux enfants et jeunes de 6 à 17 ans issus de familles dont le quotient familial est inférieur à 1 200 euros. Elle propose des places pour des séjours collectifs à un tarif « solidaire » de moins de 55 euros par jour. Elle dispose aussi d’un fonds, 1001 fous rires, qui permet d’accorder des bourses à des familles « qui ne bénéficient d'aucune aide pour le financement des séjours, et qui malgré les tarifs solidaires, peinent à prendre en charge le cout des colos ». 

Le départ en vacances fait aussi partie des missions historiques du Secours Populaire. L’association facilite le départ des familles, personnes isolées, personnes en situation de handicap et seniors en les aidant à partir selon les souhaits et possibilités de chacun. En 2023, elle a aidé 198 000 personnes à partir en vacances. Elle organise aussi depuis 1979 la « Journée des oubliés des vacances » en août. Les enfants qui ont dû rester chez eux peuvent alors partir pendant une journée.  En 2021, selon l’Insee, un enfant de un à quinze ans sur dix ne peut pas partir en vacances pour des raisons financières. 

Séjours collectifs pour les enfants, accompagnement à l'organisation des vacances par des bénévoles... Des associations comme le Secours catholique ou Les Restos du cœur déploient aussi des actions permettant à tous de partir en vacances. L'Accueil familial de vacances, par exemple, est une initiative du Secours catholique permettant à des familles volontaires de « partager leurs vacances » avec des enfants accompagnés par l'association. 

Célia Szymczak