Les associations se mobilisent en faveur du « droit aux vacances »

Le « droit aux vacances » occupait il y a quelques semaines le débat médiatique. Le 17 juin dernier, six députés de la Nupes signaient une tribune dans le JDD, plaidant pour une « politique publique des vacances » afin de réduire les inégalités. Dans un autre registre, Emmanuel Macron a déclaré lors d’un déplacement à Marseille le 27 juin vouloir ouvrir une réflexion sur le temps scolaire et la pause estivale, source d’inégalités à ses yeux. 

Des inégalités en été, il y en a. 60 % des Français ont renoncé à partir au cours des cinq dernières années pour des raisons financières, dont 36 % « souvent », selon une étude réalisée en 2022 par le réseau d’acteurs du tourisme social et solidaire UNAT et la Fondation Jean Jaurès. 

Plusieurs façon de faciliter le droit au vacances

Pour répondre à cet enjeu, il existe des aides financières : de la Caisse d’Allocation Familiale (CAF), des Comités d’entreprises (CE ou CSE) ou des mairies. Mais elles sont peu connues : 60 % des Français ont entendu parler des premières, 59 % des deuxièmes et 41 % des dernières, d’après la même étude.  

Dans ce contexte, les associations agissant pour le départ en vacances jouent un rôle indispensable. Elles fournissent parfois des aides financières complémentaires, mais accueillent aussi des vacanciers à des tarifs plus accessibles.

Partir en famille 

À titre d’exemple, l’association VVF qui gère des villages vacances, déploie avec des collectivités le dispositif « Programme Jumelage ». Des familles peuvent résider gratuitement dans ces « Villages VVF ». Une vingtaine de familles bénéficieront du dispositif cette année. 

Des dispositifs de plus grande ampleur existent également. L’association Vacances et Familles a proposé en 2022 des séjours à plus de 6 000 personnes. Des bénévoles et salariés aident les familles à construire leur projet de vacances. L’association propose ensuite des hébergements et animations aux familles. 

Des séjours collectifs pour les enfants 

D’autres associations se concentrent sur le départ des jeunes. C’est le cas de ColoSolidaire, qui s’adresse aux familles dont le quotient familial est inférieur à 1 000 euros. Elle propose des places pour des séjours collectifs à un tarif « solidaire » de moins de 55 euros par jour. Elle dispose aussi d’un fonds, 1001 fous rires, qui permet d’accorder des bourses de 200 euros à des familles « échappant aux différentes aides existantes mais n’ayant pas la capacité financière de faire partir leurs enfants en vacances ». En tout, 412 enfants sont partis en 2022. 

Le départ en vacances fait aussi partie des missions historiques du Secours Populaire. L’association facilite le départ des familles, personnes isolées et seniors en les aidant à partir selon les souhaits et possibilités de chacun. Elle organise aussi depuis 1979 la « Journée des oubliés des vacances » en août. Les enfants qui ont dû rester chez eux peuvent alors partir pendant une journée. En 2021, selon l’INSEE, un enfant de un à 15 ans sur dix ne peut pas partir en vacances pour des raisons financières. 

Célia Szymczak