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Par Carenews INFO - Publié le 14 décembre 2022 - 17:41 - Mise à jour le 15 décembre 2022 - 10:12
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Les employées du secteur du service à la personne, plus discriminées ?

Les discriminations sont plus prégnantes dans le secteur du service à la personne, alerte le dernier baromètre sur les discriminations dans l'emploi publié par le Défenseur des droits. Détails.

Le secteur de l'aide à domicile plus discriminant selon la Défenseur des droits. Crédit : iStock
Le secteur de l'aide à domicile plus discriminant selon la Défenseur des droits. Crédit : iStock

 

Des discriminations invisibles et variées 

 

« 30 % des employées des services à la personne déclarent avoir été, au moins une fois, témoins de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de leurs activités professionnelles ». C’est l'un des principaux résultats du quinzième baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, publié par le Défenseur des droits, le 8 décembre dernier.  

Les discriminations liées à l’apparence physique, l’origine ou la couleur de peau, et au fait d’être une femme sont davantage rapportées par ces professionnelles que par la population active dans son ensemble. 

Des discriminations qui existent non seulement dans l’accès à l’emploi (33 %) qu’au travail (28 %), mais également dans l’attribution hebdomadaire des plages horaires de travail ou du nombre d’heures de travail.

 

« Discriminations, harcèlements et violences sexistes » 

 

Autres constats inquiétants, près de 23 % de ces professionnelles (25 % de la population active) ont déclaré avoir déjà « vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de leur recherche d’emploi ou au cours de leur carrière. » Près d’un tiers d’entre elles rapportent y avoir été confrontées à plusieurs reprises.

Et le fait d’être nées à l’étranger n'arrange pas les choses pour ces femmes et les expose davantage. Parmi elles, « près d’une salariée sur deux a déclaré une discrimination ou un harcèlement discriminatoire dans le cadre professionnel. » 

Pire, ces professionnelles de l’aide à la personne se disent avoir été surexposées aux violences sexistes et sexuelles. Une femme sur six (16 %) « s’est déjà vu toucher les seins, les fesses, le sexe ou le haut des cuisses au travail (contre 12 % pour la population active globale). »

 

Une dimension systémique 

 

Ce nouveau rapport permet de mieux comprendre l’effet systémique qu’entraînent les discriminations, et non plus uniquement les actes individuels. Elles résulteraient d’un ensemble de processus complexes que sont les normes sociales (préjugés, stéréotypes), les rapports de domination spécifiques liés à l’emploi (règles juridiques, pratiques du secteur, ségrégation professionnelle, sous-valorisation de certains métiers, hiérarchisation des activités dans une organisation, etc.). Pour le Défenseur des droits, les discriminations systémiques résulteraient « d’un système discriminatoire », c’est-à-dire « d’un ensemble de phénomènes dont les sources et les acteurs sont divers, hétérogènes, mais qui se cumulent », qui maintiendraient certaines catégories de salariés en bas de la hiérarchie sociale. 

 

En France, le secteur des services à la personne représente 1,3 million de salariées, soit environ 5,5 % de l’emploi salarié total. Un secteur dit en tension avec les besoins grandissants liés au vieillissement de la population et les effets de la crise sanitaire. Or, il pâtit de plusieurs faiblesses : une faible rémunération, la prédominance féminine et les stéréotypes de genre et une surreprésentation de salariées nées à l’étranger (14,5 % en 2015 contre 5,5 % dans la population active globale) et dont au moins un des parents est né à l’étranger (32,9 % contre 24,7 %).

 

La rédaction 

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